1 - 𝑽𝒊𝒍𝒍𝒂𝒈𝒆 𝑪𝒐𝒄𝒐𝒓𝒊𝒄𝒐

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Pdv de Link

Je ralentis le rythme d'Épona en tirant légèrement sur ses rennes. Ma jument adapta naturellement une marche calme pour se déplacer dans le village Cocorico. Celui-ci, illuminé dans la nuit par des lanternes de papier aux motifs uniques, conservait une ambiance très unique et apaisante depuis plusieurs années.

Je m'y étais toujours senti bien, en sécurité, c'est pourquoi j'avais directement pensé à ce village, quand je choisis de m'installer quelque part. Je balayai la zone des yeux, y cherchant ma nouvelle maison. Au bout d'une poignée de minutes, je tournai en rond, perdu. Une vieille dame se baladant tranquillement près d'Épona et moi vint à notre rencontre, un sourire bienveillant pliant ses rides marquées.

« Haha, jeune homme, vous semblez un peu confus. » rit doucement la Sheikah « Auriez-vous besoin de mon aide ? »

« C'est très aimable à vous de me la proposer, madame. Je cherche une résidence particulière. Elle est attribuée au nom de "Link". »

« Link, ai-je bien entendu ? N'est-ce pas le prénom du Prodige Hylien ? » s'étonna-t-elle « Je ne savais pas qu'il avait emménagé dans notre village. »

« À vrai dire, je suis, ou plutôt j'étais, le Prodige Hylien. Justement, je viens vivre ici. » corrigeai-je l'ancienne

« Étonnant, je ne vous imaginais pas vraiment comme ceci. » ajouta-t-elle en me toisant de haut en bas « Enfin, suivez-moi, nous allons trouver votre logement sans soucis. »

Je suivis à pied la vieille femme, Épona marchant sur mes pas docilement, en observant attentivement les alentours. Nous nous arrêtâmes devant une série de trois maisons plutôt spacieuses. Des box pour chevaux étaient installés en face.

« Merci de m'avoir montré le chemin. » la remerciai-je poliment « Nous nous recroiserons sans doute bientôt. »

« Au revoir, Link. Bonne chance pour votre déménagement. »

Je regardai quelques instants la dame s'en aller à petits pas, avant d'admirer une nouvelle fois mon nouveau domicile. Un panneau sculpté et taillé dans du bois clair, planté devant la maison, indiquait qu'elle m'appartenait effectivement. Je guidai Épona vers son box. Elle reniflait de ses grands naseaux le sol encore vierge de paille.

Je retirai son équipement et le suspendis au mur. Elle secoua sa crinière en hennissant. Je caressai son museau affectueux en cherchant une carotte dans mon sac. Épona l'engloutit aussitôt que je la lui présentai. Je refermai par la suite son box, la laissant faire connaissance avec son environnement.

Je poussai la porte de ma maison avant de me rendre compte qu'elle était fermée. Sous un pot de fleurs fanées, je dénichai un trousseau. Je fis tourner la clé dans la serrure et ouvris. Un petit salon se trouvait derrière la porte. Il était, certes, vide mais en le remplissant de divers meubles dans mon imagination, je lui trouvai un charme. J'ouvris la fenêtre et toussai à cause de la poussière.

Elle avait virevolté dans la pièce entière. Il faudra faire du nettoyage, par ici. Je passai la tête par la fenêtre et respirai un grand coup l'air frais. Je retournai à ma visite et découvris la salle de bain. Les carreaux étaient recouverts de moisissures en partie. Je grimaçai en sentant l'odeur renfermée de la salle. À nouveau, j'aérai la pièce pour lui redonner de la fraîcheur.

J'ouvris la porte d'en face et découvris la chambre. Un lit sans matelas était disposé dans un coin. Son plancher grinçait à chacun de mes pas. Mon ventre grogna tandis que j'inspectais la pièce. Je jetai un œil à l'extérieur. Le soleil s'était totalement couché. Je devrais sortir manger avant que tous les restaurants ne ferment.

Je repérai une bâtisse, avec des tables extérieures, où plusieurs personnes étaient attablées et dégustaient des plats fumants. J'y pénétrai et m'approchai du comptoir, là où une jeune femme, un tablier attaché autour de la taille m'accueillit instantanément.

« Bonjour, comment puis-je vous aider ? » me salua-t-elle, souriante

« Bonjour, j'aimerais une table seule, s'il vous plaît. »

« Bien entendu. Suivez-moi, je vous prie ! »

———

Une serveuse déposa mon ragoût de viande devant moi après quelques minutes d'attentes. Je la remerciai d'un sourire. Ses joues se teintèrent légèrement, elle tourna les talons et rejoint sa collègue. Tandis que je baissai les yeux vers mon plat, j'entendis les deux jeunes femmes discuter avec peu de discrétion.

« T'as vu le sourire qu'il m'a fait ? Par les Déesses, il est vraiment craquant... »

Je déglutis avec peine, mal à l'aise, mais passai au dessus de ses remarques et pris une bouchée de mon assiette. Comme je m'y attendais, c'était délicieux. La viande était assaisonnée avec différentes épices originales. Je terminai mon plat en quelques minutes. La même serveuse revint vers moi d'un pas mal assuré, poussée par l'autre. Je lui rendis ses rubis tandis qu'elle déposait mon addition sur la table.

Au moment où j'allai sortir du restaurant, mes yeux se posèrent sur un visage familier. Un verre de vin à la main, une Sheikah aux cheveux relevés en un chignon lisait un livre. Ses traits délicats me rappelèrent immédiatement quelques souvenirs. C'est Pahya, j'en suis persuadé. Je me dirigeai vers sa table. Elle leva le regard vers moi.

« Pahya ? »

« M-maître Link ? Je ne m'attendais pas à vous voir ici. » bégaya-t-elle en fermant son livre

« Je peux m'asseoir ? »

« Bien sûr. Alors, que faites-vous ici ? » me demanda la Sheikah, curieuse

« Tutoies-moi, s'il te plaît, je préfère. Je suis venu habiter ici. »

« Vraiment ? Bienvenue, dans ce cas ! » déclara-elle, accueillante

« Comment va Impa ? »

Pahya perdut immédiatement son sourire. Elle baissa les yeux, un voile de tristesse se posant sur son regard. Je sentis que j'eus dit quelque chose de mal.

« J-je... excuse-moi, je ne voulais pas te... » bafouillai-je, désespéré de ma maladresse

« Ça va aller, je t'assure. » dit Pahya d'une petite voix « Changeons juste de sujet... »

Je baissai les yeux vers son livre, qu'elle tenait fermement entre ses mains.

« Que lis-tu ? »

« C'est un livre exposant des théories à propos des Déesses. L'auteur expose une version alternative de la gende initiale. » m'apprit Pahya en désignant la couverture

Des dessins stylisés représentant une triforce à quatres fragments, entourées des trois Déesses créatrices ainsi qu'une dernière, habillée de violet.

« Qui est-ce censé représenté ? » demandai-je en pointant cette dernière

« La Déesse du temps. On ne saurait pas lui trouver un nom, pour le moment. Je te le passerai, tu dois vraiment lire ça, c'est très intéressant. »

« Avec plaisir. »

Pahya hocha la tête et but une gorgée de sa boisson.

« Je vais y aller, une longue journée m'attend demain. » soupirai-je en me levant

« Pas de soucis. Passe une bonne nuit. »

« À bientôt, Pahya. »

Sous les cerisiers de Cocorico【Link x Pahya】Où les histoires vivent. Découvrez maintenant