Write me a love song [En correction]

21 - Lena

Un mois et demi plus tard

- Putain, Lena !, s'écria Hunter depuis l'étage du dessous. On va rater ce putain d'avion si tu ne ramènes pas ton joli petit cul ici.

Je ne pu m'empêcher de rire depuis la salle de bain. Je voulais vérifier encore une fois que je n'avais rien oublié.

- J'ai presque fini !, criai-je.

Je l'entendis marmonner quelque chose d'inintelligible. Il était d'humeur grognon depuis ce matin parce que je ne l'avais pas laissé entrer dans la douche avec moi, lui assurant que j'avais besoin de quelques minutes seules pour me préparer à cette journée.

Hunter avait finalement vendu la maison et trouvé un appartement à Los Angeles, à dix minutes seulement du campus. Ça me faisait bizarre d'emménager avec lui de façon officielle. Je n'arrêtais pas de me dire que c'était bien trop tôt, que nous allions trop vite, mais la partie de moi qui n'était pas aussi rationnelle, la plus conséquente, me disait que je devais vivre ma vie comme bon me semble et profiter des opportunités qui se présentent à moi. Et Hunter était bien plus que ça. Il était mon nouveau souffle, mon nouveau départ.

Ma mère me manque. En me regardant dans la glace ce matin, je ne pu m'empêcher de déceler ma ressemblance avec elle dans les traits de mon visage. Mes yeux, mon nez et même mon sourire béas. Tout me la rappelait, et les souvenirs avaient refait surface comme un tsunami de tristesse et de peur. Mais à la seconde où Hunter m'avait prise dans ses bras, je me suis sentie mieux. Tout avait disparu, pour laisser place à un sentiment de paix et d'accomplissement que je ne me connaissais pas. J'avais tenu ma promesse. De là-haut, où qu'elle soit, ma mère se disait sans doute que j'étais une sacré veinarde. Elle me hurlerait probablement dessus en se plaignant que mes cheveux étaient plus beaux que les siennes et que j'avais eu tord de les couper.

Et oui, j'avais sauté le pas il y a à peine une semaine quand Heather m'a emmenée au centre commercial pour m'aider à trouver des affaires scolaires potables. Nous étions passé devant un salon de coiffure et je m'étais arrêtée sans crier gare pour y entrer. Mes longs cheveux bruns n'étaient plus qu'un carré plongeant, coiffé en vagues qui m'allait à ravir. Heather avait adoré, et Hunter avait eu un choc. J'ai cru à un moment qu'il allait m'incendier pour avoir osé couper mes si longs cheveux après tout ce temps, mais il s'est contenté de sourire en me disant à quel point j'étais magnifique, et que je le serais toujours quoique je fasse. J'ai même cru un instant l'avoir vu rougir. Mais bon, j'avais sûrement rêvé.

La journée d'orientation était dans une semaine, et je ne pourrais être plus excitée et nerveuse en même temps. J'avais finalement opté pour l'option industrie musicale, sous les précieux conseils de Bob. J'ai passé tout l'été à travailler pour lui et j'ai appris tant de choses, sur la musique comme sur mes propres capacités. Il m'a même confié la gestion de quelques contrats, et j'ai absolument adoré materner tous ces artistes capricieux qui s'ajoutaient à son catalogue.
Hunter a finalement accepter l'aide de son oncle et a contacté la maison mère à Los Angeles. Il entre en studio la semaine prochaine pour enregistrer de nouvelles chansons, et je ne pourrais être plus heureuse pour lui. Depuis le concert du mois passé, il n'a cessé d'écrire et de composer, devenant de plus en plus confiant. Il a vraiment l'air épanoui dans son travail, sa passion. Il n'a plus jamais joué pour Jared, Chez Lars, et même si cela me manque un peu de ne plus le voir se déchaîner comme une bête sur une batterie, je dois avouer qu'il a bien mieux à faire que de laisser Jared se pavaner sur scène devant lui.

Je vérifiai encore une fois que je n'avais rien oublié dans la chambre. Les pièces me paraissaient tellement vides maintenant qu'elles avaient été débarrassées de tous les meubles. Hunter avait tout vendu, préférant tout racheter pour son nouvel appartement. Il ne cessait de me répéter qu'il avait besoin d'une remise à zéro, autant que moi, et je n'ai pas pu le contredire. Nous avions encore tellement de choses à faire, à régler et à planifier. J'avais fait une liste, mais j'avais toujours peur d'avoir oublié quelque chose.