Write me a love song [En correction]

15 - Lena

 Quelques minutes plus tard, je ressentais une envie irrépressible de me soulager. J'avais pourtant l'étrange impression qu'Hunter s'était endormi, et quand je me penchai pour vérifier ma théorie, je vis qu'il avait fermé les yeux, et sa bouche entrouverte me signifiait qu'il dormait effectivement bien profondément. Doucement et sans le réveiller, je parvins à me dégager et à me lever. Les jambes tremblantes, je tentai de calmer la légère douleur entre mes jambes en avançant lentement, tentant de trouver quelque chose à me mettre au passage. Sans vraiment y réfléchir, je m'emparai du marcel blanc qu'Hunter portait avant nos ébats surprises et de ma culotte.

Je parvins à trouver la salle de bain, et après avoir soulagé mon envie pressente, je me regardai dans le miroir. Mes joues étaient rouges, mes cheveux emmêlés, et un éclat étrange brillait dans mes yeux. J'avais presque l'air... sexy. Je souris à cette idée. Je ne m'étais plus sentie aussi bien depuis longtemps, malgré la légère brûlure entre mes jambes, seul trace du passage d'Hunter sur mon corps, mais ce n'était plus aussi intense qu'avant. Je me sentais vraiment bien. J'avais peur que le regret vienne gâcher cette expérience unique, moi qui avait toujours tendance à trop réfléchir à tout, mais non. Je ne ressentais que de la joie, et une paix intérieure des plus apaisantes.

Je retournai dans la chambre, et trouvai Hunter en train d'enfiler son jean. Lorsqu'il me vit entrer, il sourit, une expression soulagée sur son visage.

- J'ai cru que tu étais partie, dit-il.

- Non, je devais juste aller aux toilettes, répondis-je.

Mon regard se posa sur les draps blancs désormais tâchés d'un peu de mon sang. Je me mordis la lèvre alors qu'Hunter venait doucement vers moi, une lueur malicieuse dans le regard.

- Tu es très sexy comme ça, dit-il en désignant son débardeur que j'avais enfilé.

- Oh, dis-je en rougissant. Désolée, j'ai pris le premier truc qui me tombait sous la main...

- Garde-le, dit-il avant de m'embrasser. J'aime te voir porter mes fringues.

Je rougis encore. J'aurais aimé pouvoir me prélasser au lit avec lui pour le reste de la journée, mais ce n'était que ma troisième journée de boulot et je ne tenais pas à me faire une mauvaise réputation.

- Il faut que j'aille travailler, dis-je en soupirant. Je suis déjà en retard.

- Tu n'as qu'à dire à Bob que tu es avec moi, dit-il en haussant les épaules. Il peut bien se passer de toi une journée, non ?

- Non, j'y tiens à ce boulot, et je vais avoir besoin de cet argent si je ne retourne pas chez Anna, répliquai-je en ramassant mes affaires.

- Où est-ce que tu es allée, au fait ?, demanda-t-il.

- Chez Monica, lui dis-je en haussant les épaules. C'est sa femme de ménage.

- Tu peux rester ici, si tu veux, proposa-t-il en se grattant l'arrière de la tête.

Je l'observai un instant. Il n'avait pas l'air hésitant, mais il semblait effrayé, comme s'il avait peur que je n'allais pas accepter. Je me souvenais de ce matin où il m'avait dit pouvoir s'habituer à ma présence ici, et je souris à ce souvenir. Hochant la tête, j'admirai l'immense sourire illuminer son visage.

- Je viens avec toi alors, déclara-t-il. Je voulais profiter du studio de toute façon.

Je souris à l'idée de l'écouter jouer à nouveau. La dernière fois, il avait chanté sans même savoir que j'étais là, et je me demandais s'il accepterait de le faire en me laissant le regarder à nouveau. Je me demandais aussi si Heather savait qu'il chantait et jouait aussi bien... je me sentirais privilégiée si j'étais la seule au courant, même si c'était un peu par accident.
Je troquai son débardeur contre ma robe, et regardai Hunter s'habiller avec un nouveau t-shirt blanc au tissu si fin que je pouvais sans mal déceler les oiseaux tatoués sur son torse. J'étais heureuse d'avoir réussi à régler toute cette histoire avec lui, et d'en avoir tiré une situation encore meilleure qu'auparavant.
Nous décidâmes de prendre chacun notre voiture pour que je puisse retourner chez Monica pour prendre mes affaires après le travail, et les ramener chez lui. Je le suivis à travers les rues bourrées de touristes du centre, et fini par me garer non loin du studio.
Alors que je le retrouvai devant la porte, mon portable se mit à sonner. C'était Anna, encore. J'ignorai l'appel, et ne manquai pas de remarquer le froncement de sourcils d'Hunter face à mon geste.