0.15

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hoseok était resté là à pleurer dans son lit, parce qu'il était trop tard pour sortir sauter du haut d'un pont
surtout avec les mots de yoongi qui résonnaient dans sa tête, yoongi qui était entre deux mondes, angélique, juste sous le drap
"pour quoi faire, sauter? tu sais nager, et moi aussi je sais alors je viendrais"
ça le fait tressauter tous ces mots qui éclatent en écho dans sa cage thoracique
"pour quoi faire te foutre en l'air? j'ai des bras j'peux te porter autant que tu le veux"
rire doucement entre le sel qui dégouline de ses yeux perçant le noir d'une nuit déjà bien matinale
"pourquoi tu dis rien? va falloir que je te remette en colère? c'est pas ça que je veux"
l'attention, toute l'attention du monde
il se sentait oisillon et, en battement d'aile, il n'était plus
loin, loin dans le bleu
pas ça.
une vague l'assaille et le voilà qui laisse encore s'échapper de l'eau salée
foutue tristesse
foutu yoongi et son bras pâle qui s'était étendu pour le heurter sans prévenir
merde, foutu yoongi qui se réveille

sécher les larmes est une priorité;
hoseok ne veut plus pleurer devant yoongi, parce qu'il l'a trop fait
yoongi l'écoute trop et jamais il ne parle de lui, yoongi s'inquiète trop pour tout, mais surtout pour hoseok.
toujours il le laisse dans ses bras lui raconter ce qui semble bancal, pour laisser le poids d'air s'échapper de son cœur et le dégonfler un peu, qu'il prenne moins de place.
hoseok parle trop et ne profite pas
il regrette parfois parce que quand même, yoongi a une jolie voix quand les mots dépassent le bord abimé de ses lèvres, encore plus belle quand elle lui raconte ses rêves
yoongi est beau, là, à moitié endormi et réveillé tout près, une pensée qui traverse l'esprit pour s'échapper au loin dans le temps.

yoongi le regarde, les yeux écorchés par la fatigue accablante de ses insomnies solitaires
puis il comprends et prend hoseok près de lui pour qu'ils soient allongés près, comme pour le rassurer qu'il ne sera plus jamais seul, pour lui prouver
"-pleure pas pleure pas, c'est fini"
le frisson est violent et la main pâle traverse le tissu pour effleurer la courbe dorsale
-tu sais bien que je t'aime mais arrête de t'abimer, tu fais peur dans le noir avec ces yeux gonflés"
alors hoseok décide de ne pas faire semblant et de sourire au grand univers qui s'offre à lui
comme une promesse silencieuse au vide de la nuit
"je ne pleure plus"
et c'était mieux comme ça.

mais alors que le sommeil se balade entre deux soupirs réguliers, une voix s'élève ridiculement
"-pourquoi m'aimer?
et une réponse évidente dans l'étreinte
-parce qu'au moins, moi j'y ai cru.

contemplations

s'enfuyant dans la nuit
les larmes de mes jours
et tous mes mots, et l'amour
s'étouffent dans l'espace aux cris

pas relu niaiserie niquel j'espère pas supprimer

poetikherz Où les histoires vivent. Découvrez maintenant