poetikherz

0.28

et sous la pluie qui a l'odeur de la mélancolie perdue,
les larmes sont lourdes,
comme ses épaules qui l'empêchent d'avancer,
qui les ralentissent dans sa course.
il est lent, lent, lent
et sous la pluie il marche encore
peut être parce que ça lui fait du mal, et un peu de bien aussi
peut être parce que sous la pluie, ses larmes se confondent
que les deux eaux deviennent salées
et que deux gouttes en une renferment tellement de silence.

hoseok continue
il se fait éclabousser par de grosses voitures qui avancent toujours plus vite
et il se dit qu'il aimerait que sa négativité parte aussi vite qu'elles.
il ne sait plus quoi faire hoseok, alors il se rend chez celui qui l'a aidé
qui l'a aimé
et qui l'aimera peut être,
demain ou dans huit grandes et années
qui peut être même l'auront emporté.
au fond, tout est imprévisible et la vie n'est qu'un cycle infini.
preuve, yoongi n'était plus alors sur ses joues il a plu.

hoseok essaie de coordonner ses membres,
même si ses lèvres tremblent
même si ses mains tremblent
même si ses yeux déforment la réalité
et que sa teinture dégorge sur son pull à capuche.
il compte nombres et chiffres
vingt, un, dix-neuf, deux
et il se sent comme dans un film pathétique
il ne sait plus et n'a pas envie de savoir.

est ce que yoongi l'aime
est ce que l'autre fait semblant
ou peut être même que c'est lui.
foutu garçon du ciel qui lui dicte tout,
"personne ne t'aimera plus que moi dans l'autre vie,
personne ne pourra te faire oublier"

la vie est grise sans toi, ange du ciel
mais hoseok survit, et regarde comme c'est beau.
regarde comme l'eau s'efface quand l'incroyable pianiste fixe l'autre d'un air dépité,
regarde donc ses cheveux et ses joues qui se confondent,
regarde leurs larmes qui coïncident quand l'éphèbe prend son visage entre ses deux mains
regarde hoseok
regarde les
et ose dire devant les dieux qu'il ne t'oublie pas.
passons.

les deux garçons sont face à face, l'un devant la porte et l'autre à son opposé
ils se regardent
leurs yeux se cherchent sous les couches salées qui remplissent leurs oculaires,
qui noient leurs muscles vitaux.
ils se confondent
je suis toi, tu es moi
toujours.
puis les grandes mains descendent vers ses bras,
puis ses semblables pour se nouer
et faire entrer l'autre dans un chaos intérieur.

et alors qu'hoseok découvre,
yoongi enlève le préfixe
et use de son plaid d'hiver.

sur le lit, il ne se passe rien,
ils regardent le vide,
le néant.
il ne se passe rien, jusqu'à ce que l'humain aux rouges racines se mette à éclater le bruit sourd
"-j'..ai pleuré
-moi je pensais à quel point je t'aimais en écrivant encore
-j'ai tellement pleuré, e..et c'était que pour toi en plus

et là, yoongi prend peur, et sa jambe commence à sauter
comme un automatisme

-je te fais du mal? je veux pas faire ça
-non tu fais pas ça mais.. j'ai mal quand je peux pas parler et te dire ce que tu pourrais me crier

hoseok,
s'il savait ce que pensait yoongi
s'il savait
tout.

-que je t'aime?
-tu me nargues, en plus. tu m'énerves salaud

et yoongi éclate en bonheur
alors que le cœur d'hoseok ne sait plus comment battre
l'autre rit mélodieusement à la vive insulte,
parce qu'il en est un et que c'est tellement inhabituel qu'on le dise.
puis, dans la langue d'hoseok,
il sait ce que ça veut dire
et ce n'est pas qu'une injure.

-j'adore être un salaud

hoseok ne sait pas pourquoi, mais il se dit,
encore une fois,
que yoongi n'est qu'un flirt ambulant.

-sale verlaine
-assumé, même si je n'te tromperais pas
-est ce que j'ai dit oui pour qu'on s'aime ?
-à l'instant même où tu m'as embrassé un peu. c'était un oui timide.

et là, hoseok n'a d'autre choix que d'approuver

-ok gagné."
mais là, dans la tête de yoongi,
une illumination
qui retentit grandement dans sa tête,
vide de bon sens pour les cheveux dans lesquels il passe sa main en ce moment alors qu'hoseok rapproche son crâne de ses deux étendues.

une illumination dont il ne manque pas pour faire un jeu de mot vraiment mauvais

-en parlant de verlaine et rimbaud , je viens d'avoir une illumination
-dis donc
-t'as réussi.
-hein
-tu l'as dit.
-de?
-qu'on s'aimait. nous deux.

et hoseok essaie de faire collaborer son esprit et les paroles de yoongi
et puis là, c'est vrai
peut être inconsciemment, peut être pas comme il faudrait
mais il l'a fait.

peut être qu'en fait, parler de lui à yoongi serait le moment
ils sont bien, et si des larmes tombent
il sera là.

et les mots sortent seuls.

-tu sais yoongi, il y avait un autre garçon avant.
-hm

l'autre attends la suite,
la suite d'un grand secret

-il était blond, on aurait vraiment dit un ange et il aimait bien rester seul aussi alors un jour je lui ai parlé, je m'en souviens parce qu'il sentait la fraise et que toi t'es venu me parler avec un lait fraise pas loin de toi.
-le destin?
-peut-être, mais je te promet qu'il me fascinait, on aurait dit que de l'or lui tombait des mains et que ses paroles absorbaient mon âme des milliers de fois.
parfois, il chantait et moi je dansais, je crois que mon cœur battait un peu pour lui

puis le pianiste se dit que, merde
sa jalousie ne prend pas place ici
qu'elle doit se déplacer
qu'il doit oublier.
parce que ce qu'il dit, c'est un grand moment
puis hoseok reprend

-il était beau, puis d'un coup il est devenu si triste que mon cœur pouvait plus, alors je lui ai posé des tas de questions sans aucun sens et il me répondait toujours, mais pas comme il fallait
un soir, il m'a dit qu'il voulait mourir, on était sur mon lit près de la fenêtre. il était tellement calme que ça m'a effrayé. je l'oublierais jamais
-hoseok
-il aimait trop le ciel, il disait que les étoiles étaient des grandes sœurs qu'il aurait rêvé d'avoir, et que même s'il les rejoignait, je serais sa lune pour toujours,
et qu'il fallait que je brille.
-c'est pour ça que tu parlais au ciel?
-oui
-que tu regardais le ciel quand t'y arrivais pas?
-aussi
-que ça allait jamais bien?
-hm, puis après il y a eu toi.

et là yoongi a compris qu'il ne fallait jamais lâcher
parce que même après la vie
même après les orages et la pluie
hoseok
le soleil
tout reviendrait
parce qu'au fond, la mer serait un désert sans l'autre dans son monde de maux transcrits.

le garçon aux cheveux rouges était là, il avait été là
respirant tellement fort qu'on aurait cru qu'il étouffait en racontant le tout,
le garçon aux cheveux rêches passait sa main sur le palpitant de l'autre, histoire de vérifier
et il l'a laissée là pour quelques minutes alors que le concerné regardait en l'air
loin
et sans prévenir il a tourné ses yeux vers lui.

-là, je crois qu'il bat pour toi."

—
1000 mots super niais et pathétiques, mais le massacre est bientôt terminé.