0.18

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une fois arrivé, hoseok était vraiment trop perdu pour réfléchir
déjà il se trouvait sur un toit, un toit un peu trop haut pour son palpitant qui se mettait à tanguer fort dans sa poitrine,
et sur le toit se trouvait yoongi, qui n'avait nullement lâché sa main après avoir couru, même en s'allongeant dos contre la poussière en lui souriant d'un air normal
tout était fou.
fou parce qu'hoseok n'aurait jamais pu faire cela seul
et que yoongi était..
"-un grand malade
-ça fait mon charme de temps en temps

hoseok haïssait parfois cet air sûr de lui, cet air qu'il ne lui connaissait que très peu et qui ne manquait jamais de surprendre.
et parfois, hoseok avait trop peur
trop peur que son étoile brille de moins en moins pour son être
il ne le voulait plus
pas avec yoongi.

l'amarante pense trop.

-tu sais quoi hoseok
non, il ne savait pas
-"il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous", t'y crois?
il ne savait pas
-moi je pense qu'éluard avait raison en disant ça, parce que quand je t'observais je me disais que ça arriverais un jour
-quoi?
-ça, j'étais sûr que ça allait se passer, tu sais
non, il ne l'était pas, yoongi ne pouvait que mentir
alors hoseok leva la tête au ciel et le maudit un peu pour avoir dit ces mots qui font tellement réfléchir,
et se promit aussi d'aller se teindre les cheveux la semaine suivante.
..
mais alors que le silence était resté aux lèvres du jeune pianiste, la nuit commençait déjà
le temps passait trop vite pour que ce soit juste, bien trop vite pour passer cette porte.

et alors qu'hoseok s'enfermait dans sa chambre, il décrochait des photos de son mur et les mit dans une boîte noire
aussi, il coupait une mèche de ses cheveux amarantes pour la mettre dans la boîte et inscrire sur un papier un message
"dernier pétale"
puis la boîte fermée à clé fut cachée par le soin de sa mère quelque part ou il ne la verrait plus

ce soir là, hoseok respirait
et en regardant le ciel à nouveau au travers de la vitre ouverte, il soupirait, las
"laisse-moi juger seul de ce qui m'aide à vivre" et refermait dans un grincement d'ancien meuble

il réalisait enfin que son désir d'exister n'appartenait plus qu'à lui.

et si mon amour tu t'en vas
jamais mon cœur ne se lassera
de tes yeux de ton charme
si singulier au son du glas

de tes lèvres erronées
de tes habiles larmes au dessus des baisers
de toi, si je le peux

poetikherz Où les histoires vivent. Découvrez maintenant