Lorsque la voiture s’engagea dans notre quartier, mes yeux s’illuminèrent. J’attendis impatiente, qu’elle dépasse les grandes barrières métalliques qui limitaient notre domaine. Il se gara a l’entrée de la maison. Nous y pénétrons alors, répondant a peine aux salutations que nous lançaient les domestiques, avec un sourire mielleux. Je me dirigeai vers le petit salon ou ma mère aimait lire l’après-midi. Elle portait une élégante robe beige, les cheveux retenus par un chignon impeccable. Image de la perfection.
- Salut maman.
Un léger sourire orna ses lèvres. Elle avait du nous voir arriver de sa fenêtre. Avec un regard brillant de malice, elle me déclara d’un air faussement outre :
- Tu passes trois longs mois loin de moi, et c’est tout ce que tu trouves à me dire. Tu pourrais faire un effort Lili.
Maintenant que je la regarde, je me rends compte de ma bêtise. Entre ces quatre murs, rien ne pourrait m’arriver. Je n’ai pas besoin d’une forteresse, ni d’une armée. Je n’ai qu’à regarder la lueur de ses yeux sombres pour savoir qu’elle me protégerait, au péril de sa vie. Elle sera toujours la même, Elle sera toujours ma mère. Je traversai rapidement le salon, ne résistant plus au désir de la serrer contre moi. Elle enfouit son nez dans mes cheveux, et poussa un soupir de soulagement. Nous restons quelques minutes dans cette position avant qu’elle ne relâche son étreinte. Je sentis mon cœur se compresser mais ne protestai pas. Elle m’avait tant manque. Je lui fais un sourire rassurant avant de me diriger vers le canapé.
- Où est ta sœur ? m’interrogea-t-elle d’un œil inquisiteur.
Je haussai les épaules, faussement indifférente. J’espère que cette peste de Dahlia n’a pas eu la brillante idée de disparaitre sans même avoir pris le temps de venir saluer mère. Il serait grand temps qu’elle laisse de cote ses vieilles rancœurs envers elle, m’attristai-je.
- Je n’en sais rien. Nous nous sommes séparées en pénétrant dans la maison.
Elle se renfrogna mais essaya de me cacher sa déception en apprenant que ma sœur n’avait pas immédiatement accourue pour venir la saluer. Je m’assieds dans le confortable canapé, me servant une tasse de the. Je détestais en boire, mais cela ne m’empêchait pas de le faire. Et je détestais davantage ce froid qui s’installait, insinuant une tristesse trop éloquente dans cette atmosphère qui se voulait pourtant chaleureuse.
Ma mère s’assit en face de moi pour achever la sienne, lorsque ma sœur fit son apparition, encombrée d’un énorme paquet, recouvert de papier cadeau. Je levai un sourcil interrogateur en essayant de me rappeler cet achat, en vain. Ma mère vint a sa rencontre : «
- Ma chérie ! ou étais tu passe ? demanda-t-elle par pur formalité.
Dahlia déposa son cadeau sur une table basse. Elle me fit un clin d’œil en remarquant ma surprise. Son rire cristallin envahit la pièce, alors qu’elle embrassait ma mère sur les deux joues, avant de la serrer brièvement dans ses bras, avec l’air de dire : « j’ai bel et bien décidé de faire des efforts, mais il ne faut pas trop m’en demander non plus ». Ou c’est moi qui deviens paranoïaque sous l’effet de la fatigue.
- Je suis ravie que vous soyez de retour, déclara ma mère, d’un ton trop martial pour l’ambiance qui régnait jusqu'alors. J’imagine qu’elle voulait simplement se donner une contenance…
- Oui je commençais à oublier ces vieux murs, renchéris-je.
On dirait bien que je suis la seule à penser que trois mois loin de cette ville, n’équivalent pas à une décennie, conclut Dahlia en s’asseyant prés de moi, accompagnée de son fameux paquet.
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Les arômes de l'enfer
Ficção GeralLorsque tout s'effondre comme un château de cartes. Lorsque l'on se rend compte que les fantômes du passé ne nous ont jamais quitté. Lorsque le paradis et l'enfer se frôlent dangereusement, au risque de s'unir. Lorsque tous nos sentiments, nos émoti...