- Tu devrais arrêter de provoquer maman de la sorte.
Je me retournai pour fixer le visage soucieux de ma sœur. A son regard, je sus qu’elle avait déjà préparé une leçon de morale, à laquelle je ne pourrais échapper. Elle s’assied sur le lit, les bras croisés sur sa poitrine, confirmant mes craintes. Je fis de même. Plus vite elle dira son sermon, plus tôt je retrouverai Morphée.
- Dépêche-toi qu’on en finisse, murmurai-je.
Fronçant les sourcils, elle semblait faire des efforts titanesques pour ne pas laisser son agacement la contrôler. Moi, je continuais à la fixer d’un visage morne, pour lui montrer que cette prochaine conversation serait inutile.
- Tu devrais arrêter de te comporter comme une enfant Licha, asséna-t-elle. si son comportement te dérange, bouder ou lancer des piques comme hier matin n’est pas vraiment la solution.
- Tu ne sais pas a quel point tu peux être agaçante lorsque tu joues le rôle de la fille parfaite.
- Tu n’entends que ce que tu veux entendre. Si tu savais a quel point cela m’agace, s'énerve Dahlia…
- Désolé, si je ne joue pas a l’hypocrite aussi bien que toi.
Je ne pus m’empêcher d’élever la voix. Je détestais qu’elle soit aussi parfaite aux yeux de tous. A force de vouloir duper tout le monde, elle a fini par se mentir à elle-même. Elle n’a pas à me faire de reproche. Personne ne devrait s’octroyer ce droit.
- Je ne te demande pas d’être une sainte. Je veux que tu comprennes que cela ne sert à rien de provoquer maman comme tu le fais.
- Je ne la provoque pas. je lui mets les idées en place, répliquai-je avec virulence.
Dahlia ne répondit rien. Semblant analyser toutes mes paroles pour y déceler une faille.
- Tu pourrais arrêter de me regarder comme un animal de foire. Tu sais quoi ? je vais dans ma chambre, décidai-je avec toute la mauvaise foi dont je pouvais me montrer capable.
Sans plus attendre, je sortis de sa chambre comme s’il s’agissait d’un lieu maudit. Je n’ai même pas pris le temps d’enfiler mes chaussures et mon peignoir. Une employée me regarda comme si j’étais la personnification du péché. Qu’est-ce qu’elle croyait ? Que je dormais en combinaison de plongée ? Faut croire que tout le monde s’est ligué contre moi aujourd’hui. Je rentrai dans ma salle de bain. Un calmant, c’est tout ce qu’il me faut. Je veux dormir pour ne me réveiller que le lendemain matin. Apres quelques minutes de recherches infructueuses, je me couchai sur mon lit, dix fois plus énervée.
Apres cinq minutes à contempler le plafond, j’entendis la porte de ma chambre s’ouvrir. Dahlia y entra, me regarda un instant, avant de s’allonger également sur mon lit.
- Il n’est que vingt et une heures et nous sommes déjà au lit, me plaignis-je.
Elle éclata de rire en vérifiant l’heure qu’affichait le réveil. Puis elle se dirigea vers mon dressing. Un sourire narquois étira mes lèvres. Je savais déjà ce qu’elle avait en tête et me dirigeai vers ma salle de bain pour me préparer.
Deux heures plus tard, assise dans la voiture, je vérifiai une dernière fois mon maquillage. Je m’étais mise, légèrement à outrance du fard à paupières. Perdue dans ma contemplation, je ne m’aperçus pas du moment où ma sœur s’assied sur le siège conducteur. Je détestais conduire et lui laissais volontiers cette tâche ingrate.
- Ou allons-nous ? lui demandai-je
- Au Star of night, me répond-elle avec un large sourire.
- J’adore cette discothèque. Danser toute la nuit et me saouler, tout ce dont j’avais besoin, declarai-je.
- Espérons que non, ricane-t-elle.
Elle démarra sur ces mots, vers une nuit de folie.
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Les arômes de l'enfer
Ficción GeneralLorsque tout s'effondre comme un château de cartes. Lorsque l'on se rend compte que les fantômes du passé ne nous ont jamais quitté. Lorsque le paradis et l'enfer se frôlent dangereusement, au risque de s'unir. Lorsque tous nos sentiments, nos émoti...