Nous possédons tous des fantômes qui ne nous quitterons jamais. Ils font semblant de partir. Et lorsqu’on pense s’en être débarrasse, ils reviennent, avec plus de force. Plus puissant, plus intense, plus présent qu’ils ne l’ont jamais été. Ils sont la pour nous rappeler qui nous sommes réellement, des êtres humains. Ils ravivent notre mémoire qui s’effrite volontiers au cours du temps. Parce qu’il est plus facile d’oublier, d’effacer, ce qui nous dérange.
- Tu es magnifique Dahlia.
Ses bras m’entourant les épaules, Licha me serre affectueusement contre elle, réchauffant mon cœur glacé, du sien. Mes fantômes étant revenus diffuser leurs angoisses. Le miroir me renvoyait notre reflet qui je l’espère, frôle la réalité. Magnifiques !
Sincèrement, j’avoue que cette robe écarlate me sied à ravir. Rehaussant ma généreuse poitrine, moulant ma taille et s’évasant au niveau de mes hanches. Elle descend jusqu'à mes chevilles et est artistiquement fendue. Dévoilant ma jambe gauche. Licha par contre, porte une robe blanche, dévoilant son dos et arrivant au-dessus de ses genoux. Son chignon met en valeur son cou pourvu d’un collier de perles et ses traits fins.
- On dirait que cette robe a été dessinée pour toi, lui murmurai-je.
- Vraiment ? me demande-t-elle avec un sourire éclatant.
- Elle met en valeur ce que je préfère chez toi, continuai-je. Belle, séduisante, délicate et pure.
- La pureté est relative dans ce cas... Il est temps pour nous de descendre. Les invites ne devraient plus tarder.
J’acquiesçai et la suivit dans les escaliers. J’ai hâte que mon père arrive. Apprendre qu’il avait des maitresses m’a davantage amusée qu’autre chose. Je n’ai jamais pris mon père pour un saint. Mais tout est différent, lorsque le concret remplace les soupçons. Je m’étais déjà demande s’il ne connaissait pas des aventures durant ses voyages.
Même si une part de moi persistait à penser qu’il était une sorte de divinité. Incapable de commettre le moindre faux pas. Ayant toujours dix coups d’avance. Puis, il se fait griller bêtement. Je ne comprends pas pourquoi il s’est affiche avec elle dans une discothèque aussi prisée et fréquentée.
- Mes chéries ! vous voila enfin.
Ma mère nous attendait au bas des escaliers, avec un sourire trop large, et des yeux trop brillants. Je ne comprendrai jamais le plaisir qu’elle prend à chaque mondanité. Elles seraient incapables de compter le nombre de soirées auxquelles elle a assisté, mais visiblement elle ne s’en lasse pas. Elle portait la robe que je lui avais acheté. Et je dois l’avouer, elle lui allait à ravir. Son maquillage, tres léger, rehaussait sa beauté naturelle.
- Vous êtes vraiment belles ce soir. Je suis vraiment fière de vous, déclara-t-elle en nous serrant délicatement dans ses bras.
- Merci maman. On t’aime, déclara-t-elle.
Quelques minutes plus tard, les invites commencèrent à arriver. Je leur adressais a tous deux types de sourire appropries a ces mondanités. Faussement joyeux de les revoir après ces mois d’absence, pour les habitues. Ou chaleureux et destiné à faire bonne impression, pour les inconnus.
Mais mon regard ne guettait qu’une seule chose. L’admiration, l’envie que je me complaisais a susciter chez eux. C’est ce que je préférais lorsque j’allais dans les soirées. Chaque geste était calcule. Chaque parole murement réfléchie. Je faisais tout pour me mettre en valeur. Et je réussissais à merveille. C’était ma scène.
Dans ces moments, je me sens reine. Je suis une couronne en or incrustes de centaines de pierres précieuses. Les lumières des projecteurs se posent sur moi. Et j’éblouis tous ceux qui se trouvent prés de moi, de mille feux qu’ils le veulent ou non.
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Les arômes de l'enfer
Genel KurguLorsque tout s'effondre comme un château de cartes. Lorsque l'on se rend compte que les fantômes du passé ne nous ont jamais quitté. Lorsque le paradis et l'enfer se frôlent dangereusement, au risque de s'unir. Lorsque tous nos sentiments, nos émoti...