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Sol jonché de gobelets et de liquides incolores, je me frayais un chemin vers le cercle de personnes assises en tailleur. Débute une
session de "je n'ai jamais". C'est le tour de Bérénice. Attentif, je la pénètre du regard.

-"Je n'ai jamais, couché avec mon meilleur ami." Elle boit.

Une douzaine de regards se posent sur moi mes joues rosissent. Je plonge les yeux dans mon verre et la tequila me brûle la gorge. Le cœur dans les tympans, j'avais presque terminé mon verre, alors je m'arrêtais. Les parties s'enchaînent, mais l'intérêret s'est évaporé.Je me lève et décapsule une bière. Et je vois ses jolies fesses gravir l'escalier. Et alors comme un éclair, Oscar Wilde me reviens en mémoire. Il a un jour prononcé les mots suivants : "Le seul moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder."

Je pris une grande rasade de bière, confiant, puis je montai les marches quatre à quatre.

Une porte entrouverte, j'aperçois ses doigts courir sur le bois d'une commode, j'entre.

-"Wow, t'en a mis du temps. souffla-t-elle. Mon cœur battait si fort que j'étais sûr qu'elle l'entendait.

-Ah oui, tu m'attendais ? lui soufflai-je à mon tour.

-Tu sais bien que tu m'es indispensable." répondit-elle en s'accoudant sur la commode, parfaitement consciente de l'effet qu'elle me faisait.

Je lui fis un clin d'œil et continuait de sourire. J'allai m'asseoir sur le lit d'un pas calme et fluide. Tout aussi calmement elle vint s'asseoir sur moi. Automatiquement, mes mains se placèrent sur sa taille. Je commençais à penser que nous avons été façonnés pour se retrouver dans cette position. Son souffle chaud et mentholé claquait sur la base de mon cou. Et plus que jamais je la désirais. Dans un effort tout juste camouflé, elle allongea le cou vers moi, ses lèvres s'emparèrent docilement des miennes. Assoiffé de tendresse et assoiffé d'elle, je posai mes mains sur ses joues brûlantes et insérai ma langue dans sa bouche. Elle frétille, je frissonne et dans un dernier effort on se décolle.

Front contre front, yeux mi-clos, nous tentons de respirer à nouveau tout en s'accrochant irrépressiblement l'un à l'autre. Dans une expiration je lui murmure :

"-Qu'est-ce qu'on fait, là ? La voix suave et mielleuse elle me répond,

-Je ne sais pas, mais on continue."

Elle sourit dans mon cou et je souris dans le noir. La libération est si agréable que dans ma tête encore je pense, "Merci Oscar!"

BéréniceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant