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J'ai maintenant 35 ans. Je suis marié et j'ai une petite fille, Charlotte. Et je crois que je suis heureux.

Avec le temps j'ai appris que la douleur n'est permanente que si on lui permet de l'être. Et j'ai compris que l'espoir engendre la misère éternelle. Et que rester malheureux aurait donner raison à cet univers qui s'est acharné sur moi. Et j'ai déjà assez souffert. Je n'ai jamais oublié Bérénice, elle était bien plus qu'une simple passion adolescente. Mais malgré tout ça, j'ai tourné la page et je pense avoir droit au bonheur.

***

Aujourd'hui précisément nous sommes le samedi 15 décembre, j'ai donc décidé d'aller acheter quelques cadeaux pour ma femme et ma fille. Les rues sont magnifiques à cette époque de l'année. Les gens déambulent sans but précis, espérant trouver quelque chose qui plaira. Le temps est à l'amour et à la féerie. Je m'immisce dans les allées bondées des galeries marchandes, sans vraiment chercher, je vais vers ce qui m'attire l'œil. Un vélo pour Charlotte, elle grandit, il lui en faut un nouveau. Je n'arrive pas à croire qu'elle ait déjà 6 ans.

Puis je me dirige vers le coin bijouterie pour ma femme. Je regardes ces bagues resplendissantes, quand une effluve de parfum arrive à mon nez. Son parfum. Gabrielle de Chanel.

Il m'est souvent arrivé d'halluciner depuis sa disparition mais ça a l'air d'être tellement plus vrai que nature cette fois-ci.

Le parfum s'intensifie et mon appréhension aussi, une main se pose sur mon épaule, je fais volte-face, anxieux.

Elle est plantée là, rieuse et insouciante comme la dernière fois que je l'ai vue, il y a 20 ans.

"-Bérénice".

BéréniceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant