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Deux jours. Deux jours avaient passés depuis que j'avais tenu son visage entre mes mains, depuis que je l'avais embrassée et surtout depuis que je l'avais vue. Elle était introuvable. La police remuait ciel et terre pour la trouver, en vain.

2h40. Je tourne dans mon lit. L'oreiller est trempé. Comment peut-on pleurer autant ? Mes parents me répètent que deux jours, c'est peu de temps, que je ne devrais pas m'inquiéter autant.

Mais pour la première fois de ma vie, j'ai un mauvais pressentiment. Comme quand quelque chose manque à votre vie. Alors oui, je l'avais à peine trouvée, mais une passion adolescente, ainsi que toutes les autres vous prend aux tripes, vous arrache à votre quotidien trop paisible et quand la passion n'est plus là pour vous combler, c'est le manque qui vous troue les entrailles, qui vous déchire dans un néant froid et profond.

Et le manque c'est la plus terrible sensation qui soit, car vous êtes nostalgique de quelque chose qui est bel et bien arrivé. Vous avez connu l'amour puis il s'est évanoui, alors vous vous évanouissez aussi.

Maintenant, je l'aime comme on aime une inconnue dans un bus, le cœur battant et impuissant.

BéréniceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant