JARED

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Ces vacances vont être un véritable enfer! Passer trois semaines enfermer dans la même maison que les Benson? Et puis quoi encore. Je n'aurais pas pu imaginer pire. Rien que de penser a ces longues semaines qui m'attendent, j'ai envie de vomir. Ces trois dernières étés passés sans eux ont été parfaites. Pourquoi a-t-il fallu que mes parents décident de revenir ici? Nous étions tellement bien chez nous. J'aurais pu passer l'été avec mes potes tandis que mon idiot de frangin serait resté dans sa chambre à faire je ne sais quoi.

Je me prépare mentalement aux pires vacances de toute ma vie. Je ne peux déjà pas supporter les parents, mais je déteste encore plus leurs deux filles. Allison et Eva. Les deux filles les plus stupides de toute cette foutue planète. De plus, je dois me faire a l'idée que mes parents m'ont privé de sortie, a cause de tout les ennuis que je me suis attirer cette année, et qu'ils vont certainement m'obliger a passer la totalité des vacances avec eux. Je n'ai jamais été en aussi mauvaise posture, pourtant j'en ai vu des vertes et des pas mûres jusqu'ici. Je ne suis pas le genre de gars à rester tranquillement dans son coin comme mon frère. Mes parents ou mes professeurs me qualifieraient plutôt de casse-cou, arrogant et borné. Il est vrai qu'à plusieurs reprises j'ai clairement déconné, je le reconnais, mais je ne suis pas aussi mauvais que tout le monde le pense. Je ne me drogue pas à longueur de journée, je n'ai jamais eu de gros soucis avec la police et je ne couche pas avec n'importe qui au risque d'attraper une MST.

Le calvaire m'attend et je ne sais pas si je vais y survivre.

-Ils sont arrivés! hurle ma mère complètement euphorique dans la chambre d'à côté.

Oh non, par pitié, pas déjà! Je n'ose même pas imaginer la journée qui m'attend. Ils vont sûrement tous pleurer pendant que je resterais dans mon coin a les regarder. Quel magnifique programme! Je déteste les retrouvailles plus que tout au monde. Si seulement je pouvais échanger ma place avec quelqu'un d'autres. N'importe qui, peu importe tant que c'est loin d'ici, et d'eux par la même occasion.

Je descend de mon lit et m'avance vers la fenêtre pour les apercevoir. Un énorme 4X4 blanc est garé dans l'allée. Il prend presque toute la largeur de la dalle en béton. J'essaie de repérer les propriétaires du véhicule mais je ne vois qu'une fille. Elle se tient dos a la maison mais je ne tarde pas a la reconnaître. Je suis sûr et certain que c'est Eva, la plus jeune des filles Benson. Même si je ne l'ai pas vu depuis trois ans, je reconnais cette longue crinière blonde qui tombe dans son dos. Pour une fois, elle ne porte pas un de ses vieux short de randonnée qu'elle avait l'habitude de mettre. Elle a enfilé un leggings noir beaucoup trop moulant à mon goût et un sweat inapproprié pour une tel chaleur. Elle finit par se tourner face à la maison et j'aperçois enfin son visage. Elle a complètement changé. Elle n'est plus la petite potelée que je connaissais et que je méprisais il y a des années de ça. Aujourd'hui elle a vingt centimètres de plus et est devenu fine et élancée. A cette distance, sa peau a l'air parfaite et douce comme du velours. Une vraie jeune femme. Je n'ose même pas imaginer la poitrine qui se cache sous ses couches de vêtements.

Stop, j'arrête tout! Voyons, mais qu'est-ce qui me prend? Décidément je perds complètement la tête à cause de toute cette histoire.

Je me recule immédiatement de la fenêtre et retourne m'écrouler sur mon lit. Je n'arrive toujours pas a croire que j'ai osé penser à Eva de cette façon. Mon cerveau déraille totalement ces temps-ci. Je me demande si je devrais consulter un médecin. Après tout, ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée. Des tas de gens voient un psychologue et puis cela me permettrai peut-être de calmer mon impulsivité qui m'a apporté tellement d'ennuis durant cette année scolaire.

J'imagine une grande pièce aux murs sombre tels que du marron ou du bordeaux, des étagères submergées de livres et un immense bureau en bois massif croulant sous une dizaine de dossiers ainsi qu'une tonne de papier éparpillée un peu partout. Allongé sur un divan, je raconterais tout les malheurs qui me gâchent la vie à une femme belle et élégante en tailleur noir, portant sûrement des lunettes, comme dans les films. Une vraie thérapie pour un garçon à problème comme moi.

Cet été-làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant