Épilogue

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Une intense lumière rose pâle, le même rose que les bandes lumineuses qui les parcouraient, illumina la pièce lorsque leurs lèvres entrèrent en contact. Alors que la lumière aurait éblouie un aveugle, les deux n'y faisaient pas attention, complétement oublieux de tout ce qui pouvait se trouver autour d'eux. Un avion se serait crashé dans la maison à ce moment-là qu'ils ne l'auraient pas remarqué.

Leur attention était entièrement concentrée sur la multitude de sensations que provoquait le baiser. L'envie de s'accrocher à l'autre et de ne jamais lâcher, le sentiment de confort, le soulagement qui s'émanait du geste, comme s'ils avaient retenu leurs respirations durant tout ce temps et ce n'était que maintenant qu'ils s'autorisaient à la relâcher. Leurs cœurs bondissaient de joie, leurs estomacs se nouaient de bonheur et les éléments dans leurs ventres se déchainèrent avec harmonie et satisfaction, ayant enfin retrouvé leur équilibre.

Peu à peu, la lumière se dissipa, laissant la place aux deux adolescents toujours collés l'un à l'autre. Au fur et à mesure que les secondes passaient, Harold reprenait lentement sa forme humaine, retrouvait ses vêtements et son corps humain, alors qu'Astrid s'enflamma littéralement, revenant en un clin d'œil à sa forme humaine.

Cependant, ils ne semblèrent pas noter ces changements. Leurs poings s'accrochaient désespérément aux vêtements de l'autre, comme s'ils craignaient de se perdre, de ne plus avoir jamais l'occasion de se voir s'ils se lâchaient. Leurs lèvres bougeaient, affamées, cependant, aucunes ne franchies la barrière des dents de l'autre. Leurs esprits étaient complétement vides, blancs. L'odeur et la sensation des lèvres de l'autre remplaçaient toutes pensées cohérentes.

Ce ne fut que quelques minutes plus tard, quand leurs poumons crièrent grâce, qu'ils se séparèrent. Ou du moins, séparèrent leurs lèvres car ils ne s'écartèrent pas d'un centimètre de plus. Rouvrant enfin les yeux, ils tombèrent inévitablement devant le regard inquisiteur de l'autre et après quelques secondes de flottement, ils pouffèrent silencieusement.

-On dirait que ça a marché, on a repris forme humaine, commenta Harold à voix basse, essayant de ne pas briser l'atmosphère calme et brûlante. On doit pouvoir se lâcher maintenant.

Cependant, il raffermit sa prise autour de la taille de la blonde et elle lia bien volontiers ses bras autour de la sienne.

-Tu as sans doute raison, répondit-elle sur le même ton. ...Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Harold haussa légèrement les épaules.

-Je ne sais pas. Etrangement, je ne ressens plus aucune haine à ton égard. Je ne sais pas vraiment comment m'y prendre. Détester quelqu'un est beaucoup plus facile que l'aimer, pas vrai ?

-C'est vrai, confirma Astrid en riant silencieusement, faisant sourire Harold. Mais est-ce qu'on s'est un jour vraiment détesté ?

Harold sourit affectueusement, détaillant le visage d'Astrid. Il pouvait enfin penser sans culpabiliser, admettre qu'elle était belle, qu'elle était drôle, qu'elle était parfaite. Bornée et pénible mais il l'était aussi.

-Je ne pense pas, dit-il avant de refermer légèrement son emprise sur elle, la serrant contre son cœur.

Elle lui rendit son étreinte. Astrid était incroyable, forte et indépendante. Belle et lumineuse. Solaire.

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