Chapitre 2

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Quelle nuit. Presque impossibilité de m'endormir, tout ce que j'ai fait, c'est de penser à ce stupide inconnu sorti de nul part. Pas le temps de penser à des insignifiances, je dois travailler. Je me lève de mon lit, et j'enfile ma tenue de sport pour pouvoir exercer ma séance de sport quotidienne, qui m'est indispensable dans mes journées. Après avoir environ fait trente minutes d'exercice, je prends une courte douche pour pouvoir enfiler ma tenue de travail, avant de prendre le bus pour pouvoir m'y rendre. J'aime travailler au Sister Ray quand je suis en vacances, on y trouve beaucoup de passionnés de musique, de livres, de séries télévisées ou films, je m'y sens à ma place, étant mélangé dans ces trois éléments. J'y travaille quand je suis en vacances pour pouvoir me faire une avance, et pour pouvoir moins demander à mes parents qui insistent sur le fait de me donner une moitié pour mon loyer. Je n'aime pas dépendre d'eux, surtout de ma mère qui travaille dur pour pouvoir m'offrir ce dont j'ai besoin. Elle mérite mieux.

La matinée passe plutôt rapidement, c'est déjà l'heure de ma pause déjeuner. Je me rends sur les grands escaliers et mange ma salade. J'observe chaque personnes passer, me demandant quel est leur prénom, quelle est leur histoire, à quoi ils pensent. L'humain est fascinant, et regorge de choses que même les savants-fous ignorent encore. Des questions sans réponses. Comment pouvons-nous imaginer des images sans les voir ou sans les avoir vu ? Comment arrivons nous à bouger alors que on ne sait pas vraiment comment on peut faire ? La science humaine, un sujet passionnant si nous aimons ce qui est compliqué.

J'ai encore six heures de boulot, ça va, je suis d'humeur simple, et je ne pense plus trop à cet inconnu, c'est un point positif. Je range les nouvelles commandes en rayon, et j'aide une cliente qui cherche sûrement un cadeau son petit-ami, elle m'a demandé un exemplaire d'un livre sportif. Je ne sais pas, après tout, les clichés ne sont pas tout le temps vrai, même si ils existent pour une raison.

- Bonjour.

- Bonjour.

Je relève la tête après avoir répondu, et ce visage que je n'arrive pas à oublier depuis hier soir était là, devant moi. Cette voix si calme et posée, ces yeux encore plus envoûtant que jamais, ils ont refait leur apparition. Je prends une légère respiration, et secoue ma tête pour me sortir de mes pensées.

- Je peux t'aider ?

Agissons naturellement, je ne dois pas lui faire voir que je suis plutôt intimidé. Qu'est-ce que je raconte ? Ce n'est pas parce que cet homme a un charme et que je pense à son visage depuis hier soir, que je suis intimidé ? C'est stupide.

- Oui, j'aimerais le premier volume de The Night Owl, s'il te plait.

Il lit des romans érotiques ? C'est plutôt étonnant. Je hoche la tête et me dirige vers l'étagère offrant une panoplie de livres de cette catégorie, il y en a beaucoup plus que nous pouvons le penser. Je déniche l'exemplaire du livre demandé, et le tends à Bradley, qui manque de... Trébucher. Sur moi. Je suis assis sur les fesses, les mains par terre, avec Bradley qui est au dessus de moi, me faisant plonger dans ses pupilles remplies de mystères. Pourquoi je suis si obsédé par ces yeux ? C'est flippant. Depuis environ trente longues secondes, nous n'avons pas bougé, nous sommes restés là, à nous regarder, à nous cherchant et à nous déchiffrant l'un et l'autre dans l'intérieur des reflets que nos couleurs oculaires offrent. C'est intense, très intense.

Je reprends ma respiration, et me recule pour me lever. Je viens ramasser le livre, et nos mains s'effleurent comme une mine de crayon sur une feuille. Un contact direct. Pourquoi ça me fait tant d'effets ? Calme toi, Adam. C'est un client. Oui, voilà, c'est un client qui t'a demandé un livre, et qui a sûrement trébuché par accident, et qui a ramassé en même temps un livre qu'il souhaite acheter.

L'Atome : Première partieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant