De nombreux flocons faisaient route vers le sol déjà recouvert d'un manteau blanc. Rares étaient les traces de pas. Personne ne mettait son nez dehors en cette froide soirée. Il fallait attendre le printemps pour entendre les oiseaux et les enfants chanter en harmonie.
Je marchais dans les rues désertes, appréciant la fraîcheur et le silence de l'hiver. Je réfléchissais trop. Beaucoup trop. Depuis des semaines, des mois, ma tête était emplie de toutes ces pensées. Comment lui avouer ?
Il faisait froid. Très froid. Les flocons ne
finissaient pas de finir leur route sous mes pieds. Je continuais malgré tout d'avancer. Il fallait que je le vois. Il fallait que je lui dise. Je commençais à trembler. Non pas à cause du froid, mais bien à cause de ce stress qui grandissait petit à petit en moi.
Plus je me rapprochais du lieu de rendez-vous, moins je me sentais capable de lui transmettre cet aveu. Même respirer me semblait être une tâche infaisable. Mais il fallait que j'y aille. Je serai libérée d'un lourd poids après lui avoir dit.
Je suis arrivée à l'heure, au lieu de rendez-vous. Désert. Il n'y avait pas de pas autres que les miens. Il n'y avait pas une autre respiration. Rien. J'étais seule. J'ai attendu des heures durant. J'étais gelée. Je pouvais à peine bouger.
Il n'était pas venu. J'étais pathétique. J'aurais pu mourir d'hypothermie. J'aurais pu y laisser ma vie et rejoindre les cieux en empruntant le chemin inverse des flocons de neige. Mais non j'étais toujours là, sur Terre.
J'ai fini par rentrer chez moi. Je me suis déshabillée et suis entrée sous la douche chaude. Cela faisait tellement de bien ! Je me sentais revivre.
Ma vie continua. Toujours avec ma peine sur le coeur. Mais cette peine était encore plus lourde depuis cette fameuse soirée. Tout me rappelait à quel point j'avais été naïve. Les derniers flocons descendaient du ciel.
Puis le printemps arriva. Le renouveau. Les fleurs et les bourgeons commençaient à éclore. J'adorais les roses. Elles sentaient tellement bon. Une rose rouge, symbole de l'amour. Personne n'était là pour m'en offrir une et je n'avais personne à qui l'offrir.
J'étais toujours seule. Mais cette fois sous un doux soleil qui réchauffait ma peau et mon coeur en même temps. Je devrais être comme une de ces roses. Mourir. Et renaître au printemps suivant. Plus forte.
Cette histoire devait être une histoire d'amour et de joie. Mais peut-on réellement aimer seul ? Peut-on être heureux si notre coeur est brisé en milles morceaux ? Peut-on continuer à aimer même si l'amour ne veut pas de nous ?
