Confessions

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Oui j'ai mis du rouge à lèvres,
Un beau bordeaux brillant,
- Volé à toi, ma douce maman!
Mais ce soir c'est une fièvre
Délirante qui m'a emportée:
Je voulais égaler ta beauté,
Devenir une femme,
Une de celles qui assomment
Le coeur de tous les hommes,
Et même! Celles qui prennent un plaisir infame
À se contempler dans un miroir,
Pour couronner leurs crimes de gloire!

Mais moi, mon triste reflet nu
N'appelait que la solitude,
Ce rouge charnu
Criait - Mais quelle laide attitude!
Voilà un visage de jeune fille
Qui ment à son miroir,
Et qui se maquille
Par désespoir...
Elle ose corrompre son reflet narcissique
Pour qu'il lui chante - Que tu es belle!
Mais voulant se sacrer déesse antique
Tu sombres dans la folie, ma demoiselle!
Naïve, crois-tu qu'un homme raisonnable
S'éprendrait de cette mascarade?
Tu sens le mensonge, tu pues!
Enlève-moi ce sourire ridicule,
Que crois-tu?
Ah oui! Ton reflet t'adule?
Mais enfin, c'est laid,
Ce rouge qui semble crier:
Que l'on m'encule!

NYMPHOMANIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant