Dour ha Tan

Chapitre 21 2/2 : Miroir

Une petite image du ballet Giselle, que j'ai regardée hier sur le site de l'Opéra de Paris. C'est gratuit et très intéressant lorsque l'on ne peut pas le voir en vrai.

Un petit cocon de magie qui change les idées, je conseille 😉.

En attendant, une autre forme de magie :

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Elle se para d'un visage aux trais impénétrable digne des meilleures représentations que l'on faisait d'une déesse dans le monde Elfennel.

Si Kiltana aimait jouer de son savoir, aimait dominer par la malice et le fait qu'elle savait que nous ne saurions rien temps qu'elle ne l'aurait voulu, Antonina préférait le froid d'un silence pour toute réponse. Elle savait se déguiser, changer de masques lorsque la situation le demandait, elle savait adapter l'image qu'elle renvoyait.

Même si je ne devais pas la considérer comme une ennemie, présentement, je ne savais pas comment l'aborder.

- Il se trouve, très chère, que j'ai des informateurs un peu partout dans ton château. Ou devrais-je dire, dans ta charmante petite cage dorée. Je ne serais pas à la hauteur de ma réputation si je n'en savais pas un minimum sur la nouvelle reine de mon royaume. Sur la personne que ma plus vieille amie m'envoie.

Elle me regarda avec plus d'insistance, comme si elle venait de repérer un détail plein de signification au milieu de mon visage.

- Et...Kened Ouez...mes intérêts sont les tiens.

On eût dit que cette appellation regorgeait de milliers de vérités, prononcée ainsi dans sa bouche. Vérités connus d'elle seule. Devais-je commencer à croire toutes personnes m'affirmant que leurs intérêts étaient les miens ?! Certainement pas. Cela commençait à devenir un refrain que les femmes de ce pays semblaient fredonner. Jouer avec la confiance des gens n'avait jamais fait parti de mes occupations. Mais beaucoup y prenaient un malin plaisir, surtout à l'intérieur de la sphère dans laquelle j'évoluais.

Je n'avais malheureusement pas le choix de me contenter de cette réponse.

- D'où connaissez-vous Kiltana ?

- Kiltana et moi sommes semblables, diront nous. J'ai étudié à Aslor, loin dans les montagnes. Tu dois connaitre cet endroit n'est-ce pas ? Et tutoies moi Kariadez*.

Décidément, elle aimait m'affubler de petits noms affectueux tout autant que les familiarités. Cela devait lui permettre d'entretenir une relation « proche » avec les personnes qu'elle allait « aider ».

- Nous avons pris des chemins différents. Moi, évoluant dans l'ombre, elle, dans la lumière. Tu te doutes que je ne suis pas oracle, je ne pourrais t'aider à développer ta sorcellerie si tel était le cas. Mais j'ai tout de même développée quelques affinités avec le troisième œil, et suis devenue sorcière. J'étais carmin lorsque je suis sortie d'Aslor. Aujourd'hui, je suis l'une des seules sorcières noires de notre monde. Pour l'instant...

Elle s'enfonça plus dans les coussins.

- Enfin, toi tu es particulière...

Ses doigts frottèrent ses pouces, comme si elle cherchait à évacuer quelques miettes imaginaires. Ou à s'imprégner de la sensation du toucher...

- Vois-tu, je t'ai expliqué que la sorcellerie et la psyché étaient liés. La confiance en soi est primordiale, seulement, il faut aussi être profondément attentif aux sensations. Je suppose qu'en temps que porteuse de don(s), tu sais de quoi je parle ?

Sans réellement savoir ou elle voulait me mener, j'acquiesçais.

- La sorcellerie est avant tout l'expérience de ce que tu es, et de ton environnement. Si tu n'es pas attentive à ce qui t'entours, à ce que tes sensations et tes émotions te renvoient du monde, tu n'arriveras à rien. Ainsi, c'est par l'expérience que nos sensations, notre connaissance du monde et de nous-même, surgissent. C'est aussi pour cela qu'il est important que tu te développes, que tu évolues, que tu changes. Tu es jeune, ton esprit est jeune. De ce fait, tu as un gros désavantage sur le Roi, sur moi ou un quelconque autre sorcier de ce monde. Mais nous pouvons remédier à cet écart. Surtout qu'avec l'Appel, ta sorcellerie sera extrêmement puissante, directement noire.