Chapitre 18 2/2 : Une Histoire de Sorcières

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Lorsque les dieux nous accordent un regard, une brise effleure la terre.

Lorsque les dieux s'intéressent à nous, c'est la guerre...

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PDV d'Ellinanh

Il m'avait attrapé par les cheveux ce jour là.

- Développerais-tu un comportement suicidaire, Va plac'h bihan ?

Son haleine contre la peau de mon cou. Ses paroles au creux de mon oreille gauche.

- ... A moins que tu ne sois masochiste ?

Mon souvenir était intact. Tout comme la douleur que j'éprouvais encore en repensant à ce moment de ma vie, que j'aimerais tant oublier. Et cela prouvait à quel point je pouvais être naïve. A quel point je pouvais être faible.

Je me cachais encore sous des prétextes. Des idées, des espoirs, comme celui du bien caché en chacun de nous. Je ne pouvais m'empêcher de croire que chacun était bon. Les variantes entre les hommes étant sans conteste liées à la quantité et surtout, à l'importance que l'on accordait aux différents éléments qui nous constituait. A ce que l'on souhaitait montrer.

Souhaiter oublier était-il un signe de faiblesse ? D'un certain côté, oui. Je fuyais ce que j'avais vécu pour rêver de ce que j'allais vivre. Et si je ne faisais pas un temps soit peu fi des parties les plus sombres de ma vie, mon rêve se transformerait vite en vision cauchemardesque. Alors d'un autre côté, il s'agissait là d'un moyen de protection. Je savais certaines de mes limites, et je devais les apprendre, composer avec elles. Si je les ignorais trop longtemps, les ombres allaient resurgir et les couleurs finiraient par disparaître définitivement. Alors, le roi aurait gagné, aurait face à lui une femme brisée par ses démons intérieurs, influencés par ceux de l'extérieur. Et moi, j'aurais tout perdu, parce que j'aurais été trop faible pour m'imposer des limites.

Et à présent, cette limite était de savoir quand pencher la balance lorsque le temps changeait. Savoir pleurer, se lamenter, s'enfermer, tout en sachant se redresser au bon moment, avant que tout ne sombre.

Mon mari ne me parlait pas. Lorsqu'il m'adressait la parole, il s'agissait soit de me donner un ordre, soit de me réprimander comme une enfant. Sauf que ces remarques n'avaient rien de candides ou de constructives. Au contraire, elles visaient à me faire sentir inférieure et incapable, comme si je n'étais pas à ma place. Comme si je n'aurais jamais dû être reine.

J'avais pensé qu'il n'existait pas pire facette de sa personnalité. J'avais espéré du moins, qu'elle ne me serait jamais révélée en face à face. Que je ne verrais jamais pire qu'un peu de violence, des mots déplacés, des ordres, le tout, assaisonné avec l'irrespect et le machisme de son cru.

Mais comme toujours depuis que j'avais posé un pied sur le territoire de sa majesté, j'allais de désillusion en désillusion. Et au lieu d'en tirer une armure blindée et aussi résistante et impénétrable que l'esprit d'un Dieu, j'avais l'impression que la mienne se transformait en passoire, ou chaque coup me paraissait plus violent, douloureux, insidieux et fatal que le précédent.

Entre nous, une guerre ouverte avait été déclarée. Seulement, il savait qu'il aurait l'ascendant sur moi, c'est pourquoi plus j'avançais, plus je tentais de lui rendre ses coups, et plus je me rendais compte qu'à chaque fois, il les avait retenu. Comme si il me ménageait et se délectait de me voir glisser ou m'enliser dans les petits pièges qu'il m'avait concocté. Et toujours, je me demandais où étaient ses limites, si seulement il en possédait.

Dour ha TanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant