Chapitre 14

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THOMAS

Une forte lumière l'aveugla soudain quand la boîte s'ouvrit et laissa ainsi pénétrer le soleil à travers le quadrillage de fer qui le séparait du dehors. Quand celui-ci disparu aussi, un jeune garçon dont il ne distinguait pas bien les traits, vint l'aider à se relever et à sortir de la boîte. Quand il fut enfin à l'air libre, Thomas regarda autour de lui et vit un amas de gens qui le fixait, curieux. Le troupeau était uniquement composé d'hommes et l'oeil du brun fut soudainement attiré par un des garçons qui se tenait à moins d'un mètre de lui : Il était plutôt maigre, blond vénitien, la mâchoire saillante et un nez tout mignon.

C'était encore lui.

Thomas ne pouvait pas en croire ses yeux ; Il se tenait là, devant lui, toujours le même à chaque fois. Le garçon le regardait intensément, plantant ses yeux noirs dans les siens, lui offrant toujours ce même sourire angélique qui le rendait à chaque fois fou et même s'il ne semblait pas le connaître, Thomas comprit qu'il y avait quelque chose de fort qui les unissaient et qu'il pourrait le suivre peu importe où il irait.

Pendant un instant, tout devint noir puis un autre passage apparu : Il faisait sombre, mais il arrivait à distinguer des silhouettes couchées autour de lui dans des lits rudimentaires accrochés la plupart aux arbres comme des hamacs. Il somnolait sur son soi-disant lit et voulait se retourner pour profiter du coté encore frais du tissus, mais une force dans son dos le lui en empêchait. Un corps était mouvé contre le sien et, sentant Thomas bouger, il entoura de ses bras le corps musclé du brun, émettant de faibles grognements au passage.
Thomas réussi enfin à se retourner et détailla le visage de son colocataire de lit bien qu'il fasse nuit. Il était beau les yeux clos et les sourcils légèrement froncés se disait-il en lui caressant du bout des doigts son visage enfantin. Ils étaient à l'étroit, mais ils étaient bien et semblaient heureux.

« Je t'aime Newt » finit-il par prononcer en l'embrassant doucement sur le front.

A ces mots, le brun émergea brutalement de son sommeil, manquant de se cogner la tête contre l'étagère un peu plus au dessus de lui. Il respirait bruyamment et se tenait la tête avec ses bras comme pour la faire arrêter de tourner.

Il s'assit finalement en tailleur sur son lit et essaya de récupérer une respiration régulière.

Ce qu'il venait d'entendre à travers ce rêve l'avait totalement déboussolé car ce n'était pas la première fois que le prénom « Newt » faisait irruption pendant qu'il dormait, mais cette fois-ci, il le voyait vraiment et ce n'était ni flou, ni sombre, ni déformé ni juste des flashs ou des mots lancés à tord et à travers, pas même des sons inaudibles mais bien lui qui l'avait prononcé.

C'était bien Newt, tel qu'il pouvait le voir tous les jours, en chair et en os. Était-ce réel ? Était-ce juste son imagination qui voulait le rendre fou ? Il ne savait pas. Il ne savait plus. Il voulait juste que tout ça cesse, qu'il sorte de sa tête car c'était insensé, dégoutant parce qu'il le détestait, qu'il  maudissait ces rêves érotiques et qu'il souhaitait le voir nulle part. Plus jamais.

Comment cela pouvait-être possible ? Il se demandait à quel moment de sa vie cela avait pu se passer – si ca s'était passé- mais il l'ignorait car ses souvenirs se résumaient à un immense trou noir de plus de 6 ans, parsemé de quelques récits, histoires et anecdotes que sa tante lui avait raconté.

Il se leva précipitamment de son lit double et traversa le couloir comme une fusée oscillante jusqu'à la salle d'eaux où se trouvait sa tante. Elle était devant le miroir, ajustant les bouclettes brunes qui ornaient son doux visage. Quand elle le vit dans le reflet de celui-ci, elle eut d'abord un sursaut car elle ne s'attendait pas à le voir de sitôt et également qu'avec ses cheveux en bataille, la sueur sur le front et sa mine blafarde, il ressemblait plutôt à un cadavre sorti de sa tombe qu'a Thomas venant de se réveiller.

« Coucou mon chéri ! Désolé je suis un peu à la bourre ce matin mais la salle de bain est à toi dans deux petites minutes. En attendant, il y a des croissants sur la table. Si tu en veux, sert toi. » Dit sa tante d'une voix mielleuse.

« D'accord, j'en prendrai merci.. » Il marqua un temps d'arrêt, hésitant. « Dit Mary, j'peux te poser une question ? »

« Bien sur Thomas je t'écoutes, c'est à propos d'un fille ? » demanda t-elle toujours en train de se retoucher.
Thomas fronça les sourcils étonné de cette réponse brutale et répondit un peu méfiant :

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