La maison.

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Il l'avait suivi. Il voulait en avoir le cœur net. Aurélien regarda la porte devant lui, le souffle court. Cet endroit n'avait pas changé. Il se rappelait de toutes les fois où il était venu chercher Arthur ici. Chez Julien. Il frissonna en pensant à Julien. Combien de fois s'était-il moqué de lui devant Arthur ? Pour lui faire perdre toute crédibilité. Combien de fois ses avances avaient-elles été trop insistantes ? Julien avait voulu le mettre dans son lit, il le savait. Et Arthur avait toujours rigolé, lui assurant qu'il se faisait des films. Et le jour où il était mort... d'une overdose... c'était Julien qui avait été avec lui. C'était lui qui avait tenté de le réconforter et il s'était enfuit, sachant ce qu'il avait en tête. Jamais il n'avait pu se pardonner de ne rien avoir pu faire pour Arthur. Et il ne voulait pas que cela se passe de la même manière avec Guillaume. Alors il ferma les yeux un instant, expira profondément, et frappa à la porte. Un homme qu'il ne connaissait pas vint lui ouvrir et le regarda un instant d'un air perplexe avant de le laisser entrer.

***

Guillaume regardait d'un air distrait la fille qui dansait devant lui et qui semblait toujours plus se rapprocher. Son cerveau flottait dans l'alcool et le relent de beuh présent dans la petite pièce plongée dans la pénombre. Cet endroit... c'était tout l'opposé de chez Aurélien. De sa chaleur, sa quiétude, sa pureté... Il se prit à repenser à ce qu'il lui avait dit à propos de son ami, Arthur. Il ne l'avait pas choisi, et il était mort. Il avait essayé de le sauver de cette vie. Est-ce qu'Aurélien voudrait encore de lui en sachant qu'il était pareil ? Est-ce que lui se laisserait sauver ? Est-ce qu'il le... choisirait ?

Soudain, comme prit d'une intuition alors qu'il sentait la jeune danseuse se rapprocher dangereusement de lui et essayer de s'asseoir sur lui, il releva le visage. Il écarquilla les yeux en voyant Aurélien le dévisager, bouche-bée, et il repoussa brusquement la jeune femme.

« Orel ! »

Il n'eut pas le temps de dire un mot de plus qu'une main attrapa violemment le bras d'Aurélien et le tira en arrière. Il se leva précipitamment et se dirigea à pas rapides vers la pièce où il avait disparu, confus.

Mini Fiction OrelxGringe - Tout nous sépare 3.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant