Mini Fiction OrelxGringe - Tout nous sépare 3.

Je ne veux pas t'entraîner avec moi.

Il était revenu. Plusieurs fois, même. Et si au début il ne venait que pour finir au lit avec Aurélien, petit à petit ses visites duraient plus longtemps. Il venait de plus en plus tôt, et ils discutaient avant d'inévitablement finir par faire l'amour. Parce que oui, il avait fini par se rendre à l'évidence. Ce qu'ils faisaient ensemble, ce n'était pas que du sexe, ils ne baisaient ou couchaient pas seulement ensemble. Il y avait toute cette dimension de pureté autour d'Aurélien qui l'attirait toujours plus à en apprendre sur lui. La complicité qu'ils avaient acquise derrière l'écran, ils l'avaient enfin retrouvée dans la vraie vie. Et il aimait lui parler de sa vie, lui aussi. Seulement, un sujet restait interdit. Il avait peur de sa réaction si jamais il venait à en parler avec lui.

« Pourquoi tu ne veux pas m'en parler ? » lui demanda Aurélien, paraissant lire dans ses pensées.

Il se tourna vers lui, allongé à ses côtés sur le lit, et le dévisagea attentivement. Il s'était mis à rester plus longtemps aussi, après leurs ébats. Il restait, juste le temps de discuter encore un peu avec lui, et dès qu'il voyait qu'il s'était endormi, il se rhabillait et partait en vitesse.

« Parce que je n'en suis pas fier, répondit-il en tirant sur la cigarette allumée entre ses doigts.

— Et pourquoi... tu continues de faire un travail dont tu n'es pas fier ? lui demanda Aurélien en se rapprochant de lui pour lui voler sa cigarette et en prendre une bouffée.

— C'est pas si facile de quitter ce milieu, soupira Guillaume. Surtout quand c'est le seul que tu as toujours connu.

— C'est dangereux ? demanda Aurélien en lui rendant sa cigarette.

— Ouais, ça peut l'être. C'est pour ça que je ne veux pas t'entraîner avec moi en t'en parlant. »

Aurélien le regarda d'un air inquiet avant de soupirer et de se pencher pour déposer délicatement son visage sur son torse.

« D'accord. Fais attention à toi quand même. »

Guillaume sourit distraitement en sentant ses cils frôler sa peau et sa main caresser un instant son ventre. Il glissa sa main dans ses cheveux et les caressa un moment avant de s'apercevoir qu'il s'était endormi.

« Je fais toujours attention Orel. »

Il se leva et, en sentant l'air froid l'attaquer aussi soudainement, il eut envie de se glisser de nouveau sous les draps, près de sa chaleur. Mais il devait aller travailler. Alors il s'habilla et déposa un dernier baiser sur sa joue avant de partir.