Un semblant de tranquilité.

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« Qu'est-ce que tu fais là, Aurélien ? »

Il leva les yeux en entendant une voix s'adresser à lui et sursauta en apercevant Julien.

« Ça ne t'a pas suffit la dernière fois ? Avec Arthur ?

— Lâche-moi Julien, demanda-t-il en tremblant.

— Pourquoi tu es revenu ? »

Il resta silencieux, se demandant s'il ne mettrait pas Guillaume dans l'embarras s'il prononçait son nom.

« Orel ! »

Il sentit Julien poser une main brusquement sur sa bouche pour l'empêcher de répondre et il écarquilla les yeux, son cœur s'emballant dans sa poitrine au contact.

« Reste silencieux. »

Il sentit les larmes lui monter aux yeux et secoua la tête. Il voulait sortir d'ici, il regrettait déjà d'être revenu.

« Guillaume ? Vraiment ? rit Julien. Tu fais exprès de tomber sur des personnes qui bossent pour moi ou quoi ? Tu veux forcément me passer un message là ? »

Il secoua la tête, apeuré, et soudain son portable se mit à sonner dans la poche de son pantalon. Julien lui lança un regard mauvais et attrapa son portable avant de l'éteindre. Il en profita pour le repousser et se précipita vers la porte en criant le prénom de Guillaume, espérant qu'il n'était pas déjà reparti de là où ils se trouvaient. Il entendit Julien pousser un juron et l'attraper par la taille pour le retenir. Il poussa un cri de surprise et l'instant d'après, se sentit pousser avec force contre l'armoire présente dans la pièce. Il poussa un autre cri, de douleur cette fois, en sentant sa tête cogner contre celle-ci violemment et dut se faire violence pour rester conscient.

Il sentit les doigts de Julien se refermer contre son cou, mais, alors qu'il relevait la tête pour croiser son regard, une lumière extérieure entra dans la pièce et il entendit la voix de Guillaume crier le prénom de Julien. L'emprise autour de son cou se desserra jusqu'à le lâcher tout à coup et il prit une grande inspiration afin de reprendre sa respiration. Il vit bientôt Guillaume se pencher vers lui et lui demander s'il allait bien et il hocha la tête, portant une main à son cou.

« Non, mais t'es malade ?! l'entendit-il crier en se relevant et se dirigeant, sûrement, vers Julien. T'es quel genre de psychopathe, Julien ?!

— Malade ? Non mais je rêve. Venant d'une personne qui apparemment aime se faire bouffer la queue par des mecs... » rit Julien.

Aurélien releva le visage en l'entendant dire cela et se tourna vers Guillaume d'un air paniqué. Les mains de ce dernier étaient serrées en poings et ses articulations étaient blanches. Il essaya de se relever et, après plusieurs tentatives ratées, réussit et s'approcha prudemment de Guillaume.

« Guillaume... souffla-t-il en touchant délicatement sa main, essayant de le calmer.

— Ne te mêle pas de ça Orel, lui dit simplement le plus grand en repoussant sa main. Tu restes derrière moi.

— Oui, comme il l'a toujours fait. Déjà avec Arthur... se moqua Julien. Tu croyais vraiment pouvoir le sauver de sa dépendance à la drogue, Aurélien ?

— Tu l'as poussé dans ses retranchements, dit-il les larmes aux yeux. Tu as fait exprès.

— Je n'ai pas fait exprès de mal doser la quantité, dit Julien en affichant un sourire innocent.

— Menteur... souffla Aurélien. Tu ne supportais juste pas que je te résiste. Je sais que tu l'as tué. Tu parles de Guillaume... mais tu n'es pas mieux au final, non ?

— Qu'est-ce que tu racontes ? dit Julien en fronçant les sourcils.

— Ça fait combien de temps que tu me cours après, Julien ? Tu ne comprends pas que jamais je ne sortirais avec toi ? »

Aurélien saisit délicatement les doigts de Guillaume d'une main tremblante. Sa respiration était laborieuse et il avait les larmes aux yeux.

« Qu'est-ce qui te fait dire que je veux sortir avec toi, Aurélien ? rit soudain Julien. Te baiser m'aurait suffit. Mais il a fallu que t'entraînes Arthur dans ton jeu, hein ? Et tu crois vraiment que Guillaume veut autre chose que te baiser ? Tu délires. Tu l'as vu ?

— Ta gueule, Julien. »

C'était la voix de Guillaume qui avait résonné dans la petite pièce. Aurélien sursauta légèrement et sentit sa main se serrer contre ses doigts.

« Gringe, on sait tous les deux quel genre de mec tu es, sourit sournoisement Julien. Tu vas baiser quelques fois avec lui, peut-être plusieurs mois, laisser un semblant de tranquillité vous envelopper, et puis un beau jour tu vas flipper. Tu vas disparaître et ne plus donner de nouvelles. C'est ce que tu as toujours fait avec les filles, non ? Alors avec un mec, j'ose même pas imaginer. »

Aurélien sentit Guillaume lâcher sa main et l'instant d'après, il le vit plaquer Julien contre la porte d'entrée.

« J'ai dit Ta gueule, Julien. Tu sais ce que je vais faire ? Tu as raison. Je vais disparaître et ne plus donner de nouvelles. Disparaître d'ici et ne plus jamais te voir. »

Aurélien le regardait, le souffle court, et soudain il le vit se tourner vers lui, lui coupant la respiration, et se mettre à le dévisager. Guillaume eut alors comme un déclic et se retourna brusquement vers Julien, lui décochant une droite à la figure, le faisant sursauter de surprise. Julien tomba au sol, une main sur la mâchoire et poussa un cri de douleur.

« Et ça, c'est pour Orel. »

La main de Guillaume attrapa brusquement la sienne et l'entraîna derrière lui, se frayant un passage à travers la foule et l'amenant, il l'espérait, en sécurité.

Mini Fiction OrelxGringe - Tout nous sépare 3.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant