L'embrouille.

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Il faisait attention, mon cul. Guillaume cracha et grimaça en voyant du sang atterrir au sol. Il ne l'avait pas raté cet enculé. Mais lui non plus il ne l'avait pas raté. Cependant, il avait mal. Et c'est pour ça que, malgré ce que son esprit lui criait, il se dirigea machinalement vers l'appartement d'Aurélien. Il avait envie de le voir.

***

Quand Aurélien vint lui ouvrir, il vit son visage se transformer de la surprise à l'horreur. Celui-ci l'attira a l'intérieur de l'appartement et l'entraîna jusqu'au salon, le forçant à s'asseoir sur le canapé.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé, bon sang... lui dit Aurélien d'un air paniqué en avançant sa main jusqu'à son visage sans jamais oser le toucher. Guillaume, tu saignes énormément.

— C'est rien, juste une embrouille avec un client. J'avais juste envie de te voir, expliqua-t-il en haussant les épaules.

— Un client, hein... répéta Aurélien en fronçant les sourcils. Tu ne bouges pas. »

Il le suivit des yeux disparaître momentanément dans le couloir et soupira. Pourquoi était-il venu chez lui ? À quoi cela servait à part l'inquiéter davantage ? Il eut envie de s'enfuir en pensant à ça, mais pourtant il fit tout l'inverse. Il enleva sa veste. Aurélien revint avec des gazes, des pansements et de l'antiseptique et, lorsqu'il s'assit de nouveau à ses côtés, il le regarda tendrement. Aurélien allait s'occuper de lui, il ne le laisserait pas tomber.

« Reste tranquille, d'accord ? Je sais que ça fait mal. »

Aurélien appliqua un coton imbibé de produit antiseptique sur ses plaies et il frissonna. En partie à cause de la douleur, en partie dû à la douceur de ses gestes. Il essaya tant bien que mal de contrôler les gémissements de douleur qui voulaient s'échapper de sa bouche et, avant même qu'il ne s'en rende compte, Aurélien avait déjà terminé. Il sourit et l'observa avec tendresse avant de s'apercevoir que ce dernier ne relevait pas le visage.

« Orel ? » l'appela-t-il en touchant légèrement sa joue, confus, et le forçant ainsi à le regarder.

Il se mordit l'intérieur de la bouche en voyant de la tristesse dans ses yeux et son air inquiet.

« Tu m'avais promis de faire attention.

— Orel, je peux pas tout contrôler. Tu t'en doutes, hein ? dit-il en forçant un petit sourire sur ses lèvres.

— Je sais... soupira Aurélien avant de se frotter les yeux. Mais je ne veux pas... pas encore...

— Pas encore quoi ? dit-il en fronçant les sourcils.

— Toi aussi tu vas me laisser. Je ne pourrai pas te sauver de ça. Je sais qu'on est pas supposé être plus que ce qu'on est censés être, mais...

— Orel...

— Mais tu comptes beaucoup pour moi, Guillaume. Est-ce que toi aussi je vais devoir te perdre à cause de la drogue ? »

Il lui jeta un regard confus en le voyant lui jeter un regard implorant et Aurélien baissa ensuite les yeux au sol.

« Qu'est-ce que tu racontes, Orel ? De quelles drogues tu parles ?

— Arrêtes, souffla Aurélien. Tu vends de la drogue, je le sais. Je suis pas con. Je connais.

— Comment ça, tu connais ?

— Ce serait trop long à expliquer. Sache juste que j'ai déjà perdu quelqu'un qui était dans la même situation que toi. J'ai voulu l'aider à en sortir, mais c'était trop tard.

— Comment ça, trop tard ? demanda-t-il dans un souffle.

— Trop tard, répéta Aurélien. Il est mort. »

Guillaume resta figé en entendant cela.

« Je ne veux pas que la même chose t'arrive, Guillaume. » dit Aurélien en lui offrant un petit sourire.

Il sortit de son inertie en voyant son sourire et prit sa main dans la sienne.

« Il ne m'arrivera pas la même chose, Orel. C'était qui ce gars ?

— Un ami, souffla Aurélien avec un air de douleur sur ses traits.

— Un ami ou...

— ...un amant ? Il était plus qu'un simple ami, c'est vrai. Mais il ne m'a pas choisi, et il est mort. »

Guillaume resta songeur et soudain, il vit Aurélien se lever. Celui-ci le regarda tristement et lui prit la main avec douceur pour lui demander de le suivre. Il le laissa l'entraîner jusqu'à sa chambre et le sentit le pousser contre le lit avant de le sentir l'enjamber.

« Orel... »

Celui-ci ne répondit rien et fit danser ses lèvres sur sa peau, comme s'il était une idole, après l'avoir préalablement dévêtit de son tee-shirt. Il sentit avec surprise ses doigts se poser sur son pantalon et il ne put retenir un gémissement de plaisir, en glissant une main à travers ses longs cheveux. Il se perdit dans la sensation de sa bouche autour de lui et vint dans un gémissement rauque.

Aurélien vint se blottir contre lui et lui adressa un petit sourire fatigué.

« Reste cette nuit. S'il-te-plaît, Guillaume. »

Il le vit fermer les yeux, exténué, et il le serra un peu plus fort contre lui. Il passa une main tendrement sur son front et en dégagea des mèches de sueur, avant de plaquer un chaste baiser sur celui-ci.

« D'accord, je vais essayer Orel. »

Il recouvrit leurs deux corps de la couette et attira Aurélien dans ses bras, enfouissant son visage dans ses cheveux. Cette nuit, il arriverait à se faire violence.

Mini Fiction OrelxGringe - Tout nous sépare 3.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant