Mini Fiction OrelxGringe - Tout nous sépare 3.

Arrête de réfléchir.

« Orel, est-ce que... »

Il n'était pas là seulement pour discuter. Il le savait. Même si il aimait discuter avec ce garçon, après ce soir il ne le verrait sûrement plus jamais. Aurélien le regarda avec un air curieux sur le visage avant de lui sourire doucement.

« Oui, bien sûr... Viens. »

Aurélien lui attrapa délicatement la main et il plongea son regard dans le sien. Sa peau était chaude et douce contre la sienne. Déjà, quand il lui avait fait la bise quand il était arrivé, ce simple geste l'avait perturbé. Il savait qu'il était attiré par les hommes. Il n'avait juste jamais osé faire le premier pas. Ce soir, ce serait sa première fois avec un homme. Et en voyant la délicatesse avec laquelle Aurélien le touchait, il savait qu'il pouvait lui faire confiance pour rendre cette première fois mémorable. Il crut apercevoir une pointe de tristesse dans son regard, mais son sourire lui souffla qu'il se faisait encore des idées.

Aurélien l'entraîna dans sa chambre qui était plongée dans le noir, seulement éclairée faiblement par la lune. Il le sentit remonter ses mains sur son visage et quelques secondes à peine plus tard, ses lèvres étaient sur les siennes. Son cœur s'emballa au contact. Il ne savait pas s'il en avait le droit. Est-ce que les baisers étaient prévus dans le contrat lorsqu'on est seulement là pour coucher avec quelqu'un ? Il ferma les yeux, décidant de se perdre dans la sensation sucrée et légère de cette bouche sur la sienne.

« Arrête de réfléchir, rit doucement Aurélien contre ses lèvres en se reculant légèrement. C'est seulement un baiser. Tu en as le droit. »

Il se sentit sourire et Aurélien s'allongea sur le matelas, l'attirant à lui doucement pour qu'il le rejoigne. Il plongea son visage dans ses cheveux et respira son odeur, souriant à nouveau. Citronnée. Il avait une odeur citronnée. Il sentit bientôt les mains de Aurélien remonter sur son dos et ses doigts danser délicatement sur sa peau, pas plus lourds qu'une caresse. C'était tellement agréable qu'il en oublia un instant ce qu'il était venu faire ici.

« Guillaume, est-ce que je peux...? » murmura Aurélien dans son oreille et il le sentit tirer doucement sur son tee-shirt.

Il sortit alors de ses pensées et se redressa, laissant la place à Aurélien de faire pareil. Il le laissa lui enlever son tee-shirt avec douceur et le sourire timide qu'il aperçut sur ses lèvres le fit fondre. Aurélien enleva son tee-shirt de même et vint déposer des baisers sucrés sur la peau de son torse. Il frissonna en sentant ses lèvres sur sa peau et en se rappelant que c'était un homme qui lui faisait ressentir ces sensations-là. Il se laissa aller complètement sur le matelas en le sentant descendre toujours plus bas et lorsqu'il sentit ses doigts s'attaquer à la boucle de sa ceinture, il étouffa avec peine un gémissement. Il ferma alors les yeux plus forts et se laissa emporter par le plaisir qui montait en lui.

***

Lorsqu'il reprit tout à fait ses esprits une demi-heure plus tard, il sentit une douce chaleur à ses côtés. Il se tourna vers celle-ci et son cœur rata un battement lorsqu'il vit Aurélien, la tête délicatement posée sur son épaule. Il baissa les yeux et aperçut son bras par-dessus son torse et il se retint de se lever brusquement, au risque de le réveiller. Au lieu de cela, il se concentra sur ses traits endormis et sourit tendrement, bien que son cœur battait la chamade contre sa poitrine. Aurélien avait un air apaisé sur le visage et il pouvait percevoir sans peine ceux-ci grâce aux rayons de la lune, pleine dans le ciel. Ses cils frémissaient légèrement par-dessus ses paupières alors qu'il dormait et ses lèvres étaient entrouvertes pour laisser passer sa respiration qui venait s'échouer contre son torse. Il avait de beaux cheveux noirs et mi-longs qui tombaient juste au-dessus de ses épaules et Guillaume sourit tendrement en voyant des mèches trempées de sueur collées à son front. Il avait aussi de belles pommettes roses, lui rappelant ce qu'ils avaient fait. Ils avaient couché ensemble et, sans mentir, c'était la première fois qu'il s'était senti aussi bien. Cela avait paru si doux, si... tendre. Jamais il n'avait ressenti ça auparavant après avoir couché avec une personne quelconque. Normalement, lorsqu'il couchait avec quelqu'un, c'était seulement pour pouvoir se vider. C'était brusque, sauvage, parfois violent. Et il ressentait toujours du dégoût envers lui-même après. Mais là, il s'était senti enveloppé d'une douce chaleur, comme à cet instant précis, et il pensa que peut-être c'était ça faire l'amour. C'était ça la différence entre baiser, coucher et faire l'amour.

Alors, il soupira en pensant qu'il ne devrait pas se sentir aussi bien. Parce que c'était un garçon. C'était mal. Il regarda le radio-réveil sur la table de nuit et soupira encore une fois en voyant l'heure. 02h30. Il devait aller au travail. Il se leva sans faire de bruits, essayant de ne pas réveiller l'autre homme qui poussa seulement un petit soupir de frustration en le sentant inconsciemment s'éloigner, et attrapa ses vêtements au sol avant de sortir de la chambre. Il s'habilla rapidement et, avant de partir de l'appartement, il revint sur ses pas et observa tristement l'homme dans le lit qui s'était tourné vers le mur dans son sommeil après son départ des draps.

« Adieu Orel. » murmura-t-il dans le silence de la petite chambre, puis il tourna les talons et sortit de l'appartement.