13. KANEEEEEEEE!

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Je marchai jusqu'à la maison de Kane, puisqu'elle ne se trouvait pas très loin de chez moi. Je toquai à la porte:

-Hé Kane! C'est moi, Haru!

Pas de réponse.

-Kane? Kaaaaaaane!

Rien.

-KANE?

Nada.

-KANEEEEEEEE!

Devinez quoi? SILENCE.

-Pffffff... Et puis merde, elle n'avait qu'à être là!

Je marchai donc pour aller à l'arrêt de bus, et puis... DEVINEZ QUI JE TROUVE?!

-KANE!

-Mh?

Elle leva les yeux de son téléphone pour me regarder.

-Qu'est-ce qu'il y a? Tu as l'air... fâché.

-NON, SANS BLAGUE?!

Une fois dans le bus, j'hésitais à lui parler de... Luka, notre histoire, nous... Et si elle pète un plomb? Si elle nous fait une de ses crises de fujoshi? Hein? Je ferais quoi, moi? JE FERAIS QUOI?!

J'en viens à la conclusion que c'est peut-être un peu trop tôt, et puis si quelqu'un de l'école m'entends, je pense pas que je serais prêt pour leurs remarques, pour leurs insultes, leurs incompréhension, leur... Tout. Ouais, je ferais mieux de ne pas le dire.

Arrivé à l'école, je le vu m'attendant devant la grille, comme à son habitude. Kane regarda Luka, me fit un clin d'œil sous-entendant des choses (c'est quand même Kane, quoi!) et partit sans demander son reste. Je m'approchai de lui, et affichai un sourire gêné. 

-Hey, dit-il calmement.

Il s'approcha pour m'embrasser sur la joue. J'évitai le baiser en tournant la tête pour murmurer à son oreille:

-Tu sais, Luka... Je ne pense pas encore être prêt à m'afficher. Désolé...

Il recula, et avec un tendre sourire sur les lèvres, il hocha la tête, m'enlevant un poids des épaules.

-Merci, soufflai-je.

-Je peux quand même venir te voir?

-Oui, oui... Mais il faudrait pas que les autres se rendent compte de... bah, tu sais...

-Que je t'aime? chuchota-t-il.

Je me sentis rougir aux oreilles. M'ébouriffant les cheveux de sa main, me rassura.

-Tout ira bien.

Il colla son front contre le mien. Je sentis son odeur, si... particulière, attachante, réconfortante. 

-Bon, on devrait y aller, si l'on ne veut pas être en retard, conclut-il.

-Ah merde! C'est vrai, fis-je en courant vers la porte d'entrée.

Finalement, arrivé à ma classe, je me rendis compte que Luka blaguais (j'étais en avance). Et moi je suis arrivé en courant. Chiant.

Après avoir soupiré un bon coup, je m'assit à ma place, auprès de Kane qui n'était pas encore arrivée. Me faisant vraiment chier, je sorti mon cahier de dessins. Je commença à croquer, sans trop penser à mon dessin. Non, mes pensées étaient plus tournés vers ma famille. J'allais la revoir à Noël, ma soeur que j'adore... Et mes parents. Eux et leur homophobie. Dans quoi je me suis encore fourré? (NDL: Sans mauvais jeu de mots sur fourré, fourrer, enculer, BREF) Je me demande si je devrais leur dire, pour moi et Luka. Je devrais, non? Après, peut-être qu'ils feraient un effort, puisque c'est moi, leur fils, et non quelqu'un d'autre, qui n'a pas de rapport avec eux... Ouais, ça va bien aller. D'un côté, je dis ça, mais même Ako va probablement trouver ça bizarre. Parce qu'après, oui c'est une fujoshi, mais fiction et réalité, c'est bien différent... Voir des dessins de gays et voir que son frère est gay, ça doit vraiment pas être pareil. Vraiment pas.

-HÉ OH HARU!

-Hmm?

Je relevai la tête. Kane me regardait avec insistance, et d'autres personnes de la classe ricanaient.

-Quoi? J'ai manqué quelque chose?

-Mais ce que t'es lunatique...

-Euh... Merci?

Elle s'affala sur sa chaise en soupirant.

-Je répète une dernière fois: ça représente quoi, ce dessin?

Je regardai la feuille de mon cahier. J'avais fait un ange vu de dos, laissant voir ses ailes brisées.

-Je ne sais pas vraiment, en fait.

-Tu n'aurais pas quelque chose que tu caches? Ou c'est juste l'inspiration?

-...Je sais pas trop non plus...

-Bah tu sais jamais rien, hein.

La cloche sonna, coupant court à notre conversation.


Loreim: J'vous ai presque pas oubliés! Presque... Bref, c'est le chapitre qui compte, non?

Ai shite iru (Je t'aime)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant