LA LETTRE

Chapitre 2

Je me dirige vers sa maison, enfin, ce qui en reste : depuis que nous nous sommes séparés, il ne prend plus soin de sa maison, il est plus bas que terre, c'est vraiment triste de le voir comme ça, tout décoiffé, avec une mauvaise haleine, des habits à peine portables tellement qu'ils sont sales et troués, il a des cernes très marquées, il a toujours une liqueur de whisky dans sa main et un cigare dans la bouche, son médecin lui dit qu'il fait une dépression mais il refuse de l'entendre, c'est pourtant la vérité. Je vais l'aider à se ressaisir. Je frappe à sa porte, personne ne répond, je frappe une deuxième fois,

« OUAIS ? Y'A QUOI ? C'EST QUI ?
- C'est Margaux, ouvre-moi s'il te plaît, j'ai besoin de te parler.
- Tu m'as brisé le cœur, c'est toi qui as rompu, depuis ce jour je coule, je commence à toucher le fond ! Le matin, quand je me réveille et quand je m'aperçois que tu n'es pas à mes côtés, je veux en finir une fois pour toutes, je pensais que tu étais la bonne, celle avec qui je vivrais une vraie vie de famille... Et au lieu de ça ? Ça se passe comment ? Je ne vois plus ma fille, je ne vois plus celles que j'aime, la seule femme qui me comprend... Et ça, je ne te le pardonnerai jamais ! Maintenant fais-moi plaisir, vas t'en et dis à Audrey que je l'aime.
- Arrête c'est idiot de parler derrière une porte, ouvre-moi je dois absolument me justifier, s'il te plaît !
- Va-t'en ! cria Sébastien »

Je ne pouvais pas continuer, ça n'aurait servi à rien, il ne m'aurait pas écouté, je vais devoir trouver une nouvelle solution pour lui parler en face à face. Je rentre chez moi, mes parents, qui gardaient Audrey, lui ont dit que j'étais rentrée. Quant à moi, je me précipitai dans ma chambre et m'effondra dans mon lit, je pleurais, Audrey est venue vers moi et m'a dit :
« Maman, il est où papa ?
- Il a préféré rester chez lui, il dit qu'il veut attendre un peu avant de revenir. »

J'étais obligée de lui mentir, je n'allais pas dire à un enfant de quatre ans que son père n'aimait plus sa mère, et qu'il ne voulait pas revenir vivre avec sa famille. Je trouverai le temps de lui dire mais pas maintenant, ce n'est encore qu'un bébé.

Je vais monter à Paris pendant une semaine avec Audrey pour me changer les idées, ainsi que celles d'Audrey également.