Chapitre 7

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Audrey voulait tout de suite que je lui parle de son père.
« Papa va venir aujourd'hui, il a pris le premier train pour venir ici, il devrait arriver à l'heure du goûter !
- Mais maman, il s'est passé quoi avec papa, pour que tu te disputes avec lui ?
- Ce sont des histoires de grands. »
"Ce sont des histoires de grands" : cette phrase que j'ai dû entendre une bonne centaine de fois sortir de la bouche de mes parents, cette phrase qui veut tout dire, et cette phrase qu'on comprend petit à petit et qu'on regrette de ne pas avoir compris plus tôt. Audrey comprendra quand elle sera plus grande, puis nous en rirons quand elle aura mon âge.

Ni Audrey ni moi, n'avions faim, nous mangerons mieux au dîner. Ma fille voulait continuer de visiter Paris mais je lui expliquai que nous ne devions pas rater l'arrivée de Sébastien. Je ne peux pas m'empêcher de penser à la façon dont il réagira en me voyant, il sautera dans les bras d'Audrey... Quant à moi, il m'ignorera peut-être. Ou alors, il aura peut-être réalisé l'importance qu'il représente à mes yeux, et il m'accueillera comme il se doit.

Je me posais beaucoup trop de questions souvent inutiles. Je pensais aussi à Thomas, quel rapport a-t-il avec toute cette histoire ? Est-il un personnage comme les autres, un spectateur ou le véritable protagoniste ? La question restait sans réponse...
Nous fîmes un jeu de société simple pour une fille de son âge, le jeu de la mémoire, ayant une très bonne mémoire, ce jeu était de la pacotille tout comme le premier étage de la Tour Eiffel.

Mon téléphone sonna, c'était Sébastien.
« Je viens de sortir du train je suis à la gare, me dit-il, j'arrive dans trente minutes à peu près.
- OK ça marche pour nous, on t'attend à l'appartement. Bisous.
- Ouais, à toute. Me dit Sébastien, avec un air renfermé. »
Je dis instantanément à Audrey que son père allait arriver dans peu de temps.
Pourquoi ne m'avait-il pas dit "Bisous" ? Son petit "Ouais" me surprit un peu, c'est pourtant un homme plutôt ouvert sur ses sentiments, attentionné. Cela commençait plutôt mal... Une vibration fit trembler la table, où Audrey faisait ses paires de jetons du jeu. J'avais reçu un message.


« Sébastien : Dis à Audrey que son papa arrive dans 30 secondes. »

Je criai à ma choupinette que son père arrivait. Un nœud dans mon ventre de forma, comme lorsque vous êtes timides et qu'une personne vous regarde. Vous perdez tous vos moyens, vous savez que vous bafouillerez, que vous ferez des lapsus et j'en passe... Les retrouvailles tant attendues ou pas, s'approchaient rapidement.

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