LA LETTRE

Chapitre 10

Ce midi, nous sommes invités à déjeuner chez nos chaleureux voisins. Bien que Sébastien ne les connaisse pas, il se prit au jeu. Nous devions y être à midi, nous sommes donc partis à midi. Deux mètres séparaient nos paillassons respectifs. La sonnette retentit. Caroline nous ouvra la porte.

« Bonjour, vous devez être Sébastien Julé, dit-elle en le regardant. Je me trompe ?

- Hum exact... Caroline, c'est ça ?

- C'est bien moi, enchantée. Je vous suggère d'entrer, Spark vous attend dans le salon, il est tout fou-fou. Thomas aimerait jouer avec Audrey, si elle est d'accord. »

Audrey manifesta sa joie en arborant un sourire énorme. Elle se dirigea vers la chambre de Thomas. Sa mère avoua qu'ils n'allaient pas jouer aux poupées, car son fils préférait les petites voitures, comme tous les garçons, dit-elle en gloussant.

Arrivés au salon, Spark me sauta dessus en aboyant. Il avait beaucoup de mal à canaliser son émotion, improbable pour un chien.

Au menu, gâteaux apéritifs, petits fours, sodas...

« C'est à la bonne franquette, buffet à volonté, servez-vous ! »

Nous avions épuisé tout notre stock de sujet de conversation, nous sommes allés voir ce que faisaient Audrey et Thomas dans la chambre de ce dernier.

« On va dire que la voiture rouge s'appelle DARZ et la voiture verte GUIGUI. Ils sont amoureux mais SCOTTI est amoureuse de GUIGUI, SCOTTI c'est la voiture bleue. Dit Audrey »

Je chuchotai à Caroline.

« Effectivement, ils ne jouent pas aux poupées mais ma fille est convaincante quand elle le veut. Faire tomber amoureux des voitures, c'est comme faire rouler des poupées, à chacun sa vision du monde. »

Nous éclatâmes de rire. Quant à Sébastien, il n'avait pas l'air d'apprécier la famille Grégory. Mais c'est normal, tout le monde ne s'entend pas avec tout le monde.

Nous sommes partis de chez nos voisins à vingt-deux heures. Audrey baillait et ses paupières étaient de plus en plus lourdes. Sébastien l'a prise dans ses bras et l'emmena dans son lit. Tout le monde alla se coucher.