Partie 14

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Je souffrais d'une anomalie de l'utérus qui ne me permettait pas de garder un fœtus plus d'un certain temps, il était expulsé tout seul par mon corps.

Tout était donc de ma faute !

Sur le chemin du retour ce jour là, la voiture était silencieuse, et les jours qui suivirent furent tout aussi silencieux. Je commençais à m'éloigner de plus en plus de Karim, je m'en voulais et je lui en voulais à lui de m'avoir forcé à rentrer dans ce mariage pour me faire découvrir que j'étais une femme stérile. Coumba était notre intermédiaire. Quand j'avais besoin de quelque chose je le lui disais et elle transmettait à Karim, lui faisait pareil. Au bout d'un mois Coumba en eu marre et menaça de me dénoncer à tante Alima
-C'en est trop Racky ! Tu ne peux pas passer ton temps à t'apitoyer sur ton sort ainsi ! Tu te rends malheureuse et tu rends Karim malheureux par la même occasion. Essaie de faire des efforts s'il te plait !
- Je n'y arrive pas Coumba c'est comme si j'étais brûlée ou pourrie de l'intérieure. Dès que je le vois, je sens cette rage monter en moi, du coup je préfère l'éviter.
- Si tu continues sur cette voie, ce mariage ne mettra pas long feu!
- Je m'en fou ! De toute façon le but du mariage c'est de se reproduire et si on ne peut pas avoir d'enfants à quoi ça servirait ?
- Tu n'es pas stérile Racky ! Le médecin a dit que ce serait difficile mais pas impossible.
- Tout ça c'est pareil !
- Karim t'aimes! Il serait prêt à tout pour toi mais tu es en train de le pousser à bout. A la fin de cette semaine je rentrerai chez nous, je ne peux plus supporter l'ambiance ici et il faut que tu recommences à t'occuper de ton foyer.
- Toi aussi tu veux m'abandonner ??
- Je ne t'abandonne pas et ne t'abandonnerai jamais, je veux juste te mettre face à tes responsabilités...


Aussitôt dit, aussitôt fait. Le samedi venu Coumba emballa ses bagages et me dis au revoir sur mon lit que je n'avais pas quitté depuis la veille. Elle se dirigea vers le salon où Karim faisait sa prière de Takossan et de la porte qu'elle avait laissée entrouverte je pu percevoir leur conversation.
- Bonsoir Karim !
- Coumba ça va ? C'est l'heure du départ ?
- Oui, je voulais juste te dire au revoir !
- Merci pour tout Coumba, sans toi je ne sais pas ce qu'on serait devenus.
- Il n'y a pas de quoi, tu sais Karim je voulais aussi te dire que j'ai vu à quel point tu es devenu distant, je ne t'en blâme pas, juste que je te demande d'être encore un peu patient avec Racky.
- Je suis plus que patient avec Racky Coumba tu le sais bien, mais tu sais aussi que la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu'elle a ! Sur ce passe le bonsoir à toute la famille.

J'aperçu Karim remettre une enveloppe à Coumba pour son retour et pour tante Alima avant de l'accompagner prendre le taxi car sa voiture était chez le mécanicien. Les jours qui suivirent passèrent en flèche. J'avais complètement perdu la notion du temps. Karim avait même dut embaucher une ménagère pour s'occuper des tâches quotidiennes car je n'avais pas repris le chemin de la cuisine. Il sortait et rentrait sans me parler et ça ne me disait rien. Un jour, j' eu marre de rester dans la chambre, je pris une douche m'habillais et décidais d'aller m'asseoir au salon histoire de suivre la télé, la femme de ménage était déjà rentrée. En me regardant dans le miroir et j'avais vu le visage d'une pauvre fille aux joues creusées à la mine défaite. Mes cheveux ne ressemblaient plus à rien, je me sentais moche et seule. Je pris mon téléphone et voulu parler à quelqu'un mais je ne savais pas qui appeler. Tante Alima était en voyage, Lamine et Coumba je les avais tellement exclus ces temps-ci que j'abandonnai cette idée, je voulais parler à quelqu'un qui n'était pas aussi impliqué dans cette histoire mais je ne vis personne.

Je regardais la télé. Les heures passèrent et je m'endormis. A mon réveil il était déjà 23h, Karim n'était toujours pas rentré...Bizarre ! Il avait peut-être trop de boulot, mais il aurait au moins pu appeler pour me prévenir. En fait non, on ne s'était pas parlé depuis des semaines je ne savais plus rien de ses habitudes ni de ses allers et venues. Je me rendormis au salon et vers 2h du matin je l'entendis rentrer. Il alluma la lumière se rendit compte que j'étais au salon et éteint immédiatement. Il alla dans la chambre sans se retourner vers moi. Il s'en foutait donc que je dorme au salon où dans la chambre d'amis ?
Je l'avais vraiment mérité de toute façon.

LEP CI RACKY (Tout pour Racky)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant