Chapitre 13

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   Il faut avouer qu'un voyage en bateau volant était très agréable et ce malgré les quelques inconvenances qu'il nous était arrivé de rencontrer durant ce dernier. En effet, plus l'on s'approchait de la Grèce, plus les apparitions monstrueuses étaient nombreuses. L'une des plus violentes que l'on ait eu fut lorsque nous nous sommes posés en France, plus précisément à Brest. Bien que des millier de kilomètres séparaient ce port de la terre sacrée des Olympiens, les monstres y étaient plutôt nombreux. Tout a commencé lorsque les garçons, Saera et moi étions en ville. Josh, sûrement grâce au fait que son père est le dieu des voleurs et que rien ne peux échapper à ses sens, sentit que nous étions suivis. Nous nous sommes donc pressés afin de rejoindre les adultes partis se reposer en forêt. Mais, une fois arrivés vers eux, notre surprise fut assez grande. Devant nous se dressait une scène de bataille digne d'une épopée antique. Enfin, si l'on fait abstraction des vêtements plus ou moins récents des protagonistes. 

   C'est dissimulés derrière un buisson que nous avons pu observer la scène. Il y avait d'un côté les descendants des dieux et de l'autres, une armée de monstres plus horribles les uns que les autres. 

   Cependant, malgré le fait que les assaillants soient beaucoup plus nombreux, la petite équipe de héros avait pris l'avantage sur eux. Ils se battaient comme si chacun avait un rôle prédéfinit à l'avance. Si l'un avait besoin de l'aide d'un coéquipier en particulier, ce dernier lui venait en aide immédiatement, sans que l'autre n'eut besoin d'émettre un son. C'est à ce moment précis que leur amitié ainsi que leur expérience commune des combats remportés ensemble ressortaient. C'est aussi la première fois que je compris ce qu'était la véritable admiration qu'un enfant pouvait avoir pour ses parents. 

   Je voyais ma mère se battre et coordonner l'attaque en même temps ceci grâce à son héritage maternel. Elle avait l'air d'un véritable chef de guerre respecté par ses hommes. Et je n'avais jamais u mon père aussi sérieux. Concentré avec son épée en main, utilisant parfois ces pouvoirs qu'ils contrôlait à la perfection. A cet instant, je pris la résolution de me hisser à leur hauteur et de m'entraîner avec hardeur afin d'atteindre mon objectif et d'être digne de mon ascendance. Très vite, Josh et Zach sortirent leurs armes et se joignirent aux héros. Saera commença à s'armer elle aussi et me dit : 

"- Surtout tu ne bouge pas d'ici et tu reste bien cachée ! 

- Mais je veux vous aider ! 

- Je sais mais tu n'as pas encore un contrôle total de tes capacités. En plus, tu n'as pas encore été réellement initiée à l'art du combat. 

- Alors qu'est-ce que je peux faire ? 

- Reste bien cachée et n'utilise tes pouvoirs qu'en cas d'extrême urgence."

   Elle sauta par dessus le buisson qui me camouflait et rejoignit son frère déjà prêt à faire pleuvoir ses flèches. Et tout d'un coup, une énorme lueur s'abattit sur la clairière. Les jumeaux furent inondés dans cette lumière qui pourrait faire pâlir le soleil lui-même. Je pris ce signe comme une bénédiction du dieu du tir à l'arc envers ses enfants. Leurs dards faisaient mouche automatiquement et une fois touché, l'ennemi se tordait de douleur avant de dépérir en agonisant pendant plus de cinq minutes qui devaient lui paraître une éternité. Les cheveux argentés de Zach luisaient au soleil tels des diamants, tout comme la pointe des flèches qu'il tirait avant qu'elle ne s'enfonce dans la chair de nos assaillants.  

   Les premières lignes ennemies périrent rapidement, certains monstres poussant des hurlements capables de faire frémir les Enfers. 

   J'observais la scène jusqu'à ce qu'une odeur nauséabonde atteigne mes narines. Je me suis alors figée et mes poils se sont redressés sur ma nuque. Je me suis retournée très lentement tandis que mes yeux s'arrondirent de stupeur et d'effroi. Devant moi se trouvait un énorme monstre de plus de 3 mètres de hauteur. Un cri s'étouffa dans ma gorge.  De mes mains tremblante je me saisis de la petite dague que j'avais caché dans ma botte sur ordre de ma mère. Je ne sais quel élan m'avait pris mais d'un seul coup, je me suis levée et dans mon mouvement j'avais planté la dague jusqu'à la garde dans le cou de mon effroyable adversaire qui hurla de douleur. Sa gueule ouverte en grand me permis de voir les différentes rangées de dents qui la constituaient. Il sortit ses griffes et je retrouvai enfin le contrôle de mon corps qui avait été paralysé pendant que j'observais cette gueule immonde. Je sautai alors sur son dos et arracha la dague de son emplacement ce qui le fis hurler d'avantage. Alors je lui assénai plusieurs coups sur sa plaie ce qui le déstabilisa au point ou la douleur le fit tomber à terre. 

   Bien entendu, en tombant, il m'entraîna avec lui. Je me suis échouée quelques centimètres plus loin. Mais je n'eus pas le temps de reprendre mes esprits. Je du me relever en vitesse et machinalement pour éviter que la monstruosité en face de moi ne m'écrase en roulant sur elle-même dans le but d'essayer de se soulager de la douleur causée par le trou béant qui lui ouvrait la peau de la nuque. Ses hurlements étaient si forts qu'ils m'obligèrent à me boucher les oreilles avec mes mains. En me reculant pour ne plus être dans son champ d'attaque, mon dos heurta un arbre sur lequel il se laissa glisser tandis que mes jambes me supportaient de moins en moins. Puis, enfin, je pris conscience de ce qui venait de se passer. Ma respiration devint saccadée et les larmes dues au choc commencèrent à inonder mes billes argentées. Pendant que le monstre agonisait en hurlant et en se tortillant dans une mare de son propre sang, je pleurais toutes les larmes de mon corps. Enfin, le monstre s'éteignit. Je ne distinguais plus aucun son si ce n'est celui de mes sanglots et de ma respiration. J'avais l'impressions d'être seule dans cette clairière muette. Je ne distinguais plus rien. Aucun de mes sens ne me répondaient. Mes yeux étaient aveuglés par l'eau ruisselant sur mes joues et dont la destinée était d'abreuver le sol herbeux. Brusquement, l'image de mon chien m'arriva en tête. J'avais du le laisser à la colonie mais à ce moment précis je désirais plus que tout qu'il soit à mes côtés pour me réconforter ainsi que pour laper les larmes qui défiguraient mon visage. Malheureusement, pour sa sécurité, il avait du rester à la colonie entre les mains des frères et sœurs de ma mère, bien que vu l'attachement de Mr. D, je voyais plus mon chien habiter la grande maison que le cabanon des Athéna. 

   J'étais seule dans ma bulle sombre quand je sentis une main se poser sur mon épaule. Je relevai alors la tête et la première chose qui m'éblouit les yeux fut une touffe de mèches grises argentées qui étaient un peu moins brillante que quelques temps plus tôt. Mes yeux, encore embués, descendirent à la rencontre de deux prunelles bleu ciel. Zach était là, agenouillé en face de moi, sa main posée sur mon épaule. Les traits si harmonieux du fils d'Apollon étaient tirés par l'inquiétude qui se lisait dans ses yeux. 

   A sa vue, je ne pus m'empêcher de pleurer encore plus fort en replongeant ma tête dans mes bras. Il l'a saisit et la releva avant de m'envelopper dans ses bras que les séances de tir à l'arc avaient bien développées. Mes larmes trempèrent alors sont haut tandis qu'une de ses mains me caressait gentillement le dos. Il ne disait rien. Il était là pour me montrer que je n'étais pas seule et pour m'offrir une épaule pour pleurer. La clairière était silencieuse, mais pas le même silence angoissant d'avant l'arrivée du jeune demi-dieu. Ce silence là était relaxant. Même les bruits de la bataille plus loin ne nous parvenaient qu'à peine. 

   Je ne voulais pas l'admettre. Je ne voulais pas me l'admettre. J'avais tué un être vivant. Je l'avais tué sans pouvoir me contrôler. Je pris alors peur et essaya de repousser Zach. Ce dernier résista. Il était beaucoup plus fort que moi. 

"- Je te préviens tout de suite, je n'ai pas l'intention de partir. Il est hors de question que je te laisse seule dans un moment pareil. 

- Laisse-moi. S'il-te-plaît, pour ton propre bien, éloigne-toi de moi !

- Non. Je sais ce que tu ressens."

Il desserra son étreinte et me regarda droit dans les yeux. 

"- Tu crois que tu es un monstre, que tu es une meurtrière, que tu ne pourras jamais te contrôler et que, par conséquent, tu es dangereuse pour toute forme de vie autour de toi.  Tu as peur d'un jour blesser ceux qui comptent pour toi. Laisse moi te dire une chose. Tout ce que tu penses est faux. Premièrement, ce monstre a mérité ce qu'il lui est arrivé. Il n'avait pas a essayé de t'attaquer dans le dos. Deuxièmement, cette force que tu as ressenti, celle qui t'a poussée au combat, elle vient du fait que tu es une descendante de dieux. C'est un des "cadeaux" que nous livrent nos ascendants à la naissance. Mais tu as de la chance car comme tu n'est que petite-fille de dieux, tu n'es pas atteinte d'hyperactivité ni de dyslexie comme nous. Mais lors d'un combat, cette force ne te fera jamais défaut. C'est grâce à elle que tu as la rage de vivre et que tu vas survivre à tous ces monstres qui oseront se poster devant ta route. Et enfin troisièmement, tu n'es, et ne sera jamais dangereuse pour les gens qui t'entourent car comme je te l'ai dit, cette force "s'active" uniquement lors d'un combat. 

- Comment tu sais tous ça ? 

- Simple, j'ai ressentis la même chose la première fois. Dit-il en souriant "

Il se releva et me tendis la main pour que j'en fasse de même.

Descendante des eaux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant