Prologue

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-Tu es belle Bailey ! Tellement bandante !

- S'il-te-plaît Yan arrête.

- Non je ne vais pas arrêter Bailey.

Je sentis le froid s'incruster dans tous les pores de ma peaux et je frissonnai, la trouille tordant mes boyaux.

- Arrête , Yan !

Cette fois-ci il ne pris même pas la peine de répondre , il m'arracha simplement le dernier vêtement qui recouvrait encore mon corps et ouvrit mes jambes sans que je ne puisse opposer aucune résistance. J'avais envie de crier pour demander de l'aide jusqu'à cracher mes poumons s'il le fallait. J'aurais tout fait pour que ça s'arrête, pour qu'il enlève ses mains de mon corps,  pour qu'il ne me viole pas. Mais je parvenais à peine à parler alors que mes larmes n'en finissait pas.

- Ne....fais pas ça..

Je me réveillais, en sueur, le souffle court alors que je reprenais peu à peu mes esprits. Je n'étais pas dans les bois, j'étais dans mon lit et mon téléphone indiquait 6h58. Le réveil n'allait pas tarder à sonner, je le désactivai ne supportant plus de rester dans mon lit après mon cauchemar.

Je sautais donc sur mes pieds et j'attrapais mes affaires de sport, il fallait que je bouge, il fallait que je sente mon coeur battre dans ma poitrine pour me prouver que j'étais encore vivante. Je sortis donc de chez moi, comme si je fuyais le diable en personne et je me mis à courir, mes écouteurs braillants dans mes oreilles, chaque foulée me rapprochant de la délivrance. Depuis que ma vie avait tournée au cauchemar j'avais trouvée dans la course un véritable pansement à ma douleur.

Chaque matin , lorsque je me réveillai après un énième cauchemar où je revivais mon viol, j'allais courir cherchant chaque fois à dépasser mes limites, cherchant à ressentir cette douleur dans mes muscles pour qu'elle fasse écho à celle qui ne tarissait pas depuis ce jour fatidique. A chaque fois j'avais besoin de me sentir au bord, au bord du gouffre, comme ce moment là , pour me rappeler que je n'étais pas morte ce jour là mais que ça c'était bien produit.

Parce qu'à part moi et Yan personne n'était au courant, le monde continuait à tourner sans fin alors que moi je me sentais emprisonnée et ça me foutait en rogne, la colère raisonnait dans chacune de mes foulées et je me mis à accélérer , j'allais de plus en plus vite, la colère agissant comme mon carburant et j'accélérais encore jusqu'à ce que mes jambes ne puisse plus avancées. Et lorsque ce fut le cas, je m'étendis à même le sol , la respiration haletante, me demandant si mon heure était venue. Mais les minutes passèrent et je repris peu à peu pied dans le monde réelle et je criais à plein poumon  : « Je suis vivante ! Je suis vivante putain !».

Heureusement que les rues de cette petite ville sont vides à cette heure-ci où en plus d'être fichée comme la pute de service on pourrai aussi m'inscrire dans la case des schizo. Je rigolais d'un rire nerveux à ma propre blague et me relevais pour rentrer chez moi mais je me figeais quand je vis que je n'étais pas seule. Un homme que je n'avais jamais vu se tenait à 3 m de moi, m'observant , le visage inexpressif. Quand il vit que je l'avais repéré il passa son chemin sans  faire plus attention à moi et je rentrais finalement espérant ne jamais recroisé cet homme qui m'avait surprise dans un moment de folie.

Quand je sortis de la douche j'eus le droit à la remarque habituelle de ma mère depuis des semaines sur le fait que courir le matin dans la ville était dangereux et que je devais prendre plus de temps pour me préparer avant d'aller en cours, l'image que je renvoie aux autres est tellement plus important pour elle que mon bonheur, la preuve voilà deux semaines que j'ai la tête sous l'eau essayant tant bien que mal de ne pas me noyée et elle, elle n'a rien vu et ne voit toujours rien. Je suis tellement en colère contre elle, contre mon père et contre toute cette putain de ville qui essaye de me tuer à petit feu. Et je ne savais pas à quelle point j'avais raison jusqu'à ce que je pénètre dans ce lycée maudit...

 Et je ne savais pas à quelle point j'avais raison jusqu'à ce que je pénètre dans ce lycée maudit

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Remords, regrets & bordelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant