Ma vie était vraiment devenu un véritable bordel. Je ne possédais plus rien et la personne qui était responsable de tout ce bordel était morte.
J'étais justement assise sur le sol en face de son corps, appuyée sur le mur le regard perdu dans le vide.
Je ne savais plus ce que je devais faire. Ma journée avait été un véritable enfer depuis le moment où cette vidéo a été publiée je n'ai pas arrêté de devoir parler de mon viol sans que personne ne me croit et voilà que maintenant je ne pouvais plus blâmer le responsable, il était mort.
Mort.
Alors même que j'avais cru mainte et mainte fois être celle qui était morte à l'intérieur par sa faute.
Qu'est-ce que je pouvais bien faire ? Appeler la police pour leur dire que je suis dans l'appartement de mon violeur et qu'il est mort ?
Pourquoi pas ? Peut-être qu'au moins cette fois ils me croiraient.
Enfin s'ils ne croyaient pas aussi que je l'avais tué. En plus d'être une pute je serais une tueuse.
Je ne sais pas ce qui se mit à déraper dans ma tête, mais je me mis à rire. Je riais à gorge déployée en regardant le cadavre de mon violeur.
Je riais de ma misérable vie. Je riais de tous ces idiots qui ne savaient même pas un fragment de la vérité.
Il n'y avait que moi qui savait ce qui s'était réellement passée et j'en riais.
Peut-être que j'étais devenue folle. N'importe qui qui me verrait en ce moment le penserait en tout cas.
Mon rire s'arrêta quand je commençai à songer à mon avenir. Ou du moins à mon absence d'avenir.
Je pensais être morte à l'intérieur depuis que Yan m'avait violée et maintenant, qu'est-ce que ça changerait que je meurs pour de vrai ?
Ce matin l'idée m'avait déjà effleuré l'esprit, mais ce matin les choses étaient différentes.
Ce matin j'avais encore des parents.
Maintenant je n'avais plus rien. Alors à quoi bon lutter ?
Les larmes avaient remplacés mon rire. J'entourai mes genoux de mes bras et je baissai la tête sur le sol. Le sang de Yan s'était écoulé et bientôt mes larmes se mêleraient à la substance rouge.
Le silence autour de moi était assourdissant. Seul mes sanglots se faisaient entendre et ils me prenaient si fort que je tremblai.
Le bruit de ma souffrance était si prenante que je n'avais pas entendu la porte s'ouvrir.
Je n'avais pas entendu l'homme entrer et je ne le vis que lorsqu'il se tint dans l'encadrement de la porte du salon, à l'autre bout de la pièce.
Je me relevais rapidement, les yeux écarquillés comme une biche devant les phares d'une voiture.
L'homme avait une capuche sur la tête et un flingue à la main. Je ne pris pas le temps de l'observer plus en détail, comprenant tout le danger de la situation.
J'étais venue ici pensant que je n'avais plus rien à perdre mais c'est là, en me tenant devant cet homme armé que je compris : j'avais encore quelque chose à perdre ; la vie.
Malgré ce que j'avais pensé plus tôt, je ne voulais pas la perdre. Mon instinct de survie se réveilla, prêt à agir.
Je me mis à courir en direction de la cuisine. Heureusement que j'étais déjà venue lorsque je pensais encore que Yan était mon ami sinon je n'aurais pas su où se trouvait la pièce remplie de couteau.
Je regardai en arrière pour voir si l'homme m'avait suivi mais je ne vis personne. J'avais pris assez d'avance pour fouiller le tiroir à la recherche du couteau le plus coupant.
Une fois que je l'eus en main, je me cachais derrière le comptoir. Il fallait que j'ai l'avantage de l'effet de surprise. C'était même ma seule chance. Qu'est-ce-que je pourrais bien faire avec mon misérable couteau contre ce mec baraqué avec son flingue si je n'avais pas l'effet de surprise ?
J'attendis en essayant de réguler ma respiration, me concentrant sur les bruits de pas. Dès qu'il passerait devant le comptoir je devais passer à l'attaque.
Est-ce que j'en serais capable ? Est-ce que je serai vraiment capable de planter ce couteau dans cet homme ?
Je l'espère parce que sinon s'en est fini de moi.
Au moment précis où je sentis sa présence juste à côté de moi, je respirai un grand coup avant de me relever, ma main armée du couteau se dirigeant vers la jambe de l'homme.
Mais l'homme anticipa mon mouvement, je ne sais trop comment et il bloqua ma main avant de me faire pivoter et de se placer dans mon dos.
Voilà que je me retrouvais dans une position des plus agréables, l'homme dans mon dos tordant mon poignet et le pistolet sous le menton.
- Lâche ça ce n'est pas un jouet.
Son ton était autoritaire, ne laissant aucune chance de contestation, le pistolet appuyant son ordre.
Je fis donc tomber le couteau, pressée de ne plus sentir sa prise sur mon poignet.
- C'est bien. Maintenant tu vas m'expliquer ce que tu fais là.
-Je...
Je n'arrivais pas à parler avec le pistolet sous la gorge, la peur me tordait bien trop le ventre.
- Tu as tué Yan ?
- Non. Ce.. ce n'est pas moi.
- Qu'est-ce que tu faisais là à côté de son cadavre alors ?
- Je..
Avant que je ne lui réponde, une voix se fit entendre à travers l'appartement.
- Gabriel ? Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?
Le nouveau venu rentra dans la pièce l'air totalement déconcerté et je sentis la prise de l'homme derrière moi se desserrer. J'en profitais alors pour me soustraire à sa prise en lui donnant un coup de tête et courrai vers la porte où se tenait le nouvel arrivant.
J'avais de la chance, il était désarmé et il sembla surpris lorsque je le poussai de toutes mes forces pour me frayer un passage.
- Mais qu'est-ce que tu fous ? Rattrape-là !
Mes jambes me portèrent plus vite que jamais pour m'aider à survivre, mais avant que je n'ai pu atteindre la porte, des bras se refermèrent sur moi et on m'assena un coup à la tête qui me fit perdre connaissance.
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Remords, regrets & bordel
Mystery / ThrillerBailey regrette un bon nombre de ses choix passés. Harcelée, elle pense avoir une chance d'être heureuse quand Yann s'intéresse à elle, si différent de tout ces garçons seulement intéressés par son corps. Mais Yann n'est pas si différent des autres...