CHAP 3- Partie2

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En entendant son nom, le policier me lança un regard étrange, un regard dont je n'arrivai pas à comprendre le sens.

- Est-ce que vous lui avez clairement dit non ?

Quelle était cette question ? Je ne pouvais pas dire que j'avais été violée si je n'avais pas dit « non » à mon violeur ? C'est un blague ? Et si il m'avait drogué alors, ça n'aurait pas été un viol ? Quelle blague !

- Oui.

- Quand est-ce que cela s'est produit ?

Je déglutis.

- Il y a 2 semaines.

- 2 semaines ? Pourquoi vous n'êtes pas directement venu au commissariat ?

Je savais qu'il allait forcément me poser la question mais je n'avais pas idée de la manière dont j'allais m'y prendre pour ne pas fondre en larme devant lui.

- Je...J'avais... peur...

Je regardai ailleurs en lui répondant, craignant son jugement.

- Avez-vous des preuves que vous avez bien été violée ?

Des preuves ?

Il ne me croyait pas, je me doutais qu'il soit difficile à croire qu'une fille qui s'est fait violée attende 2 semaines pour porter plainte mais je ne m'étais pas préparée à devoir fournir des preuves de mon viol.

- Je...Non.

- Dans ce cas je suis désolé jeune fille, vous n'avez pas assez d'éléments pour constituer une plainte.

Quoi ? J'avais bien entendu ?

Je ne pouvais pas porter plainte alors que j'avais été violée ? Pourquoi ?

Parce que je n'avais pas de preuves ? Que leur fallait il pour me croire ?

Il aurait fallu qu'ils me retrouvent morte dans la forêt pour qu'ils me croient peut-être.

- Que... Quoi ? Mais la vidéo est une preuve non ?

- Non désolé mais vous ne parlez pas dans cette vidéo, on ne peux pas déterminer si vous êtes consentante ou pas.

Je ne pu empêcher mes larmes de couler.

Alors c'était comme ça, je me faisais violée et la police ne pouvait rien pour moi.

- Il...il n'y a vraiment rien que vous puissiez faire ?

- Non, j'en suis désolé. Venez, je vais vous raccompagner chez vous, vous ne semblez pas en état de rentrer seule.

Oui, c'est bien ça, j'avais été violée et la police ne lèverait pas le petit doigt.

Je pris conscience de l'ampleur de ma situation. Après avoir supporté le harcèlement scolaire pendant deux années j'avais été violée et la vidéo de mon viol avait été visionnée par tout le lycée, bientôt par toute la ville et le système juridique ne ferait rien pour moi.

J'étais une victime, une victime dont l'agresseur ne serait pas puni.

Je fondis en larme, là devant ce policier qui ne semblait pas savoir où se mettre.

Pourquoi je pleurais d'abord ? Je savais depuis longtemps que ma vie n'était pas rose. Je regrettais mes choix depuis bien longtemps mais j'avais fini par me faire à l'idée que je vivrais avec.

Encore une fois, j'avais fait le mauvais choix. Je ne savais pas lequel de mes choix était le plus bête. Était-ce quand j'ai accordé ma confiance à Yan ? Ou bien quand je ne suis pas allée directement voir la police après mon viol ? Ou encore était-ce quand j'ai bêtement cru que la police pourrait m'aider ?

Une chose est sûre, je n'avais aucune envie de passer plus de temps avec ce policier inutile.

Je refusai donc son offre et m'enfuis de cet endroit.

Mes pas me guidèrent automatiquement jusque chez moi mais quand je rentrai, j'eus la surprise de découvrir mes parents, assis autour de la table.

Ils ne rentraient pas aussi tôt d'habitude.

Que se passait-il ? Et comment j'allais leur expliquer mes larmes ?

Avant que je n'ai trouvé une explication, ils m'enjoignirent de m'asseoir avec eux et je sus alors que le piège se refermait sur moi sans que je ne puisse rien y faire.

Avant que je n'ai trouvé une explication, ils m'enjoignirent de m'asseoir avec eux et je sus alors que le piège se refermait sur moi sans que je ne puisse rien y faire

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