Bailey regrette un bon nombre de ses choix passés.
Harcelée, elle pense avoir une chance d'être heureuse quand Yann s'intéresse à elle, si différent de tout ces garçons seulement intéressés par son corps.
Mais Yann n'est pas si différent des autres...
Je m'étais assise comme une gentille fille bien sage et j'avais attendu que mes parents me grondent.
Parce qu'ils allaient forcément me gronder et j'allais encore devoir subir sans rien dire.
Ma mère m'apprit alors que le lycée les avaient appelés parce que j'avais séché les cours.
- Tu veux bien m'expliquer ce qu'il se passe Bailey ? J'étais vraiment inquiète pour toi avec tout ce qui se disait mais je croyais que ça allait mieux ces derniers jours. Voilà maintenant que tu te mets à sécher l'école.
- Je suis désolée maman.
- Je sais que tu es désolée chérie mais j'aimerais que tu me dises vraiment ce qu'il se passe.
- Je...
- Arrête, ça ne sert à rien de lui demander tu vois bien qu'elle ne nous dira rien, autant aller parler directement au proviseure.
Mon père intervint. Comme à son habitude depuis ces deux dernières années, il ne s'adresse même pas à moi et ne veut même pas savoir ce que j'ai à dire.
- Non papa, je...
- Tais-toi, on va être en retard, ton proviseure nous attend.
- Quoi ?
- Oui ma chérie, le proviseure nous a appelés pour nous dire que tu n'étais pas allée en cours mais il voulait aussi que l'on vienne à ton lycée pour lui parler. Tu veux bien nous dire de quoi il est question ?
Devant mon silence, mon père se leva.
- Tu vois, je t'avais dit qu'elle ne nous expliquerait rien. Il faut qu'on aille demander directement à son proviseure.
Je crus que mon monde s'effondrait. J'avais déjà pensé toucher le fond en comprenant que personne ne m'aiderait à me sortir de ma situation mais là ça s'aggravait, mes parents allaient voir la vidéo. Je ne voyais pas d'autre explication.
Je restai muette comme une tombe pendant tout le trajet, craignant le moment où ce qui restait de ma vie s'effondrerait devant mes yeux.
Lorsque nous arrivâmes dans le bureau du proviseur et que je vis que mon nouveau prof, Mr. Elliot était là je compris comment le proviseure avait fait pour découvrir la vidéo et j'eus de l'espoir.
Peut-être lui avait-il expliqué la situation.
- Bonjour, installez-vous je vous en prie.
Le proviseure nous salua en nous enjoignant à prendre place.
- Ce que j'ai à vous dire n'est pas facile.
Je sentis mes parents se tendre à cette annonce.
- Allez-y monsieur, nous avons l'habitude que notre fille nous déçoive.
Je reçus cette pique en plein cœur. Mon père avait parlé sans même m'accorder un regard.
- Une vidéo de votre fille dans une situation à caractère sexuel circule dans tout le lycée.
Je vis la colère de mon père monter à une vitesse phénoménale. Ma mère, elle s'était figée, les yeux écarquillés par le choc.
Pour la première fois depuis très longtemps mon père plongea ses yeux dans les miens.
- Tu n'as pas honte ?
- Je...
Je ne savais pas quoi dire. J'avais envie de leur dire que j'avais été violée mais qu'est-ce que ça changerait ?
- On ne t'as rien appris pendant ces 17 ans ? Comment peux-tu être comme ça ? On ne t'as pas éduquée ainsi, tu n'es pas ma fille !
Les mots de mon père me transpercèrent le cœur.
- Monsieur, attendez, votre fille aurait dit à mon collègue qu'elle avait été violée, nous voudrions donc savoir ce qu'il en ai.
J'entendais à peine ce que disait le proviseur, mes oreilles sifflaient mais j'entendis tout de même le mot « viol » et je luttai pour revenir sur terre.
- Bailey as-tu été violée ?
La voix douce du proviseure me surpris. C'est le premier qui me montre un tant soi peu de compassion depuis bien longtemps. Cette fois-ci je n'hésite pas à répondre.
- Oui monsieur. J'ai été violée.
Cette fois-ci je veux savoir si ils vont me croire alors je me force à sonder le regard de toutes les personnes de la pièce.
Le proviseure affiche un air inquiet et coupable, il semble s'en vouloir pour je ne sais trop quoi. Peut-être parce qu'il n'a rien vu... Mes parents eux semblent surpris mais je n'arrive pas à savoir ce que le prof pense, il a les yeux perdus dans le vide comme si il était perdu dans ses pensées.
Pourtant c'est le premier à prendre la parole parmi les adultes présent dans la pièce.
- Quand est-ce que ça s'est produit ?
- Il y a deux semaines.
- Pourquoi tu n'as rien dit pendant tout ce temps ?
Encore et toujours la même question... Qu'est- ce que ça peut leur faire quand ? Le plus important n'est-ce pas de savoir que j'ai été violée et que mon agresseur coure encore dans la nature?
Pourquoi ne me demande-t-il pas qui m'a violée ?
- Je ne sais pas d'accord, j'avais peur. J'avais honte. J'étais totalement perdue et je ne savais pas quoi faire.
- Tu aurais du aller voir la police. Comment veux-tu qu'on te croit aujourd'hui ?
- Mr. Elliot, je...
Le proviseure tente d'intervenir mais je le coupe, n'en pouvant plus.
- Vous êtes vraiment tous incroyable ! Je vous dis que j'ai été violée et tout ce que vous trouvez à faire c'est remettre en cause ma parole en disant que je n'ai aucune preuve de mon viol ! Vous me reprocher de ne rien avoir dit mais maintenant que je parle vous me dites que je ne peux plus le faire. C'est bien ça ?
- Comprends bien Bailey que c'est très étrange de prétendre avoir été violée juste après qu'une vidéo compromettante soit parue.
Mes yeux s'ouvrirent en grand, la surprise se dessinant sur mon visage. Il sous entendait que j'avais tout inventé à cause de la vidéo !
Lui aussi ne me croyait pas.
Je baissai la tête sous le poids de la déception, personne ne me croirait jamais.
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