Un cercle vicieux

5. Quiproquo

Ce matin en me levant, je suis décidée à aller parler à Hémy. J'ai voulu lui parler depuis déjà 3 semaines, mais il parti sans pression, en voyage avec sa famille au États-Unis, en pleine période de cours. Quel chance! C'est pourtant les vacances de noël dans seulement 3 semaines.

Arrivée au collège, je me dirige vers Hémy que j'ai repéré directement au bout de la cour. Je fonce sur lui à grand pas, mais je sens quelqu'un me retentir par l'épaule. Je me retourne et tombe nez à nez avec César. Il a comme un moment de pause et..

- Je.. je voulais m'excuser pour la fois où je t'ai tapé dedans, je ne l'ai pas fait exprès.

- Ce n'est pas grave j'avais déjà oublié.

Et c'était vrai, ce qu'il me dit m'importe peu. J'étais décidée à aller voir Hémy et il m'a coupé dans mon élan. Même si il ne pouvait pas le savoir. De toute façon, je l'ai perdu de vue. Alors autant laisser tomber pour l'instant.
Je vais discuter un peu avec César, depuis le temps que je me dis que je dois apprendre à le connaître.

On parle un peu jusqu'à la sonnerie et il a l'air content que je discute avec lui. Je m'excuse pour mon comportement détestable de l'année dernière, mais il n'a pas l'air de beaucoup m'en vouloir. Comme si il avait l'habitude de subir tous ça et que ça ne le touchait même plus. Il est vraiment très drôle en fait, il sort des conneries, c'est vrai, mais je crois qu'il le fait exprès. J'ai l'impression que c'est juste une manière pour lui de se cacher et de se protéger. Au fond, il a l'air très intelligent mais je ne suis pas sûre qu'il le sache lui même.

Cette prof m'insupporte...C'est le dernier cours de la journée et je suis à bout. Je n'ai toujours pas été m'expliquer avec Hémy. À midi, Laï nous a dit qu'elle voulait aller mettre sa lettre dans son casier à la sortie des cours. Avec les filles on est heureuse que cette histoire sois bientôt finie.

- Heu...vous ne pouvez pas y aller pour moi, s'il vous plaît? Et si il me voyait ?

- Et bien ce n'est pas grave ! De toute façon il comprendra bien que c'est toi dès qu'il aura vu ta lettre.

- Heu et bien, j'espère qu'il le devinera car je n'ai pas signé, sinon c'est un mystère.

- Ça n'est pas pour te vexer mais... comment tu pourras savoir qu'il t'aime ou non? Surtout si il ne sait pas qui tu es ? Sachant que vous ne vous parlez pas beaucoup, ça va être compliqué pour lui de le deviner.

- Et bien à chaque nouvelle lettre, je lui donnerai un indice pour qu'il devine petit à petit qui je suis.

Ah non en fait... c'est loin d'être fini. Avec les filles on se jette un regard de désespoir.

- Amaïa, tu veux bien y aller pour moi?

- Quoi ?

- S'il te plait, je n'ai pas d'autre solution...

- Mais si il me voit, il va croire qu'elle est de moi! Et non merci.

- Je vais faire le guet pour être sûre qu'il n'y aura pas de problèmes. Je propose.

- Parfait alors!

On se dirige vers le casier de Hémy à pas de loup. J'ai vraiment l'impression d'être en mission commando c'est assez drôle. Amaïa arrive au bon endroit. Elle essaye de faire passer la feuille à travers mais elle n'y arrive pas. Je suis tellement fixée sur ce qu'elle fait. Je vois qu'elle s'affole, je suis déconcentrée... et je ne réalise pas que Hémy arrive.

- Mais qu'est-ce que tu fais là ? Il lui dit en rigolant

Elle a l'air tellement gênée, la pauvre. Quelle conne je suis. Elle reste pétrifiée un moment, elle se décide à lui donner directement, et se barre à tout vitesse. Puis, elle se stoppe dans son élan et se retourne vers lui.

- Ce n'est pas de moi hein...

Puis elle se dirige vers moi le plus vite possible. Il la suit du regard et me voit d'un coup. C'est là qu'il regarde la feuille, puis me regarde à nouveau avec un grand sourire.
Je ne comprend pas trop pourquoi. Peut-être a-t-il comprit notre petit manège. Qu'il l'aurait appris par quelqu'un et qu'il se moque de nous. Je n'en sais rien, mais Amaïa et moi partons nous cacher. Arrivées, on se regarde un instant et on éclate en fou rire nerveusement. On peut enfin souffler. On se fait la bise et on repart chez nous.

Ce soir je discute avec César sur Facebook. Je n'ai pas d'ordinateur, ni de portable alors je suis obligée d'utiliser l'ordinateur familial et c'est insupportable. Ma mère ne fait que de passer derrière moi et je sens très bien qu'elle fixe l'écran. Ça ne la regarde pas et c'est gênant.

- Maman, tu peux arrêter de regarder ce que je fais? C'est pas cool.

- Je ne fais rien du tout, et même si je le faisais, je suis chez moi. Si je veux regarder ce que tu fais j'en ai le droit et tu n'as rien à dire.

Je ne lui répond même pas et part dans ma chambre pour éviter de me disputer avec elle inutilement. Je vais me coucher directement. J'en ai besoin après cette journée.

Ce matin je me dirige comme d'habitude vers le collège directement en sortant du bus. C'est là que je vois Hémy, planté devant le gros poteau, comme si il attendait quelqu'un. Je passe devant lui et il me retient. Je n'avais pas prévu que se soit moi qu'il attende.

- Je voulais te parler d'hier... me dit-il avec une voix hésitante.

Je m'attend à ce qu'il me sorte qu'il sait tout. Que nous sommes bien débiles et peu discrètes.
Mais son regard me fait douter. Il me regarde profondément dans les yeux, comme si il s'apprêtait à me sortir quelque chose qu'il avait envie de révéler depuis longtemps.