7. C'est pas mon problème

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Je me retourne et je vois un téléphone brisé sur le sol. Quand je lève les yeux, je tombe nez à nez avec Laï.
Le regard noir plein de larmes qui lui coule déjà abondamment sur les joues.

- Alors depuis tout ce temps, je me fais chier à attirer son attention pour qu'il t'aime TOI!?

Je ne savais pas qu'elle avait entendu. Je comprend qu'elle soit triste...
Mais de là à me traiter de salope?
Il ne faut pas abuser!

- Mais va te faire foutre! Ne me parle plus jamais comme ça! Que ça te fasse mal je peux comprendre, mais je n'accepte pas que tu rejettes la faute sur moi! Je n'y peux rien...

- Non! C'est totalement injuste!
Moi je l'aime vraiment, mais je sais que je n'ai plus aucune chance! Au final il t'aimait, toi! Maintenant il a le coeur brisé... alors il ne sera pas prêt à se remettre en couple de si tôt...

- Mais ça c'est pas mon problème!
Je suis sûre qu'il va vite s'en remettre. De toute façon tu n'avais aucune chance ou presque! Sois réaliste, il te calculait à peine. Et tu croyais vraiment que c'était en lui donnant des lettres anonymes, telle une enfant, que ça allait t'aider!?
Grandit un peu! Nous on a juste voulu t'aider de base. Et juste parce que tu n'acceptes pas de ne pas avoir tous ce que tu veux, tu remets la faute sur les autres ? Passe à autre chose merde !
Et puis pour l'instant c'est plutôt moi qui est dans la merde ! Mon pote me fait la gueule! Tout ça parce que j'ai voulu t'aider et que du coup il a mal compris de qui était l'attention...

J'ai dit ça d'une traite, et je ne lui ai même pas laissé le temps d'en placer une. J'ai été dure et je le sais.
Mais c'est bon, elle m'a soulée !
Il fallait bien que quelqu'un lui dise de toutes façons. Elle serai tombée de haut, un jour ou l'autre.
Au moins, elle n'aura pas à subir de se faire rejeter directement par lui en face à face. Car il ne sait pas que la lettre viens réellement d'elle.
Elle part sans rien me dire mais ses yeux sont tellement dur sur son visage d'habitude si doux, que j'ai l'impression qu'ils me transpercent.

- Et bien, quand tu t'énerves tu ne le fais pas à moitié toi... Me dit Tara

- Je sais... J'ai peut-être abusé, mais on me prend trop la tête aujourd'hui.

- Non t'inquiète. Tu as eu raison.
Ce que tu as dit est vrai. Et c'est bon! On devait être à sa disposition pour l'aider dans son histoire déjà perdue d'avance... Alors ça nous arrange.

- Mais...je n'ai pas envie qu'elle vous fasse la gueule, à vous aussi.

- Ne t'en fais pas! J'irai lui parler tout à l'heure.

Ces filles sont géniales, vraiment!
Le reste de la journée se passe normalement, mais supporter les regards noirs de Hémy et Laï est un peu compliqué.
Au moins si ils se parlent, ils auront un point en commun :
leur haine envers moi.

Les semaines passent et on arrive aux vacances de Noël.

Je n'ai pas été m'expliquer avec aucun des deux. Mais je m'en moque totalement. Je ne veux plus d'histoires et plus personne ne me prend la tête. César, lui, a commencé à me parler de plus en plus.
Il est adorable avec moi, je n'ai jamais vu un gars aussi con, mais drôle à la fois. On ne s'est pas refait de câlins depuis la dernière fois. On n'en a pas reparlé. À vrai dire, ça m'arrange un peu. Des fois j'y repense...et c'est bizarre, mais je le compare à un nounours géant. Il est un peu enrobé alors c'était super agréable de lui faire un câlin. On se sent comme protégé.

Demain c'est Noël, et comme tous les ans, on va à la messe de minuit.
Ma famille est très pratiquante. Lorsque j'étais petite, je l'étais aussi mais en grandissant je m'en suis détachée. C'est pas que je n'y crois plus mais je me demande parfois comment serai ma vie si je n'étais pas née dans une famille avec une grande croyance. Je crois toujours en Dieu bien sûr, mais je me pose beaucoup de question. Je pense que en réalité, c'est beaucoup plus complexe qu'une simple question de pratique avec des règles précises, ou justement c'est peut-être beaucoup plus simple que se que l'on croit.
Je n'en sais rien. Nous sommes plus de 7 milliards de personnes sur cette Terre et il y en a un peu plus de 1 milliard qui sont chrétiens. Je ne peux pas croire qu'un si faible pourcentage de personnes puissent aller au
" paradis ", car les autres ne sont justes pas croyants ou n'ont pas la même religion. Et les chrétiens sont loins d'aller tous au ciel.
Il y a des gens qui toute leur vie, vont faire le bien et être de bonne personne. Mais qui sont censés ne pas pouvoir accéder à la paix éternelle, juste car ils n'y croient pas...
C'est injuste! Je trouve pourtant que ce genre de personnes sont beaucoup plus méritante, qu'un croyant qui lui, aurai toute sa vie un comportement détestable.

Je sais que ça va faire beaucoup de peine à mes parents quand il vont réaliser que je m'éloigne de tous ça. Mais je pense qu'il faut que je grandisse et que je me fasse mon propre avis sur la question.

La messe est cette année, encore très longue, et je ne peux pas me permettre de m'endormir comme je le faisais quand j'étais petite.
Mon père me donne quelques coups d'épaule pour me tenir éveillée.
Il n'a pas l'air énervé contre moi, au contraire, j'ai plutôt l'air de le faire rire. En sortant de la chapelle qui était cette année, encore remplie, le froid m'envahis instantanément.
Il est presque agréable, glacial mais ça me fait un bien fou. Je ne sais pas pourquoi. Je reste un moment les yeux fermés et la tête levée vers le ciel pour profiter de cette instant.
Les gens doivent me regarder bizarrement... Mais je m'en moque. On est le jour de Noël et je me fais plaisir comme je le souhaite.

Après 30 minutes de route,
je retrouve mon lit. Je suis frigorifiée. Et les retrouvailles avec mon lit le soir de Noël sont toujours les plus marquantes et géniales. Je m'enroule tel un saucisson dans ma couette.
Je m'endors tranquillement en me disant que les vacances vont être ennuyeuses par rapport à ce début d'année tumultueux.
J'espère que la suite sera meilleure.

Un cercle vicieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant