Un cercle vicieux

9. On regrettera plus tard

Je suis dans mon lit. Je repense à ce que m'a proposé César cette après-midi.
C'est sournois, méchant, irrespectueux..
Mais tellement tentant. Suis-je vraiment capable de me fourer dans un jeu pareil ? César et moi, draguer les deux personnes les plus insupportables, narcissiques et connes de ce collège, juste pour les faire redescendre de leurs estrades?
Ok...J'avoue que j'adorerai. Je sais que c'est très bas de faire ça. Surtout que si j'échoue, on pensera juste que je suis une fille de plus qui court tel un mouton derrière l'autre bouffon.
Vas-y je m'en fout de ce que les autres pourront penser! J'ai bien senti que cette année serai un vrai bordel pour moi, alors tant pis! Je tente et si c'est foireux, pas grave.

Ce matin, j'arrive au collège. Je passe devant tous le monde sans dire bonjour et je cours vers César.

- J'accepte.

- Super. Il me dit simplement

Il s'approche de mon oreille et me chuchotte.

- Je veux mettre toutes les chances de notre côté. Si on veut jouer, on doit d'abord préparer une stratégie. Ce week-end, on organise tous ça et dès lundi prochain, on attaque.

Il me fait un bisous sur le crâne et s'en va avec cette assurance qu'il a toujours en marchant, et que j'admire.

Wouah! Pendant presque 3 heures, dans la nuit de vendredi à samedi, nous avons discuté pour préparer notre petit coup.
En me réveillant ce matin, j'ai un peu mal à la tête. Je n'ai pas l'habitude de veiller aussi tard. Je suis encore choquée de voir à quel point nous avons planifié ça à la perfection, que nous sommes complètement fous, mais surtout qu'on adore ça. On s'est promis de n'en parler à personne d'autre.
C'est beaucoup trop risqué.

Afin de pimenter le jeu, on s'est lancé un défis entre nous: nous avons jusqu'au vacances de février pour réussir notre coup...ou pas. Et si il n'y en a qu'un seul qui réussi, celui qui a échoué aura un gage venant du gagnant.

Je suis motivée. Cette nouvelle source d'agitation dans ma vie, m'excite au plus au point.

J'ai environ un mois et demi pour réussir. Avant de m'attaquer à la tâche, je décide d'analyser ma proie, et surtout voir qu'elles est le style de filles qui l'attire et qui lui court après. Il est en général toujours avec ses potes, c'est un peu ce qu'on dirait celui qui "dirige" le groupe. Toujours habillé de façon stylé, mais classique et original à la fois. C'est vrai que à côté des autres il se différencie, je trouve, ça fais plaisir quand je voit que nous somme tous des copiés collés.
Mais il aime se sentir regardé. Il se met toujours en avant et apprécie qu'on parle de lui. C'est ça que je ne supporte pas...
J'espère qu'il va bien retomber et arrêter sa petite attitude de bourgeois narcissique.

Parlons maintenant des filles qui lui courent après et qui bavent quand il passe son petit cul devant elles...
C'est bien ce que je pensais.
On dirait des moutons, d'abord car elles se suivent et font la même bêtise l'une après l'autre sans se méfier, puis qu'elles se ressemblent toutes.
Super fine, poitrine déjà assez conséquente pour leurs âges et un fessier bien bombé. Sans oublier le maquillage assez prononcé. Ça ne me choque pas et je ne juge pas, mais par contre, on voit bien celles qui savent bien se maquiller et...les autres.

J'ai pensé me comporter comme ses filles et recopier leurs styles. Pour attirer l'attention de Karl car c'est ce qui a l'air de lui plaire. Seulement, si je part de cette manière, je ne serai qu'une fille parmis tant d'autres et je ne pourrais pas me démarquer. Alors je vais rester moi même et on verra si j'attire son attention...C'est un risque à prendre mais je vais tenter.

  Je suis dos au mur, j'ai les yeux plantés dans les siens. Je ne peux pas bouger.
Il me regarde avec un regard attentionné et adorable. Ses yeux verts sont magnifiques. Je ne dis rien, je ne bouge même pas quand je sens son souffle léger caresser mon visage. Sous le choc de la situation, j'ai la bouche légèrement entrouverte.
Je n'ai pas le temps de réaliser, qu'il pose ses lèvres sur les miennes. Pendant quelques secondes nous ne bougeons pas, puis par instinct nous commençons à entrelacer nos lèvres avec douceur. C'est agréable, ce gars  ne m'attire pas du tout pour sa personnalité, certes. Mais je dois avouer que le contact de ses lèvres avec les miennes est très agréable.

Le baiser commence à s'intensifier quand il inserre sa langue dans ma bouche.
Nos langues sont en accord parfait. Il pose une main sur ma hanche pour me coller à lui et l'autre sur ma joue. Ce contact me plait au plus au point. Je ne sais combien de temps cela a duré.

Il se décolle de moi et avant de partir me donne un léger baiser. Je n'ai rien dit encore une fois. Je suis perturbée, je ne sais pas pourquoi mais je me sens mal. Je devrais pourtant être heureuse. Nous sommes la veille des vacances et j'ai réussi à remporter mon défi au dernier moment. Pourtant, une étrange sensation me tourmente.

  En rentrant chez moi, j'envois un message à César pour lui dire que j'ai réussi mon défi, que Karl m'a embrassé. Il m'annonce que lui aussi a réussi a embrasser la fille qu'il travaillait depuis un mois et demi.

  - Non, tu n'as pas gagné.

  - Il m'a embrassée, bien sûr que si j'ai gagné! Tout comme toi.

  - Nous devions nous mettre en couple avec. Je lui ai demandé et elle a accepté, donc je l'ai embrassé. Toi par contre, tu n'as rien demandé. Il t'a juste embrassée, ça ne veut rien dire et tu n'es sans doute pas la seule fille qu'il embrasse comme ça.

  - Merde! Tu as sans doute raison, j'aurais dû lui demander...mais sur le moment j'étais tellement.. embarassée que je n'y ai pas pensé.

  - Il t'a perturbée à ce que je vois... Son charme à fini par te faire craquer toi aussi au final!

  - Il est beau certe mais il ne m'attire absolument pas. Et tu le sais! C'est juste la situation qui m'a mis mal à l'aise.

  - Si tu le dis.