Un cercle vicieux

4. C'est parti

Un léger rayon de soleil traverse les arbres de la cour. Avec Tara, Sirine et Amaïa, on s'est serrées sur un banc pour se réchauffer. On est presque début novembre et on veut profiter des derniers brins de chaleur. L'automne les démoralise. J'adore la pluie moi bizzarment. Je me sens libre et le froid ne me fait rien. Sirine est celle que je connais depuis le plus longtemps, elle était à l'école publique et moi privée. Quand nous étions en primaire, je ne lui parlait pas plus que ça, mais arrivée au collège j'ai appris à la découvrir et elle est géniale. Mais j'ai l'impression qu'elle est totalement différente quand elle est avec Lyrie. Lyrie c'est le genre de fille à se mêler toujours de tous et à faire beaucoup d'histoires. Quand Sirine est avec elle, on dirait que c'est une autre personne. Mais bon elle est pote avec elle depuis bien plus longtemps que moi. Au moins, depuis que je ne suis plus en couple avec Romain, elle ne me fais plus chier. C'est malheureusement au tour de quelqu'un d'autre de subir sa présence. Justement je viens de réaliser que ça va faire plus d'un mois que je ne suis plus avec Romain et depuis on est beaucoup plus proche. Comme il me l'avait dit. Je suis contente que l'on ai terminé cette relation et surtout aussi bien. Sinon je n'aurai jamais pu être aussi ami avec lui. Il s'entend très bien avec les filles maintenant et il traîne de temps en temps avec nous. Ça fait plaisir!

- J'ai l'impression que Hémy m'ignore. Il ne vient plus me voir, tu crois que j'ai fais quelque chose de mal ?! Me demande Laï

Laï est une fille de ma classe toute mignonne, blonde au yeux bleus. Elle est adorable alors je me suis vite rapprochée d'elle, mais elle est parfois tellement sensible et naïve.

- Mais non je ne pense pas, ne t'en fais pas! Il doit juste jouer au foot avec les autres mecs pendant qu'il fait encore assez beau pour ça.

- Espérons, j'hésite à lui une écrire une lettre pour lui dire que je l'aime. Tu sais où est son casier pour que je la mette dedans ?

- Pourquoi tu ne vas pas lui dire toi même? Comme ça tu aura sa réponse directement.

Je n'ai jamais compris ce délire d'écrire des lettres pour faire passer un message. Déjà en primaire je trouvais ça un peu bête. Mais savoir que il y en a encore qui font ça au collège, ça me fais limite rire. Mais j'espère pour elle que ça ne va pas le faire fuir.

- Je ne sais pas, je ne lui parle presque pas sauf quand il vient te voir et je ne sais pas comment lui dire..

En y repensant, je réalise qu'il ne vient presque plus me voir aussi, depuis que je ne suis plus avec Romain, c'est vraiment bizzare. Je me demande si c'est juste une coïncidence ou si il y a vraiment un problème.

- Tu veux bien m'aider à l'écrire s'il te plait ?

- Euh c'est pas que je veux pas, mais je ne pense pas que je sois la meilleure personne pour t'aider de se côté là.

Elle a l'air un peu vexée, mais c'est juste la vérité et au moment où je veux dire quelque chose pour me rattraper, Amaïa arrive.

- Oh! Amaïa tu peux m'aider, je t'en prie!

Elle la regarde avec des yeux tellement attendrissant. Je sais qu'elle ne pourra pas lui dire non. Elle me fixe une seconde avec une tête désespérée, puis accepte d'aider Laï. Elle part en nous disant qu'elle va dès maintenant écrire sa lettre.

- Eh beh! Tu t'es mis dans une belle galère, bonne chance ! Je dis en rigolant

- Ouais je pense aussi, sauf que j'ai bien peur qu'elle ne lâche jamais l'affaire même si il la repousse.

- On verra bien! Mais je sais pas pourquoi, je sens que ça va mal finir.

En rentrant en classe je heurte quelqu'un, en me retournant je vois César, cheveux très courts chataîns, yeux bleus/verts, un peu bouboule. J'allais lui faire une réflexion quand il me fit un beau sourire, limite sournois comme il sait très bien le faire. Mais contrairement à l'année dernière où ça m'énervait au plus haut point et que je faisais tout pour lui attirer des problèmes afin de me sentir "intéressante" envers les autres. Cette fois je trouve ça limite mimi. Je réalise que c'était totalement con de me comporter comme ça, simplement parce que beaucoup de personne ne l'aime pas. Pourquoi je devrais absolument penser la même chose ? C'est débile. Il faut bien que je me remette en question à un moment. C'est un gars turbulent, qui j'ai l'impression, a beaucoup de problème. Il est impulsif, mais en faisant bien attention, j'ai réalisé qu'il a toujours de bonne raison de s'énerver ou se rebeller. Peut-être de manière excessive face à la situation certes, mais je peux le comprendre. Les gens prennent un malin plaisir à lui chercher la merde pour l'énerver et pour qu'il se fasse engueuler. Il est dans la ligne de mire de tous les surveillants et de beaucoup de profs malheureusement.

Cette après-midi Amaïa passe toute sa récrée avec Laï pour l'aider avec sa lettre, elle a l'air excédée, moi et Tara, ça nous fais bien rire. Elle est parfois trop gentille. Que veux-tu? Je vois Laï, le regard fixé au loin, et en le suivant je réalise qu'elle fixe Hémy. Elle le regarde avec tellement d'admiration et d'amour, ça se ressent à travers elle. Mais je n'ai jamais compris comment on pouvait aimer quelqu'un en lui parlant et en le connaissant à peine. Je n'ai pas réalisé que je le fixait pendant que cette pensée me traversait l'esprit. Je remarque que il me dévisage. Il est bizzare, il a une expression tellement neutre mais à la fois emplie de reproche et que ca n'est pas rassurant.

- Je crois qu'il t'en veux. Me dit une voix devenu habituelle pour moi

Il a dû me voir les yeux fixés sur Hémy.

- Mais voyons Romain ! Pourquoi il m'en voudrai, je ne vois pas ce que j'ai pu faire de mal !?

- J'ai l'impression que c'est à cause de nous deux, il est aussi froid avec moi depuis un certains temps. Pourtant c'est un des premiers avec qui je me suis entendu quand je suis arrivé dans votre collège.

- Tu crois qu'il est fâché qu'on se soit séparés ?

- Je n'en sais rien, mais c'est une possibilité.

- Mais qu'est-ce que ça peut bien lui faire que l'on soit ensemble ou pas !?

- C'est une bonne question, mais je n'en sais rien.

- Je vais aller lui parler. Ça me fatigue d'émettre des hypothèses sans fondements.

Mais il a disparu au moment où je relève les yeux pour me diriger vers lui. Demain j'irai lui parler. Et je règlerai tout ça.