Un mariage peut en cacher un autre | Charmione

Chapitre 10

Dehors, le temps était couvert, mais cela n'empêchait visiblement pas les sorciers australiens d'envahir l'équivalent du Chemin de Traverse anglais. Après être passée par la poste et avoir écarquillé les yeux en apprenant le prix que lui coûterait l'envoi de sa lettre, Hermione se rendit à l'adresse de ses parents. Si elle avait envie de visiter un peu, le besoin de voir ses proches, même de loin, était encore plus fort tant elle se sentait seule. Ainsi, comme tous les jours depuis qu'elle savait où les trouver, elle alla s'asseoir sur un banc dans le petit parc situé en face de leur maison.

Quelle ne fut sa surprise lorsque, perdue dans ses sombres pensées, elle réalisa subitement que sa mère venait de prendre place à ses côtés. Sous le choc, elle ne pouvait que la fixer, la bouche légèrement ouverte, les battements de son cœur s'accélérant petit à petit.

- Voilà presque une semaine que l'on vous voit partout, mon mari et moi. Où que l'on aille, vous êtes là aussi, commença la femme, nous aimerions savoir à quoi cela rime.

Hermione ne put qu'ouvrir la bouche et la refermer plusieurs fois. Et lorsqu'enfin, elle réussit à prononcer quelques mots, ce ne furent que des balbutiements.

- Je... Euh... En fait... Je...

Face à elle, la femme fronçait les sourcils sur ses grands yeux chocolat si semblables aux siens. A présent qu'elle la voyait de près, Hermione pouvait constater qu'elle avait quelques rides supplémentaires sur le front, et autour des yeux, cela n'enlevait toutefois rien à sa beauté.

- Écoutez mademoiselle, je ne sais pas à quoi vous jouer à nous suivre de la sorte, mais mon mari est prêt à appeler la police.

Le ton était calme, mais Hermione pouvait aisément affirmer que sa mère était sérieuse. Cela ne délia pas sa langue pour autant. Parce que pendant que la femme la scrutait sérieusement, elle était, elle, en plein combat intérieur. Que dire ? Que faire ? Était-elle prête à affronter la colère de ses parents lorsqu'ils auraient tout appris ? Et s'ils ne voulaient plus entendre parler d'elle après cela, comment le vivrait-elle ? Très mal, c'était certain. Il valait peut-être mieux laisser les choses telles qu'elles étaient actuellement et qu'elle se fasse à l'idée qu'elle serait dorénavant seule...

- Très bien, vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenue, fit soudain la voix de madame Grang... Wilkins

- Non Maman, attends ! S'écria alors Hermione, affolée de la voir s'en aller, avant de se plaquer une main sur la bouche

Comme dans un film, la femme se retourna lentement, faisant voleter ces boucles brunes tellement dont avait hérité Hermione, pour fixer celle-ci, la mine ahurie.

- Qu'avez-vous dit ?

- Je... Je... C'est compliqué...

- Eh bien, j'ai tout mon temps, j'attends vos explications.

Se dandinant d'un pied à l'autre, Hermione se traitait d'idiote. Elle n'avait plus le choix à présent, elle devait leur dire. Mais ses deux parents devaient être ensemble pour qu'elle puisse jeter le sort. Comment réussirait-elle à les convaincre de les faire entrer chez eux alors qu'ils avaient l'air de la prendre pour une dégénérée qui les suivait où qu'ils aillent ?

- Votre mari devrait être présent également, finit-elle par dire. Cela le concerne aussi.

De surprise, la femme passa à suspicieuse.