Ce ne sont pas que des belles phrases

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Je ne peux plus retenir mes larmes. Elles dévalent mes joues, mon mascara coule. De ma main droite enfouie sous ma manche de veste je m'essuie les yeux, laissant des traces noirs sur mon vêtements.

C'est un étrange sentiment que de ressentir son cœur si nu alors que dans l'hiver, notre corps est recouvert de mille tissus.

Je monte dans ma chambre. Elle est à l'étage supérieur. Je m'effondre sur mon lit, un torrent de larmes arrive. Plus personne ne m'entends, je suis seule dans ma peine immense. Je pris pour que ma soeur monte me réconforter. Elle, m'aime. Mes parents aussi mais je ne peux me confier à eux de la même façon et je ne saurai dire pourquoi. Mais rien. Je n'entends pas le bruit qui se produit lorsque quelqu'un monte. Ce bruit que j'ai tant de fois entendu. Depuis tant d'années que je vis ici j'entends ce son, ce grincement signifiant parfois des larmes comme parfois des sourires. L'eau jaillit de mes yeux. Pour nettoyer ceux-ci parait-il. Mais ne pourraient-elle pas nettoyer mon coeur plutôt? Mon coeur qui souffre.

Soudain tout se calme. Toujours quelques larmes signe de ma tristesse désormais apparente, le long de ma joue mais plus autant. Je pense à moi, à ce que l'on pense de moi et de mon faux-moi. Je ne fais pas attention à l'avis que les gens ont de moi car comme j'ai entendu dire c'est là qu'est leur place : derrière moi pendant que j'avance ; pourtant j'aime les entendre. Entendre ces rumeurs. Entendre comment ils se trompent sur mon compte. Il n'y a rien de méchant mais la personne qu'il décrivent ce n'est pas moi.

Face à mes amis, je ne suis que fausse et malgré ce titre, ils ne voient pas que je ne vais pas bien. Comment le pourraient-ils ? Moi qui cachent mes émotions derrière ce sourire. J'ai l'air forte mais je suis fragile. J'ai l'air franche mais je suis timide. J'ai l'air toujours souriante mais je suis triste. Seulement s'ils savaient, seulement alors pourrait-il m'aider.

Je ressens les larmes venir et je me dis "Non !" mais c'est trop tard. Elles sont là et je n'essaie même plus de les arrêter; parce que elles doivent sortir. Ma tristesse, ma douleur, ma peine doivent sortir.

Alors je les laisse parcourir mon nez et mes joues.

J'essaie d'être là pour mes amis en me convainquant que c'est ce que je dois faire mais en réalité je sens bien que j'aimerais avoir quelque chose en échange. Mais rien. Ils me délaissent une fois qu'ils n'ont plus besoin de moi et je reprends mon sourire comme si ce n'était rien.

Mon apparence devient alors comme une évidence. Je dois être devant eux ce que je ne suis pas. Ne pas montrer sa faiblesse, aider les autres et s'occuper de soit après: c'est ça que je me dis. Mais je ne suis pas cette fille. En réalité aucun de mes amis ne me connaissent et je crois que j'ai peu de leur avouer qui je suis. Peur qu'ils ne soient lus mes amis, car s'ils le sont aujourd'hui c'est parce qu'ils ont apprécié cette fausse personne que je leur dis être.

Et comme tous les jours, le lendemain je me lèverai, les larmes sèche forte comme depuis bien trop longtemps maintenant.

Il n'y a rien qui a déclenché mes larmes ce soir là, ce soir où j'écris ce texte. Mais s'en est trop, je ne peux continuer de jouer ce rôle, et je sais qu'un jour, je craquerai et exploserai en sanglot en cours. Français, math ou histoire, je n'en sais rien mais ça arriveras. Tôt ou Tard.

Et à ce moment là je devrais tout leur dire. Mais j'ai peur et je crains que si leur réaction n'est pas celle que j'attends mon coeur meurt et moi avec.

Sourire à la vie c'est aussi narguer la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant