Et les cris de mon âme cessèrent enfin

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《Je tombe à terre. Ca y est. Cette fin si prévisible est arrivée. J'en ai trop pris.
J'ai mal au ventre, à la gorge.
Mais mon coeur lui va bien. Il sait que tout se terminera bientôt.
Vascillements, étourdissements, somnolences, inconscientes : il parait que c'est ca le programme.
Je fixe le néon de la salle de bain. J'ai souvent réfléchis face à lui car au fond, la lumière cache beaucoup plus de choses que l'ombre.
J'entends la porte qui claque. Mon copain. Qu'importe, je ferais comme d'habitude :
"Bébé ?
-...
-Bébé ?"
Je cherche a lui répondre. "Oui bébé, je prends ma douche, tout va bien, mais n'entre pas je suis laide aujourd'hui..." Je cherche comme toujours a lui mentir, lui cacher mes cicatrices, mes lac de sang. Comme s'il était assez bête pour ne pas les voir...
Mais rien ne sort de ma bouche. Aucun son, aucune vibration. Je n'en ai plus la force...
Je sais qu'il va rentrer : je cherche a me cacher, je gémis, il entend, il entre...
Je veux lui hurler. Lui hurler de sortir, de dégager, de me laisser. Mais je ne peux pas. Et de toute façon, il ne le fera pas.
Il se jette sur moi, m'emprisonne dans ces bras et me sert. Je crois qu'il me parle, je ne suis pas très sûre. Et je suis encore moins sûre de ce qu'il me dit. Un bip retentit. Quoi? Qu'est ce que c'est? Je ne comprends pas. Le noir. Un noir complet vient de m'envahir.
La lumière surgit a nouveau. Ou suis-je ? Mon néon n'est plus la ! Des murs blancs, un toit blanc, des draps blancs. Je sais ce que cela signifie, ce n'est pas la première fois : je suis à l'hôpital.
Il y a un bruit incessant a mes côtés. La machine qui me tient en vie probablement.
Il est là, a côté de moi, endormis, me serrant la main. Je l'aime. Il a su me faire sourire après des années, me donner ce peu d'amour que je demandais.
Mais il faut croire que ca n'a pas suffit. Il faut croire que je n'étais tout simplement pas faite pour rester en vie.
Je ne sais même pas comment mais je réussis a lever mon bras. Je l'entraine de toute mes forces contre cette machine bruyante ! Et je tire sur un fil : le premier qui me vient. Je tire, je tire, je tire jusqu'à ne plus pouvoir tirer. Je l'arrache. Et les cris de mon âme cessèrent, enfin.》

Sourire à la vie c'est aussi narguer la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant