Chapitre 10 - Discussion nocturne

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Je fouillai dans la poche de mon jogging pour trouver la serviette de table sur laquelle l'adresse est inscrite:  « escalier G3, huitième étage, appartement 113 (il est à droite) ». Il ne me reste plus qu'à sortir sans réveiller personne et à trouver l'escalier « G3 »...

Je sortis du dortoir en silence et refermai la lourde porte avec difficulté. Espérons que personne ne m'ait vu. Je commençai à m'avancer dans le corridor quand et m'aperçus que je pouvais aller dans deux directions, à gauche et à droite... Allons à gauche parce que je suis gauchère. Oui, moi et la logique ça fait deux.

Je marchai encore deux minutes avant d'apercevoir la porte de l'escalier « G3 ». Quelle chance j'ai eu d'avoir trouvé l'escalier du premier coup!

Étant donné que les dortoirs se trouvent au rez-de-chaussée il faut que je monte huit étages. Ce n'est pas si pire. Je ne sais pas il est quelle heure mais je sais que je suis en avance. Sachant que je suis partie du dortoir vers 23h30 et que ça fait une dizaine de minutes que je marche, je dirais qu'il me reste une vingtaine de minutes avant le rendez-vous.

Je n'avais croisé personne jusqu'à temps que je sois vis-à-vis le septième étage. Un groupe de trois personnes, deux garçons et une fille, descendait les escaliers. Je ne suis pas supposée d'être ici. Qu'est-ce que je fais? Je continuais de monter les escaliers pour ne pas avoir l'air suspecte. Une fois à ma hauteur les trois individus me regardèrent et éclatèrent de rire. Ils empestèrent l'alcool. Je n'ai même pas à m'inquiéter, ils ne vont sans doute pas se rappeler de moi demain matin.

Je continuai mon chemin sans croiser personne d'autres. Comme il est écrit sur la « napkin » que Quatre m'a laissée,  son appartement se trouve sur la droite. Même si je suis d'avance, je crois que je vais cogner à la porte. Je ne désire pas que quelqu'un me trouve assise devant la porte de son appartement et m'interroge.

C'est fait, j'ai cogné. J'ai l'impression d'avoir un nœud dans la gorge et l'estomac à cause du stress. La dernière fois que j'ai eu une vraie conversation avec lui, s'était lors de la journée des Visites quand il venait de transférer pour la faction des audacieux. À l'époque, il avait seize ans et moi j'en avais quatorze. Ça fait un sacré bout de temps...

J'attendis une trentaine de secondes avant d'entendre le son du verrou se déverrouiller. Je l'aperçus et il me laissa entrer. Une fois qu'il avait refermé et barré la porte, il s'approcha de moi et me prit dans ses bras. Je répondis, bien évidemment, à son étreinte. C'est bizarre d'avoir un contact physique autre que des coups donnés par mon père ou les corps collés des autres personnes dans l'autobus. Je fermai mes yeux et profitai du moment. J'avais oublié son odeur réconfortante. Ses grands bras m'ont encerclé pendant au moins deux minutes avant qu'il ne dépose un baiser sur le haut de front. Nous nous reculâmes et il m'invita à m'asseoir sur le sofa. Il partit vers ce qui avait l'air d'être la cuisine et revînt la seconde d'après avec deux verres et un pichet d'eau.

« - Donc, commença-t-il, tu n'as toujours pas grandi?

- Les filles arrêtent de grandir un an ou deux après avoir eu leurs premières menstruations tandis que les garçons grandissent jusqu'à, environ, dix-huit ans. Donc, non, je n'ai pas grandi. Mais par contre toi, tu as grandi et pris des muscles. Je ne t'ai presque même pas reconnu. »

Un sourire apparut sur son visage. Effectivement, depuis l'enfance, nous nous taquinions à propos de notre grandeur et notre âge.

« - Je peux constater que tu écoutes en classe. Je suis étonné. Et, merci, tout le mérite est pour la salle d'entraînement pour ce qui est des muscles.

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⏰ Dernière mise à jour : May 20, 2019 ⏰

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Élia Eaton - divergenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant