Un soutien inattendu

DEMISSION OU PAS

Je me réveille tout doucement, je touche la place à côté de moi et elle est vide et froide. Je n'entends pas de bruit dans l'appartement donc j'en déduis que je suis seul. Je me lève et je me dirige dans la salle de bain et je me douche. Je m'habille et je me dirige vers la cuisine. Je décide de me préparer le petit-déjeuner tout en regardant l'horloge accrochée au mur. Il n'est que 10 h 30. Je cherche s'il ne m'a pas laissé un mot, un post-it, mais rien. N'ayant pas de téléphone, je n'ai aucun moyen de le contacter. Même si j'avais un téléphone, je n'avais pas son numéro. Une chose qu'il faudra que j'en aie un rapidement. Et voilà que ma jalousie se pointe à nouveau. Je sais que je ne devrais pas mais je n'y peux rien. Je suis là, comme un con assis sur une chaise dans la cuisine à l'attendre. Il va rentrer à quelle heure ? Avec qui il est ? Où est-il ? Est-ce qu'un mec le touche ? Fait-il ses fichues photos à poil ? Il a dit qu'il était en caleçon des fois. Et tous qui bavent et se masturbent sur lui, cela me tue ! Et puis, il y a moi ! Je sais bien qu'il pourrait trouver

Mieux que moi. Merde ! Je suis un ex-taulard ! J'ai connu la noirceur de la prison. J'ai connu la peur mais je me suis tu. Je suis effrayé qu'il m'abandonne. Je sais qu'il y a mieux que moi dans le vaste monde. Qu'est-ce que je lui apporte ? Rien du tout ! Je suis jaloux, maladroit et peureux de l'avenir. Un jour, il aura marre de moi, car ses amis ne voudront plus le voir parce qu'il est avec taulard. Et il m'en voudra et il me dira de me barrer. Et je ne pourrais pas lui en vouloir, car il aura envie de vivre quelqu'un de bien et qui ne lui apportera d'ennuis. Je suis là à me prendre la tête tout seul comme un dément. Quand tout à coup, la porte d'entrée s'ouvre. Je ne relève pas la tête. Je l'entends marcher dans le couloir. Ces pieds apparaissent sous mes yeux et sans que je ne sache pourquoi je pète les plombs. Je me redresse et le foudroie du regard.

- Tu étais où ? Avec qui ? Tu as trouvé un mec mieux que moi ? Tu as dit oui au meilleur baiseur du monde

- Bonjour à toi aussi ! Je me suis rendu à mon agence et je leur ai annoncé que j'allais démissionné dès que mon contrat serait terminé. Et tu as fini d'être jaloux ! Arrête de te faire des films aussi !

- Pourquoi tu ne m'as pas laissé de mot ?

- J'ai oublié, chéri. Tu sais, j'étais pressé. Ce n'est pas le fait que je sois parti sans te laisser un mot qui t'inquiète le plus. Dis-moi, qu'est-ce qui se passe dans ta tête, Sharkan !

- Tu veux savoir ce qui m'angoisse ? J'ai peur que tu m'abandonnes. Je suis apeuré comme un gosse que tu partes avec un autre homme. Un type qui aura une vie bien rangée, qui n'aura pas fait de prison et qui aura de l'argent, pas un clochard comme moi.

- Ça suffit ! Si je ne t'aimais pas, je n'aurais pas continué à t'écrire. Je n'aurais pas tenté par tous les moyens de te faire sortir de prison. Je t'aurais mis à la porte le soir même où tu t'es pointé. T'en a assez des preuves ou il t'en faut encore ?

- Je suis désolé, mon amour. Mais, essaies de me comprendre. Je t'aime et je n'ai que cela à t'offrir... Peut-être que si je n'avais pas été un taulard... Si tu m'avais rencontré dans un bar, je ne t'aurais pas intéressé... Je me pose mille questions débiles et je...

- Je t'aime, connard !!!

Je le prends dans mes bras et le serre fort contre moi. Je suis tellement con de douter de lui après tout ce qu'il a fait pour moi. Je sens si perdu quand il n'est pas là. Je ne suis rien sans lui. Siorenzo est unique à mes yeux. Comment le remercier pour tout ce qu'il a fait pour moi ? Je ne sais pas du tout ! J'ai de la chance de l'avoir et je gâche tout avec mes doutes. Quel con, je suis !

- Apprends à avoir confiance en moi, mon cœur. Tu verras, ça ira mieux. Je t'aime et je ne veux personne d'autre que toi dans ma vie.

Mon cœur vient de rater un battement. Il m'aime ? Moi ? Le mec qui vient de lui jeter au visage sa jalousie et sa connerie ? Je ne suis pas sûr d'avoir bien entendu.