Cœur d'homme, âme de dragon

Chapitre 7

Le jeune nordien se retrouva ainsi en plein camp ennemi, entouré par une trentaine de guerrières. Il en avait déduit qu'elles s'étaient approchées par curiosité. Malgré cela, elles restèrent à bonne distance. Surtout depuis la confrontation entre la jeune amazone et celle qui devait être le chef de la troupe.

Il avait compris que leur sujet de discussion devait porter sur son sort. Mais comme il ne parlait pas la même langue, il n'avait pas compris pourquoi.
Tout ce qu'il savait c'était que la jeune femme l'avait appelé Sjeldrage, mais il ne comprenait pas le sens de ce mot.
Était-ce à cause de ça, s'il avait été capturé vivant ?

Après le face à face, la jeune guerrière était revenue à lui. Elle empoigna sa dague qu'elle plaça sur sa gorge et lui dit d'avancer. Jarl était troublé par les capacités de la jeune femme à parler le nordien comme sa langue maternelle.
Elle l'entraîna dans le camp accompagné par les autres guerrières qui n'arrêtaient pas de discuter entres elles.

Il fut conduit à une charrette sur laquelle se trouvait une cage.
L'une des amazones qui accompagnait sa geôlière l'ouvrit et il y fut jeté dedans. Il était désormais pris au piège. Les barreaux de bronze ne lui permettraient pas de s'échapper.

La jeune amazone se tourna vers ses sœurs d'armes et commença un discours. Il ne comprenait pas se qu'elle disait étant donné qu'elle parlait dans sa langue. Mais  vue le ton de sa voix, elle devait parler de lui. Après quoi, toutes les amazones repartirent à leurs occupations.
La jeune femme jeta un dernier regard à son prisonnier avant de partir à son tour.

Quelques heures plus tard, quand le soleil fut couché, une ambiance de fête éclata un peu partout. Les armées sudistes fêtaient leur victoire écrasante sur le clan Varangr. Les amazones, elles aussi, étaient en fête. Un grand feu fut allumé et un banquet organisé pour l'occasion. Les musiciennes jouèrent toute la nuit pendant que les danseuses s'épuisèrent avec leurs jeux.
Certains soldats sudistes c'était joint aux guerrières pour les festivités. Cela ne posa aucun problème, surtout pour celles qui allèrent continuer la fête sous leurs tentes accompagnées de certains d'entre eux.

Au bout d'un moment, la jeune amazone revint vers Jarl. Elle apportait un bol de soupe et une gourde d'eau. Le jeune nordien, qui n'avait pas mangé depuis un moment, se jeta sur son assiette. L'idée que la nourriture pouvait être empoisonnée lui avait traversé l'esprit. Mais dans ce cas, pourquoi l'aurait on capturé vivant si c'était pour ensuite le tuer ?

- quel est ton nom ?

Le jeune homme hésita avant de répondre à la jeune femme.

- je m'appelle Jarl ! Pourquoi m'avoir capturé ?

- Parce que tu es un Sjeldrage !

- Un quoi !?

La jeune femme se doutait que le nordien ne connaissait pas ce terme. Après tout, les Sjeldrages nordiens avaient disparu en même temps que les dragons du nord. Le simple fait que lui existait, était un mystère.

- un Sjeldrage ! Tu es un homme dont l'âme est celui d'un dragon. Tu peux te considérer comme un descendant des dragons du nord.

Jarl eut vraiment du mal à comprendre ce que la jeune femme lui disait. Un descendant des dragons !? Lui !? Cette histoire ressemblait d'avantage à une chimère qu'autre chose.

- admettons que tu dises vrai ! Pourquoi suis-je si important à vos yeux ?

- Parce qu'un Sjeldrage à la possibilité de se transformer en dragon suite à une cérémonie. Pour cela, il faudra créer un lien entre toi et moi.

- Jamais je ne ferais une chose pareille !

Le jeune Jarl venait d'exploser de rage en entendant ces mots. Jamais il n'accepterait de se transformer en dragon. Il ferait tout pour que cela n'arrive pas.

- Je ne te laisse pas le choix ! Je t'ai revendiqué, tu m'appartiens désormais ! A moi, Énora ! Ne l'oublie jamais.

Sa voix avait été dure. Elle voulait lui faire comprendre qu'à présent c'était elle qui commandait.

- je n'obéirais jamais à l'une d'entre vous ! Sorcière !

Il avait jeté ses derniers mots avec mépris, mais Énora n'en fut pas offenser.

- le dressage commence demain au lever du jour. Tache de bien dormir.

Elle lui avait dit ses mots avec un sourire narquois avant de partir.
Jarl avait frappé contre les barreaux de sa cage. La colère pouvait se lire dans ses yeux. Il n'était pas un objet et n'appartenait à personne, et il était bien décidé à le faire comprendre.