Chapitre 15

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Deux semaines venaient de passer depuis l'altercation à la rivière. Deux semaines ou Énora n'avait pas ménagé Jarl.
Elle lui avait exposé ses règles qui se résumaient en une phrase: pas de travail, pas de repas.
Le jeune nordien se retrouva donc avec un emploi du temps un peu chargé.

Le matin, le dressage continuait. Non pas qu'il le fallait, mais Énora avait pris l'habitude de s'entraîner avec lui. Elle appréciait l'affronter car il trouvait toujours un moyen de la surprendre. De plus, il était résistant et tenait debout plus longtemps que ses autres partenaires d'entraînement.

Puis, pour le reste de la journée, il devait participer au tâches « ménagères » du camp. On exploita sa force pour couper du bois et transporter de lourdes charges. Il devait également s'occuper des chevaux , et participer même à la confection de certains repas.

A chaque fois, il était sous haute surveillance. Surtout quand il s'approchait de n'importe quel objet susceptible de servir d'arme.  Il s'était même vu confier un gardien qui le suivait comme son ombre.

Le nom de sa nouvelle nourrice était Edan, le Sjeldrage de Gwenn. Il avait pour ordre de le surveiller quand Énora n'était pas là.
L'homme à la peau sombre n'arrêtait pas de sourire, et taquinait Jarl à chaque fois qu'il le pouvait. Il allait même jusqu'à le provoquer parfois pour tester ses limites.
Jarl ne l'appréciait pas beaucoup, encore moins quand il le vit se transformer pour la première fois.

Quand Gwenn du partir pour une mission, Edan s'était transformé en dragon avant de s'envoler.
Jarl n'avait pas cru à cette histoire de Sjeldrage la première fois qu'il l'avait entendu. Mais maintenant, il n'avait plus le choix que d'y croire. Et lui aussi allait se transformer en monstre.

Puis, le jour du départ arriva. Cela faisait plus d'un mois que les amazones étaient dans le nord. A présent qu'elles avaient les sacs plein d'or, il fallait rentrer au pays.
Mais le départ n'allait pas se faire sans encombre.

Juste après qu'Elowen est annoncée l'heure du départ, une sentinelle cria.

- embuscade !

Le camp des amazones fut attaqué ! Et pas par n'importe qui. Par les soldats des clans du sud. Ils avaient attendu que les dragons et leurs dragonnières soient loin du camp avant de lancer leur attaque.
A présent que le territoire était pacifié, ils n'avaient plus besoin des guerrières, et leur reprendre l'or qui avaient servi  à les payer était plutôt tentant.

La panique gagna tout le camp. Les guerrières prirent leurs armes et allèrent combattre leurs anciens alliés. Les autres qui ne pouvaient pas se battre partirent se mettre à l'abri. Les soldats du sud étaient un peu plus nombreux, mais les amazones étaient de meilleures guerrières. Peu de temps après, le sang commença à couler sur la terre.

Jarl, qui avait réussi à échapper à la vigilance d'Enora, s'enfuit à travers le camp. Cette bataille était l'occasion qu'il espérait, l'occasion qui lui permettrait de fuir.

Il avait trouvé un bouclier et une hache afin de se défendre. Heureusement, car plusieurs soldats sudistes s'en étaient pris à lui. Il avait réussi à en tuer deux et à semer les autres.

Après quelques minutes de course, il arrivait enfin en dehors du camp. S'il arrivait à atteindre la forêt, il serait de nouveau libre. Malheureusement, le destin était contre lui.

Une nouvelle troupe de soldats sortit de la forêt en face de lui. Quand aux amazones, elles s'étaient reprises de la surprise et avaient éliminé la première vague ennemi. A présent, elles étaient prêtes à affronter la seconde vague.

Quand les deux armées se rencontrèrent, Jarl se retrouva coincé au milieux du chaos. Il ne cherchait plus à fuir, il n'en avait plus l'occasion. A présent, il se battait pour survivre.
Au bout de longues minutes, il réussit à se frayer un chemin à travers les combats pour s'éloigner le plus possible. Mais il trouva à nouveau un obstacle face à lui.

Un soldat sudiste,  qui venait de tuer plusieurs guerrières, lui fit face. Il était mieux équipé que les autres guerriers et tenait une grande masse. Jarl se fit la réflexion qu'il devait être le chef du groupe sudiste.

- par tout les dieux ! Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter tout cela ?

Il n'eut pas le temps de réfléchir que le chef ennemi attaqua. Heureusement, il avait son bouclier et para l'attaque juste à temps. Le combat débuta entre les deux géants. Le sudiste utilisait son arme pour lancer de puissantes attaques, mais elles étaient peu précises. Quand à Jarl, il utilisa plutôt la vitesse. Il profitait de ne pas porter d'armure et d'avoir des armes légères pour esquiver les attaques.

Au bout de quelques minutes, le jeune nordien réussit à déstabiliser son adversaire, le faisant tomber. Le sudiste perdit son arme et se retrouva sans défense. Jarl allait l'achever quand son ennemi lui jeta de la terre au visage.

A son tour déstabilisé, il recula. Soudain, il sentit une vive douleur dans le flan. En baissant les yeux, l'horreur s'affichait sous ses yeux. Une dague lui transperçait la peau, et ses vêtements commençaient à se teindre en rouge. Le chef ennemi l'avait pris en traître, profitant de son inattention.

Jarl voulut répliquer, mais son bras droit fut bloqué et forcé de lâcher la hache. Sa vue commença à se troubler. Le liquide chaud qui s'écoulait de sa plaie lui faisait perdre ses forces. Et il commença à avoir du mal à respirer. Son ennemi avait le dessus sur lui.

A ce moment là, il ressentit de la douleur pour sa blessure, de la frustration pour son impuissance, et du désespoir. Il allait mourir ! Ici ! Sans rien pouvoir faire !?
Non ! Jamais ! Il n'avait pas enduré tout ça pour mourir comme ça !
De nouveaux sentiments s'élevèrent en lui. De la rage mêlée à une soif de sang violente.

Quelque chose venait de s'éveiller en lui !

Cœur d'homme, âme de dragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant