De: Ginevra Molly Weasley
Le : 12 juillet 1998,
Où : D'une forêt bien trop éloignée du Terrier.À: Fred Weasley,
Au paradis. Toujours.Très cher Fred,
C'est l'aube, le soleil se lève et vient caresser doucement ma peau alors que je suis assise près d'un lac, mon papier à lettre posé sur mes genoux. C'est un cadre idyllique pour écrire en attendant tranquillement qu'Harry ne se réveille.
J'imagine que tu ne dois rien comprendre à ce que je raconte mais pour faire court, je me trouve au sein d'une forêt isolée, légèrement écartée de la tente dans laquelle Harry et moi avons dormi ces trois derniers jours. Cette excursion n'était pas du tout prévue, c'est Harry qui m'en à fait la surprise. Il pensait - et il avait raison - que j'avais besoin de m'éloigner un peu du cadre familial, bien loin d'être heureux, pendant quelques jours, histoire que je me ressource au grand air et que je pense à autre chose. Plutôt qu'à la tristesse qui nous accable même si je sais qu'elle est inoubliable.
Cela faisait plus de deux mois et demi que nous étions cloîtrés au Terrier, coincé dans nos pensées noires rythmées par la nostalgie des souvenirs et les pleurs. Sortir de cette atmosphère, même si j'ai une partie de moi qui me dit que j'abandonne ma famille à leur malheur, était une très bonne idée. Il est impossible de pouvoir penser au fait d'avancer si les gens autour de vous continue constamment d'être triste. Mais elle est légitime, la tristesse. Je le suis aussi et je le serais toujours.
Ce "congé", si je peux employer ces mots, m'a donné l'occasion parfaite, le moment propice pour que je puisse discuter avec Harry de notre avenir proche. J'ai abordé le sujet très naturellement, je ne voyais pas l'utilité d'en faire des caisses alors qu'il ne s'agit que d'une simple discussion entre un couple. Il n'a pas tourné autour du pot pendant trois heures, il m'a seulement répondu qu'il ne comptait pas retourner à Poudlard refaire sa septième année. Quand je lui ai demandé pourquoi, il a pris un air tout penaud, comme si il avait honte de ce qu'il allait dire par la suite. Il m'a dit, je cite du mieux que je peux:
"Écoutes Ginny, Poudlard a été ma maison, la véritable, pendant plus de six ans. Mais elle a été aussi actrice d'un grand nombre de mes confrontations à Voldemort, actrice du meurtre de Dumbledore, de Rogue, de Remus et Tonks ainsi que celle de Fred. Elle a été actrice de mon malheur, de ton malheur et celui de ta famille. Je ne peux plus retourné dans un lieu qui accueilli non seulement la mort mais aussi la magie noire. Je ne suis plus capable de vivre dans un endroit responsable de la destruction de tant de famille. Tu dois me trouver si peu courageux Ginny, et bien égoïste de penser ainsi à moi alors que toi aussi tu as tant perdu dans ce château."
Mais je ne l'ai pas trouvé faible ou même égoïste. Je l'ai seulement trouvé humain. Je comprenais tout à fait qu'il ne veuille plus remettre les pieds dans l'enceinte de l'école après tous les malheurs qui lui étaient arrivés au fil des années. Et une fois qu'il a retrouvé un semblant de paix intérieure, il a parfaitement le droit de désirer mener une vie loin du lieu de tous ses malheureux souvenirs.
Il ne sait pas encore ce qu'il va faire l'année prochaine mais il ne restera pas s'en se bouger l'arrière-train. Il aimerait entamer des études pour devenir Auror mais il a peur de ne pas avoir le niveau concernant les potions. Je lui ai alors proposé qu'il pourrait toujours prendre des cours durant le mois d'Août pour rattraper son retard, notamment avec Hermione ou bien nous pourrons toujours faire appel au Professeur Slughorn. C'est à voir.
J'entends du bruit dans la tente. Il me semble qu'Harry ne va pas tarder à se réveiller et je ne veux pas qu'il pense que je me suis échappée.
Je t'écris dès que possible. Je t'aime. Tu me manques.
Ginny, ta soeur qui t'aime.
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À suivre...
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DEAR BROTHER | Fanfiction Harry Potter
FanfictionÉté 1998, au Terrier. Après le décès de Fred Weasley, Ginny entame sa reconstruction endeuillée d'une manière peu orthodoxe : elle écrit des lettres destinées à son frère disparu. Entre confessions et récit de vie, Ginny livre ses pensées et dévoi...