Un garçon qui voulait être normal

Chapitre 14: Izac

Je sors mon téléphone de ma poche: 3h45.

J'ai l'impression d'être entrée dans la boite il y'a seulement quelques minutes, je n'ai pas vu le temps passé. Je regarde autour de moi, les gens gesticulent dans tous les sens, certains dansent au ralentis et d'un coup tout le monde se met à accélérer en même temps c'est complètement fou. Les gens sautent, s'embrassent, se touchent, certains ont l'air de voler, ils s'envolent comme des oiseaux, ils sont euphoriques, ils découvrent qu'ils peuvent voler pour la première fois, après ça aucun ne voudra toucher le sol de nouveau.

Mathilde est a coté de moi je croyais l'avoir perdu, elle danse, elle est tellement belle quand elle danse. Je ne distingue pas très bien les traits de son visage, les lumières viennent de partout et changent sans arrêt, j'ai du mal à discerner son expression mais je la vois tourner sur elle même les yeux fermés en penchant légèrement la tête vers le ciel comme si elle recevait un appel divin, elle à l'air sur un nuage.

Moi aussi je suis bien, je regarde les autres et je fais comme eux, j'oublie que j'existe et j'ai juste l'impression d'appartenir à cette endroit, de faire parti d'un cercle, que mon existence propre n'a plus d'importance, je fais parti de quelque chose de plus grand. Je suis sur la piste de danse avec tous ces gens,et je me contente de danser, je ferme les yeux et je tourne, encore et encore.

Je me sens tellement libre, la musique est tellement puissante, il n'y a pas de paroles seulement un rythme electro, et pourtant j'ai l'impression d'entendre des voix qui crient mon prénom. Elles me disent de courir, de m'enfuir le plus vite possible avant qu'on m'attrape. Je fixe le spot lumineux qui m'aveugle complètement, je continus à le fixer en essayant de comprendre. Je dois avoir peur de qui? Pourquoi je devrais partir? je me sens bien pour la première fois je n'arrive pas à saisir le message. Cette lumière blanche semble venir des cieux, comme l'appel de dieu qu'on voit dans les films où une lumière étincelante décent jusqu'aux personnes et dieu se met à leur parler. J'ai l'impression d'être dans cette situation, Il faut que je parte le plus vite possible avant que je me rattrape moi même. Je crois que j'arrive à comprendre, c'est de moi qu'il faut que j'ai peur. Le moi qui a disparu depuis que je suis arrivé dans cette boite essaye de me retrouver, la partie de moi qui gâche ma vie, me rend triste, faible, fragile, toute cette part de moi essaye de me retrouver et ce n'est plus q'une question de temps. Je sens qu'elle se rapproche, elle tante de me reprendre, de reprendre sa place. Il faut que je quitte cet endroit, les gens m'étouffe, la musique me rend sourd, les lumières m'aveuglent. Je vais fermer les yeux et me détendre, c'est dans ma tête tout ça, personne ne va venir, tout va bien se passer. Je vais fermer les yeux quelques secondes et quand je les rouvrirai toutes mes angoisses auront disparu, je serai de nouveau bien comme je l'étais il y'a encore quelques minutes.

- Julien ça va? Julien répond moi, JULIEN!

Je rouvre les yeux et je suis complètement étalé sur le sol, je suis tombé sans même m'en rendre compte. Ma tête tourne dans tous les sens, je n'arrive plus à discerner le sol du plafond. Je suis complètement bourré, je n'ai plus conscience de la réalité de la situation tout le monde me regarde et ça me fait mourir de rire, je suis à terre et je rigole, un rire qui vient du plus profond de mon être que je ne peux pas contrôler.

- Julien essaye de te relever, appuies toi sur moi allé.

J'ouvre les yeux à nouveaux et je suis debout dans les bras de Mathilde, je ne sais pas comment j'ai fait ça.

Mathilde je suis complément bourré.

Je suis mort de rire, elle aussi ne peut s'empêcher de rigoler, la voir rire ne fait que renforcer mon propre rire et on est là, au milieu de la piste, dans les bras l'un de l'autre entrain de rigoler à pleins poumons. Je ne sais même pas pourquoi je rigole, mais j'ai besoin d'extérioriser ma joie.