Chapitre 2

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A la sonnerie du dernier cours de la matinée, je me dépêche de ranger mes affaires et sors de la salle, pressée de m'éloigner du gars à côté de moi. Je me dirige vers la sortie quand j'entends quelqu'un m'appeler. C'est lui, bien évidemment... Je lève les yeux au ciel et sors sans me retourner.

Avoue que ça sonne vraiment comme une scène de rupture.

La ferme ! Où est cette foutue cafétéria, parce que là, ma vieille, j'ai faim !

Tu as toujours faim.

Raison de plus. Au tournant d'un couloir, je tombe enfin sur la seule pièce qui vaille vraiment la peine, dans ce lycée.

Je prends ensuite mon plateau et vais m'asseoir à une table libre. Mince alors! C'est quoi, ce truc, c'est sensé être comestible ? Heureusement que j'ai faim, j'aurais pas touché à ça, sinon !

Tu parles vraiment comme une enfant de primaire, c'est aberrant.

Dans ce monde, la seule personne qui m'humilie, c'est toi. Enfin moi, du coup.

T'inquiète, on se comprend.

Heureusement. M'enfin bref. Alors que je mange tranquillement ( en savourant chaque miette, c'est pas si mauvais, finalement ), j'entends la voix insupportable d'un mec très collant.

Je soupire intérieurement.

Tu viens de souffler comme une vache, et après tu nous dis que tu le fais intérieurement ?

Bon, d'accord, j'ai soufflé extérieurement, je l'avoue.

Alex : Tu avais l'air seule, alors je me suis dit que j'allais te tenir compagnie. Ne me remercie pas surtout, c'est tout naturel.

Je lui lance un énième regard agacé, en continuant de manger. Rien ne m'empêchera de le faire, ça je vous le dis !

Alors que j'ignore toujours celui qui s'est tapé l'incruste, un autre plateau se pose sur « ma » table, autrefois si tranquille.

Adeline : Salut ! Vous aviez l'air de vous ennuyer, alors je suis venue égayer l'ambiance !

En disant ça, elle lance un regard houleux ainsi qu'un beau sourire à Alex qui, à mon grand étonnement, lève les yeux au ciel. Alors là, il vient de remonter dans mon estime. Puis elle me lance un regard furieux et possessif. Auquel je ne peux m'empêcher de sourire narquoisement (eho! Je reste une gamine, dans ma tête!)

Elle peut se le garder, même si, à son attitude, même lui ne veut pas d'elle.

J'ai l'impression que ça te réjouit plus que ça ne le devrait.

Tu rigoles ?! Les filles comme ça, rien de mieux qu'un refus pour leur remettre les idées en place.

Mouais.

L'autre dinde continue de piailler quand j'entends un :

Adeline : Et toi Erika ?

Moi ( en faisant preuve de ma grande sociabilité) : Hein !?

Adeline : T'es allée où pendant les vacances ? Moi, je suis allée au Bahamas pour ensuite f...

Moi, en la coupant : Ah ouais... Palpitant tout ça... Bon, moi, j'y vais.

Même le français est plus intéressant que sa vie.

Là, je ne peux qu'être d'accord.

Après toutes ces dernières et surtout pénibles heures de cours, je rentre chez moi, monte dans ma chambre et m'allonge sur mon lit... Enfin c'est ce que je comptais en tout cas, puisqu'à peine je mets un pied chez moi que ma mère m'appelle :

Maman : ERIKAA ! VA SORTIR LES POUBELLES !!

Non, je ne me suis pas trompée, j'ai vraiment 17 ans. Mais faut croire que ma mère ne s'en ait toujours pas rendue compte...

Moi : ET IL EST OÙ LE PETIT ? IL PEUT PAS LE FAIRE ?!

Maman : NON ! IL EST AU FOOT !

Moi : ON PEUT PAS L'ATTENDRE ?

Maman : NAAN ! ET ARRÊTE DE CRIER !

Moi : POURQUOI ?!

Maman : ERIKAAAA !!!

Moi : OK, OK, J'Y VAIS !

Comme vous pouvez le constater, ma vie de famille est basée sur le calme et la maîtrise de soi. (Vous pouvez très bien le constater même)...

On ne sait plus quoi faire de notre amour, que voulez-vous...

Après ça, je suis allée dans ma chambre faire les devoirs que j'avais à faire, puis je suis descendue dîner pour passer la dernière épreuve, celle de l'interrogatoire de ma mère.

Je m'assois le plus loin possible de mon frère pour éviter de me faire frapper en plein repas par un coup en douce de sa part. C'est alors_ Tenez vous bien_ que le tête à tête (en comptant le petit) commence :

Maman : Alors ma chérie, c'était comment ta première journée ? Tu t'es faite des amies ?

Kamil : Faudrait qu'elles n'aient pas peur de t'appro... Aïeuh !

Moi : Qu'est-ce qu'il y a ? Tu t'es fait mal, minus ?

Kamil : Tu vois maman, elle fait trop peur !

Maman : Kamil ! Arrête d'être méchant avec ta sœur !

Kamil : C'est l'hôpital qui se fout de la charcuterie !

Moi : De la charité !

Kamil : N'importe quoi ! Il existe même pas, ce mot !

Maman : Bon, on peut revenir au sujet principal ?

Moi : Parce qu'il y avait un sujet principal ?

Maman:*lève les yeux au ciel* Pfffff... Alors, y a de beaux garçons ?

Moi : Arrête, on dirait une ado, là ! Et je crois que t'as passé l'âge !

ZZZZZZZZZZZZZZ

Moi : C'est qui, ça ?

« Salut, je sais que je te manque alors je t'envoie un message ♥. Alex »

Kamil prend alors mon téléphone d'un coup et lit le message à voix haute. Ma mère saute de joie en criant (oui, elle est aussi peu mature que mon frère. Quoi que... Bon, je m'égare)

Maman : T'as un petit copain, c'est trop mignon !!! Tu me le présenteras, hein ?!

Moi : N'importe quoi !

Je reprends mon téléphone et tape à toute vitesse : « Désolée, mauvais numéro »

Moi : Vous savez quoi ? Je vais dans ma chambre, en attendant que vous vous calmiez.

Kamil : Pourquoi tu t'énerves, t'as tes règles ?

Moi : Nan, je suis débilophobe, petit. (Désolée, j'avais plus trop de répliques en stock).

Et lui, étant quelqu'un de TRÈS mature, m'a tiré la langue. Je monte dans ma chambre pour remarquer que l'autre m'avait encore envoyé un message : «Allez ma belle ne te voile pas la face ! »

Mais quel forceur ! Bon, mode silencieux et dodo ! Enfin, je me suis brossée les dents et tout, hein ! Je ne suis pas crade ! Mais juste avant de dormir, je me fis une réflexion effroyable : « La présence du boulet (alias Alex) ne m'avait pas tant dérangée que ça... »

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Fin de ce deuxième chapitre. S'il vous a plu aussi, alors tant mieux aussi. Allez voir le prochain si ça vous tente!

Âme-sœur d'un AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant