Chapitre 1

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Un brouhaha immense s'élevait de la place de fortune de l'île. Chaque habitant y allait de son commentaire et Astrid ne s'entendait plus penser, alors que Valka faisait un travail plutôt déplorable à les faire taire. Finalement, perdant patience, Astrid se leva brusquement et planta violemment sa hache dans la table contre laquelle elle était jusque-là appuyée.

-Taisez-vous ! hurla-t-elle.

Le silence se fit presque immédiatement dans la foule. Astrid imposait le respect et personne n'osait se mettre en travers de son chemin, surtout lorsqu'elle était si énervée. Sa colère était presque tangible et l'air semblait trembler autour d'elle. Elle bouillonnait.

-Harold est prisonnier et tout ce que vous trouvez à faire, c'est parler et vous plaindre ! s'exclama-t-elle rageusement en grimpant sur la table pour dominer la scène.

Lorsque le chef n'était pas présent, son général prenait les commandes. Au temps de Stoick, Mastok occupait ce rôle, souvent épaulé de Gueulfor. A présent, c'était elle le général de Beurk et Harold était manquant. Elle était en charge à présent.

-Grimmel est un ennemi puissant ! déclara-t-elle. Et ce n'est pas en restant assis ici les bras croisés qu'on récupérera Harold, ni qu'on se débarrassera de Grimmel ! Il nous menace tous, nous avons été forcés de quitter notre île pour le fuir et trouver refuge autre part ! Je refuse de continuer à me cacher ! Harold est prisonnier et chaque seconde qui passe le rapproche de la mort ! Il l'est peut-être même déjà ! Alors arrêtez de geindre et préparez-vous ! Il est hors de question qu'on attende que Grimmel vienne pour nous, nous allons pour lui ! Et nous allons récupérer notre chef !

Sa tirade fut accueillie par un silence presque religieux, avant que le village n'explose en exclamations de soutien et cris de guerre. Astrid observa les Beurkiens l'approuver avec un regard déterminée. Ils allaient récupérer Harold.

De son côté, Valka étudiait la scène avec intérêt. Elle avait déjà exprimé son approbation quant au choix d'Harold concernant sa fiancée et son général. Ce qui venait de se dérouler ne faisait que renforcer ses croyances. Elle comprenait pourquoi Harold s'était épris de cette jeune femme. Elle était belle, intelligente, puissante et surtout, elle disait ce qui avait besoin d'être dit. Valka ne pouvait qu'imaginer les certainement nombreuses fois où Harold avait eu besoin des mots crus de sa compagne pour y voir clair. Ces scènes s'ajoutant à celles dont elle avait pu être témoin durant la dernière année. Et à vrai dire, elle avait eu également besoin de la déclaration et de la détermination d'Astrid. Elle s'était sentie perdre pied. Elle s'amusa presque de réaliser combien les Haddock s'étaient toujours reposés sur les Hofferson depuis des années et des années. Ces deux familles étaient profondément liées. Harold et Astrid étaient destinés à graviter l'un autour de l'autre.

•••

Astrid soupira en retrouvant le calme de sa tente. Les installations étaient précaires mais la jeune femme avait vécu pire. Elle se laissa tomber sur son lit de fortune et se prit la tête entre les mains. Sa tirade et les acclamations étaient loin à présent. La vive lumière des nombreuses torches sur la place avait été remplacée par la pénombre de sa tente et les bruyants applaudissements et exclamations laissaient la place à un silence presque mortifiant.

Elle retira machinalement les pièces de son armure et la posa soigneusement sur un tissu étalé sur le sol.

-Par tous les dieux, qu'est-ce que je vais faire, soupira-t-elle en se laissant de nouveau retomber sur son lit.

Elle s'y allongea et se mit à fixer les tissus tendues qui formaient les murs de sa tente. Harold et elle avaient préféré ne pas partager de tente. Des rumeurs étaient la dernière chose dont ils avaient besoin en ce moment, surtout qu'ils n'étaient pas encore mariés.

Acide & VeninOù les histoires vivent. Découvrez maintenant